Le Rapporteur - premier trimestre de 2016

Pour des raisons difficilement explicables, les marchés boursiers ont fortement chuté en ce début d’année 2016, enregistrant leur pire mois de janvier depuis 1970. Heureusement, une fois le prix du pétrole stabilisé, la logique a refait surface et les marchés ont rapidement regagné le terrain perdu. Divers éléments ont fait d’importants rebonds techniques, notamment le prix de l’or, les marchés émergents et le dollar canadien. Selon nous, peu de choses ont vraiment changé, et nous anticipons que la tendance séculaire en cours depuis quelques années devrait reprendre graduellement le contrôle. Voici nos commentaires au sujet de ce trimestre riche en émotions.

Le premier trimestre en chiffres

  • Le S&P 500 a augmenté de 1,35 %;
  • L’indice canadien S&P/TSX a gagné 4,54 %;
  • Le MSCI World a reculé de 0.18 %;
  • Le MSCI EAFE a reculé de 2,86 %;
  • Le dollar canadien a augmenté de 6,41 % par rapport au dollar américain;
  • Le prix du pétrole a avancé de 3,51 %, à 38,34 $;
  • Le taux des obligations du Canada de 10 ans a baissé de 1,39 à 1,23 %;
  • L’indice obligataire FTSE TMX Canada Universe Bond a bondi de 1,39 %.

Les marchés

L’effondrement du prix du pétrole à un creux de 26,21 $, le 2 février dernier, a fait craindre les effets négatifs d’un contre-choc pétrolier. La baisse des investissements des entreprises pourrait dégénérer en récession mondiale et faire subir de lourdes pertes au secteur financier. Il est toujours facile d’avancer de gros chiffres et de s’amuser à se faire peur. Il nous apparaît toutefois évident que les avantages à moyen terme de la baisse du prix du pétrole surpassent nettement les inconvénients que celle-ci entraîne à court terme.

Selon nous, l’économie mondiale a maintenant le vent dans le dos. Les politiques monétaires et budgétaires sont extrêmement expansionnistes, d’autant qu’on leur ajoute maintenant les effets extrêmement favorables, pour le consommateur, d’un pétrole durablement bas. Les chiffres du marché de l’emploi sont demeurés solides aux États-Unis pendant les trois premiers mois de l’année; l’indice ISM manufacturier a même bondi au-dessus de 50 points, tant aux États-Unis qu’en Chine. Même si la croissance de l’économie mondiale demeure faible et que des facteurs de risque persistent, les probabilités qu’une récession se produise demeurent faibles pour 2016. Selon nous, une meilleure synchronisation de la croissance de l’économie mondiale se mettra en place graduellement au cours des prochains trimestres.

La correction du dollar américain par rapport au panier de devises de référence constitue la surprise du premier trimestre. Malgré son effet négatif sur la performance du portefeuille des investisseurs canadiens au cours de cette période, cette correction nous semble favorable au bon rendement des marchés financiers mondiaux à court terme. Le risque d’un dollar américain trop fortement évalué est maintenant diminué. La Réserve fédérale américaine a nettement influencé ce scénario en corrigeant les attentes quant au nombre de hausses de son taux directeur. Selon nous, le dollar américain devrait reprendre sa tendance haussière d’ici la fin de l’année.

Le rebond de 7 % du dollar canadien s’explique principalement par une hausse généralisée des secteurs cycliques. À titre de comparaison, le real brésilien, qui est également influencé par le prix des ressources, a bondi de 9 % par rapport au billet vert. La Bourse de Toronto a profité des gains de 9 % du secteur de l’énergie et de 20 % des matériaux pour terminer le trimestre en hausse de 4,54 %. Le prix de l’or a pour sa part gagné 16 % en trois mois, le nickel, 14 %, le zinc, 13 % et l’argent, 12 %. Nous avons observé une corrélation de performance de ce genre pendant le long cycle haussier des ressources naturelles, de 2003 à 2011. À notre avis, ceci n’est qu’un rebond technique temporaire.
Cette année, le Canada prend de l’avance par rapport au marché américain, qui a vu l’indice S&P 500 terminer le trimestre en hausse de 1,35 %. Toutefois, en ajoutant l’effet négatif du taux de change, le rendement pour l’investisseur canadien devient négatif de 4,9 %. Même chose pour l’indice MSCI World, qui recule de 6,33 % en dollars canadiens.

