Le Rapporteur Express — La technologie à notre service

Le 8 juin dernier, le comité de datation des cycles économiques du National Bureau of Economic Research (NBER) annonçait que le pic de l’activité économique américaine mensuelle s’est produit en février, marquant ainsi la fin de la plus longue expansion économique de l’histoire. En effet, pour la première fois en près de 11 ans, l’économie américaine est entrée en récessionnote de bas de page 1.

Fort de cette information, ne serait-il pas logique d’adopter une stratégie de portefeuille plus défensive?

La réponse est non. Toutefois, cette question demeure légitime : si l’économie traverse une phase de contraction, la perspective de rendement devrait être sombre pour le S&P 500, le principal indice de référence aux États-Unis. Or, d’après SentimenTrader, depuis sa création en 1979, chaque fois que le NBER a déclaré que l’économie américaine était tombée en récession, le rendement moyen du S&P 500 était de 18 % sur une période d’un annote de bas de page 2. Comment explique-t-on une telle performance?

D’une part, le terme « récession » est employé lorsque certains indicateurs économiques (p. ex. : l’emploi, la production industrielle, le commerce au détail) ont déjà confirmé un ralentissement du rythme de la croissance économique. Par exemple, au 30 mai 2020, quelque 21 millions d’Américains bénéficiaient de l’assurance-emploi en raison de la pandémie de COVID-19, portant le taux de chômage à près de 16 %note de bas de page 3. D’autre part, la Bourse est un mécanisme d’anticipation, en ce sens que les participants de marché commencent à prévoir des jours meilleurs pour l’économie et pour les marchés financiers bien avant que les indicateurs économiques ne les annoncent. Nous en avons encore eu la preuve récemment avec l’impressionnant rebond des cours boursiers, et ce, en dépit d’un barrage constant de données économiques inquiétantes.

Selon ce qui précède, en tant que gestionnaires de portefeuille, nous ne pouvons attendre que le NBER déclare officiellement que l’économie est bel et bien en récession. C’est la raison pour laquelle, à la fin de 2017, nous avons créé notre propre modèle de prévision, afin de mieux prédire la prochaine récession économique. Grâce à cet outil quantitatif, nous avons été en mesure d’ajuster le tir pour tendre vers une stratégie de portefeuille plus défensive, ce qui nous a permis à la fois de préserver le capital et de faire le plein d’investissements en pleine crise sanitaire. Bien entendu, jamais nous n’avions envisagé une pandémie d’une telle ampleur, mais le fait demeure que le marché des actions était vulnérable à un recul des cours boursiers. Coïncidence ou non, la récession américaine a commencé officiellement en février, ce qui correspond exactement au délai moyen de 14 mois prévu par notre modèle lorsqu’il émet un avertissement de récession potentielle!

Voici un résumé de nos principaux commentaires en lien avec l’utilisation de notre modèle prévisionnel.

Chronologie de notre modèle d’anticipation de récession 

Janvier 2018 :

Présentation du modèle

Le Rapporteur – Notre modèle pour prévoir la prochaine récession

19 décembre 2018 :

Déclenchement du modèle

Février 2 :

Récession potentielle

Le Rapporteur – Perspectives 2019

« Par le passé, il s’est écoulé en moyenne 14 mois entre la date de déclenchement [de notre modèle prévisionnel] et celle d’un début de récession. Il est donc probable que les indices de référence affichent un rendement positif, et même qu’ils atteignent de nouveaux sommets. »

Février 2020 :

Risque de récession augmenté à 40 %

Le Rapporteur – Perspectives 2020

« Le délai de 14 mois évoqué tire à sa fin, ce qui laisse présager une récession imminente. Ainsi, nous évaluons aujourd’hui à 40 % la probabilité qu’une récession débute aux États-Unis en 2020. »

19 février 2020 :

Sommet du marché

Le S&P 500 à 3 393 points

23 mars 2020 :

Creux du marché

Le S&P 500 à 2 191 points, en baisse de 36 %

Mars 2020 :

Investissement du 23 % de liquidités

Avis d’exécution – Premier trimestre de 2020

« En l’espace de quelques semaines, les marchés boursiers ont perdu plus de 30 % à cause de la pandémie de COVID-19. Comme prévu, nous avons alors investi la totalité de nos liquidités dans le portefeuille Croissance, car, à partir de maintenant, nous misons plutôt sur un retour à la normale. »

8 juin 2020 :

Confirmation de la fin du cycle le 19 février 2020 par le NBER

Exactement 14 mois après le déclenchement de notre modèle

Conclusion

Pour prendre une décision d’investissement, nous devons tenir compte de toute l’information financière disponible et envisager tous les scénarios éventuels, une tâche ardue vu notre rationalité limitée. D’où la nécessité de recourir à la technologie pour créer des outils d’analyse sophistiqués comme notre modèle prévisionnel. À la lumière du résultat obtenu, celui-ci nous a manifestement rendu un précieux service pour le cycle actuel. Maintenant, nous entamons un nouveau cycle et nous croyons que notre modèle continuera de maximiser nos prises de décision.

Sources

Hsu, T. (2020). Sobering Jobs Outlook: ’We’re Expecting a Long Haul’. The New York Times, 11 juin.

SentimenTrader (2020). Daily Report: We’re officially in a recession; The ‘big four’ have stormed back. Accès réservé aux membres.

Touitou, D. (2020). Les États-Unis sont entrés en récession en février après 128 mois d’expansion. Agence France-Presse.

  1. Touitou (2020)Return to footnote 1 referrer
  2. SentimenTrader (2020)Return to footnote 3 referrer
  3. Hsu (2020)Return to footnote 5 referrer

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