Plus tôt cette année, dans Le Rapporteur – Perspectives 2020, il était question du « retour à la moyenne », l’un des plus importants fondements en Bourse. Ce concept consiste à se positionner en faveur d’un mouvement en direction opposée à celle d’un instrument financier, d’une catégorie d’actifs ou d’un style de gestion pour tendre vers un niveau plus conforme à sa tendance historique.
Voici un résumé des commentaires que nous faisions alors dans ce Rapporteur au sujet d’un éventuel retour à la moyenne pour le marché des actions.
« Étant donné qu’il s’est écoulé près de 14 mois depuis le déclenchement de notre modèle d’anticipation de récession économique (signal d’alerte émis en décembre 2018), nous évaluons aujourd’hui la probabilité à 40 % d’une récession américaine en 2020.
« Historiquement, le S&P 500 recule d’au moins 10 % une fois par année. En 2019, le principal indice de référence américain n’a connu aucune baisse de cette ampleur, augmentant ainsi cette possibilité pour 2020.
Une gestion de portefeuille plus prudente est donc justifiée. Grâce à un niveau de liquidité de 23 % dans le portefeuille Croissance, nous serons en mesure de profiter des occasions d’investissement qui se présenteront. »
En l’espace de quelques semaines, les marchés boursiers ont perdu plus de 30 % à cause de la pandémie de la COVID-19. Comme prévu, nous avons alors investi la totalité de nos liquidités dans le portefeuille Croissance, car, à partir de maintenant, nous misons plutôt sur un retour à la normale. Dans le cadre de ce Rapporteur – Avis d’exécution, nous aborderons les points suivants :
Bien qu’en 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avançait la possibilité d’une épidémie dévastatrice pouvant émerger dans n’importe quel pays et à n’importe quel momentnote de bas de page 1, il était bien sûr impossible de prédire la nature de la prochaine pandémie, notamment le type de virus, le moment de sa détection, sa vitesse de propagation, son taux de mortalité ainsi que son impact sur l’économie et sur les marchés financiers.
En tant que gestionnaires de portefeuille, il est inutile de se préparer à ce type d’événement imprévisible dont la probabilité d’occurrence est impossible à calculer et qui, lorsqu’il survient, a des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle, comme ce fut le cas de la Première Guerre mondiale, de la chute de l’URSS et des attentats du 11 septembre 2001note de bas de page 2. Comme nous l’avons mentionné à plusieurs reprises, un fait demeure : le marché des actions était vulnérable à un recul des cours boursiers. Bien entendu, jamais nous n’aurions envisagé un scénario d’une telle ampleur. Voici un aperçu des principales conséquences de cette pandémie sur les plans boursier, économique et financier.
Maintenant, comme le dirait Guy A. Lepage, voici « la question qui tue » : Étant donné l’imprévisibilité de l’issue de cette pandémie et de ses répercussions financières et économiques, quelle est la stratégie de portefeuille à adopter?
Nous avons déployé les liquidités disponibles en nous appuyant sur l’idée que cette fâcheuse situation est temporaire et que, tôt ou tard, nous assisterons à un retour à la normale pour les raisons suivantes :
Date d’achat | Déploiement des liquidités | Région géographique visée par les achats | S&P 500 Baisse du sommet |
S&P/TSX Baisse du sommet |
---|---|---|---|---|
27 février 2020 | 4,2 % | États-Unis | – 12,2 % | – 8,2 % |
6 mars 2020 | 2,1 % | États-Unis | – 14,0 % | – 10,4 % |
9 mars 2020 | 3,2 % | International | – 19,3 % | – 19,3 % |
11 mars 2020 | 5,0 % | Canada | – 20,1 % | – 21,0 % |
16 mars 2020 | 4,1 % | Canada | – 29,7 % | – 33.2 % |
18 mars 2020 | 4,1 % | Canada | – 32,2 % | – 36,0 % |
Étant donné que la COVID-19 a causé une onde de choc au moment où les marchés boursiers se négociaient à des sommets historiques, nous devions être patients quant au déploiement des liquidités. C’est la raison pour laquelle nous avions établi et respecté un plan d’action en fonction de différents niveaux du S&P 500. Comme vous pouvez le constater, nous avons été en mesure de profiter de prix avantageux tout au long de la dégringolade.
De toute évidence, nous avons eu l’occasion d’investir dans de nouveaux titres qui avaient été particulièrement pénalisés. La règle d’or était la suivante : l’entreprise devait avoir un bilan financier assez solide pour faire face à une crise qui peut se prolonger. Lors de prochaines publications ou d’émissions de webdiffusion, nous vous présenterons plus en détail ces nouvelles actions que nous avons en portefeuille.
Tel qu’énoncé dans Le Rapporteur – Perspectives 2020, nous avons pris une nouvelle position dans les pays émergents et nous avons réduit de 7 % notre exposition au dollar américain. Effectivement, dans une conjoncture de cours boursiers plus volatils, il est reconnu que le billet vert a tendance à mieux performer par rapport aux autres devises, dont l’euro et le dollar canadien. Dans l’optique de jours meilleurs pour les marchés boursiers, le moment était donc opportun pour ajuster le tir au chapitre de la gestion de nos devises.
Pour terminer, l’histoire nous enseigne que nombreuses ont été les fois où l’être humain a dû composer avec des épisodes comme celui-ci et que chaque fois, il a fait preuve de créativité et de résilience. Jusqu’à preuve du contraire, nous pensons qu’un retour à la normale est imminent.
Sources :
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