Taux d'intérêt

Dans l’incertitude, les investisseurs se sont réfugiés dans le marché obligataire, faisant chuter les taux d’intérêt un peu partout sur la planète. En février, les taux des obligations du Canada de 10 ans ont même chuté sous la barre psychologique du 1 % et étaient remontés à 1,23 % au 31 mars dernier. La pression déflationniste qu’exerce la chute du prix du pétrole s’ajoute à la perception grandissante d’un scénario à la japonaise au niveau mondial. L’idée que les taux d’intérêt resteront encore longtemps extrêmement bas s’est généralisée et semble avoir été intégrée par les marchés. Le pendule s’approche d’un extrême; le moment est donc venu de penser à contre-courant.

Notre gestion

Portefeuille Croissance

Notre portefeuille Croissance a grandement profité d’un effet de devise favorable au cours des trois dernières années. Toutefois, au premier trimestre de 2016, le rebond de plus de 10 % du dollar canadien, de la mi-février à la fin mars, nous a emmenés en territoire négatif. La composante croissance de nos portefeuilles affiche un recul de 5,78 %, par rapport à une baisse de 1.06 % * des indices de référence au premier trimestre. Cette performance est attribuable à notre forte surpondération à l’international qui atteint 86 %, dont 81,5 % investis en devises étrangères. Au cours du trimestre, le dollar canadien a gagné 6,41 % par rapport au dollar américain et 1,53 % par rapport à l’euro.
Transactions du trimestre : vente de Coca-Cola (KO) et réduction de Johnson & Johnson (JNJ)

Avant son rebond, le dollar canadien avait d’abord glissé à un creux qui datait du début des années 2000, passant sous le seuil psychologique des 0,70 $. Nous en avons profité pour prendre un peu de profit sur le dollar américain. Nous avons réduit de 2,2 % notre pondération dans JNJ et procédé à la vente totale de notre position dans KO, qui représentait 4 % du modèle Croissance. Le taux de change obtenu sur ces transactions a été de 1,4326.
Augmentation de notre position dans Manuvie (MFC) et achat d’un indice européen couvert sur la devise (XIN)

En ce début d’année, la baisse des taux d’intérêt a affecté négativement notre position dans le secteur de l’assurance au Canada et, de façon quelque peu surprenante, nos quatre banques américaines. La pire baisse a été enregistrée par Citigroup, qui a reculé de 19 %. Nos autres banques ont perdu respectivement 11% (Wells Fargo), 10 % (JP Morgan) et 5 % (US Bancorp). Nous n’avons pas accru notre position dans ce secteur pour le moment, mais nous estimons que la correction qui s’est produite offre une occasion d’investissement très intéressante.

Le produit de la vente de ces deux titres américains a été réinvesti en dollars canadiens; il a servi à augmenter de 2 % notre position dans Manuvie et à prendre pour une première fois une position de 4,2 % dans XIN, un indice européen couvert sur le taux de change. Notre objectif consiste à augmenter notre exposition à un secteur sensible aux taux d’intérêt et à profiter d’un niveau de valorisation très faible dans les marchés boursiers européens.
Portefeuille obligataire

Au cours du premier trimestre, les effets du contre-choc pétrolier qui alimentent le risque de déflation et un contexte de politique monétaire ultra expansionniste ont contribué à faire baisser les taux d’intérêt à long terme. Notre portefeuille d’une durée très courte profite moins de ce contexte, qui a de nouveau pour effet d’augmenter le risque dans le marché obligataire pour les prochaines années. Nous sommes toujours à l’aise avec ce positionnement, et nous sommes d’avis qu’il s’avérera profitable à moyen terme. En ce début d’année, notre composante obligataire a été affectée négativement par notre position en obligations mondiales et en actions privilégiées. Cette catégorie d’actif termine le premier trimestre en affichant une baisse de 1,10 %, par rapport à une performance de 1,39 % * pour l’indice de référence.

Portefeuille d’actions privilégiées

Affectées encore une fois par l’effondrement des taux d’intérêt et par de nombreuses nouvelles émissions, les actions privilégiées ont connu un premier trimestre difficile. Nous avons profité de cette baisse pour augmenter notre position dans cette classe d’actif pour certains modèles de gestion. À cette fin, nous avons augmenté notre position dans le FNB d’actions privilégiées (ZPR) au prix unitaire de 8,60 $. Heureusement, cette catégorie d’actif a rebondi en mars, l’indice ZPR terminant le trimestre à 9,54 $. Notre composante en actions privilégiées affiche tout de même un recul de 6,45 %, par rapport à une baisse de 5,61 % * de l’indice de référence.

Rendement du portefeuille Équilibré fiscal *

Le portefeuille Équilibré fiscal, composé de titres de croissance, d’actions privilégiées et d’obligations, a généré un rendement de – 4,90 % au premier trimestre, par rapport à – 1,48 % * pour les indices de référence.
Même si, au cours des dernières années, nos portefeuilles ont systématiquement mieux performé que les indices, il est important de souligner que battre les indices à court terme n’est pas notre objectif, car nous visons toujours la performance à long terme. Cette approche peut générer une répartition sectorielle et géographique, ainsi que des rendements très différents de ceux des indices de référence à court terme. Par conséquent, on ne doit pas tomber dans le piège qui consiste à accorder trop d’importance à une surperformance ou à une sous-performance dans un seul trimestre.

* Le rendement est calculé à partir d'un compte client et ne tient pas compte des frais de gestion. Le rendement réel peut varier en fonction du moment de l’investissement. La répartition de l’indice de référence est la suivante : 25 % S&P/TSX, 25 % MSCI World, 25 % Indice d’actions privilégiées S&P/TSX et 25 % Indice obligataire FTSE TMX Canada Universe Bond pour le portefeuille équilibré fiscal. L'indice de référence du portefeuille Croissance est 50 % S&P/TSX et 50 % MSCI World, celui du portefeuille obligataire est 100 % FTSE TMX Canada Universe Bond, et celui du portefeuille d'actions privilégiées est 100 % Indice d'actions privilégiées S&P/TSX.

Conclusion

Nous continuons de penser que 2016 sera une année positive sur les marchés boursiers et que le pessimisme actuel fera place à un léger optimiste, ce qui poussera les marchés à de nouveaux sommets (S&P 500). Nous pensons que le scénario d’atterrissage en douceur cédera graduellement la place à une reprise mieux synchronisée, ce qui nous permettra d’envisager la fin de cette période anormale dans laquelle les marchés évoluent depuis plusieurs années.

Évidemment, cela ne se fera pas en trois mois.

Lorsque le marché commencera à entrevoir une certaine normalisation de la politique monétaire mondiale, la tendance à la baisse des taux d’intérêt s’inversera. Nous recommandons la prudence envers le marché obligataire, où nous voyons de plus en plus de complaisance. La durée négative de la catégorie d’actif que constituent les actions privilégiées de type réinitialisable sera éventuellement favorable au rendement des portefeuilles.
En terminant, soulignons qu’il faut demeurer conscient que tout peut arriver, et qu’un portefeuille doit être diversifié en fonction des différentes situations susceptibles de se présenter.

Mise en garde

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