Le Rapporteur – JPMorgan Chase

Notre mandat croissance est composé à 20,5 % de titres du secteur financier et de ce pourcentage, 22 % est investi dans JPMorgan Chase. Le rendement de JPMorgan au 22 octobre 2013 était de 24,9 %.

Au cours de la semaine du 21 octobre, les médias ont largement couvert la nouvelle selon laquelle la banque américaine JPMorgan Chase paiera un montant record de 13 milliards de dollars au gouvernement américain pour régler des poursuites civiles liées aux enquêtes en cours concernant la vente d'hypothèques avant la crise financière de 2008. Le 22 octobre 2013, le prix de clôture de l'action était de 53,62 $, soit en hausse de 2,5 % par rapport au prix de la semaine précédente (15 octobre). Selon nous, la réaction positive du marché à la nouvelle indique que l'impact financier est neutre, car le montant de l'entente avait déjà été provisionné en totalité par la banque et que son image n'en sera pas affectée, étant donné les faits qui sont à l'origine des poursuites.

Le but de ce Rapporteur est de remettre en perspective les faits et les circonstances qui ont provoqué les poursuites et de renforcer notre recommandation positive concernant les actions de JPMorgan.

L'origine de ces poursuites est liée, en grande partie, aux acquisitions de la banque d'investissement Bear Sterns et de la caisse d'épargne américaine Washington Mutual par JPMorgan, au cœur de la crise financière de 2008.

Ces deux importantes institutions financières américaines étaient sur le point de faire faillite, ce qui aurait pu avoir un effet domino et des conséquences désastreuses pour plusieurs autres établissements. L'administration Bush et la Réserve fédérale américaine visaient le sauvetage de ces institutions et cherchaient à conclure des ententes avec l'acquéreur potentiel le plus rapidement possible pour éviter qu'une crise de confiance majeure ne se propage au système financier international.

La direction de JPMorgan n'a probablement pas eu plus d'une semaine pour prendre la décision d'acquérir ces institutions. Malgré une contribution essentielle pour éviter une crise de confiance dans le système financier, la banque a hérité des poursuites auxquelles elle fait face actuellement.

Le fait que JPMorgan ait décidé de payer des milliards de dollars ne signifie pas une reconnaissance de culpabilité (c'est la nature des accords financiers). Selon nous, il s'agit surtout d'un simple constat des faits. La banque n'avait pas le choix d'agir ainsi étant donné la persistance des poursuites de la part du gouvernement américain, de sa faible position pour négocier et de son engagement à prioriser la résolution de ces litiges.

Il est important de noter que même si l'on considère le montant de 13 milliards de dollars qui sera versé et la possibilité d'éventuelles poursuites, selon nous le prix payé par la banque pour acquérir les institutions afférentes se montre toujours profitable. Voici quelques chiffres d'affaires de JPMorgan avant la crise (2007) et en date d'aujourd'hui, ainsi que des faits saillants sur les transactions :

JPMorgan 2007 2012 2013
(projection)
Variation %
2013
Actifs totaux (millions) 1 562 147 $ 2 359 141 $ 2 450 000 $ 56,8 %
Valeur comptable par action 36,59 $ 51,27 $ 54,25 $ 49,4 %
Bénéfice par action 4,38 $ 5,20 $ 5,95 $ 35,8 %
Cours/bénéfice 10,7 s/o 9,0 s/o

Source : Value Line, cncb.com, radio-canada.ca

Cours médian de l’action en 2007 (max./min.) Cours actuel Variation en %
46,75 $ 53,62 14,7 %

Achat de Bear Sterns le 17 mars 2008

  • Bear Stearns était l'une des cinq plus grosses banques d'investissement américaines.
  • JPMorgan a payé 10 $ par action (1,2 milliard de dollars) pour une banque dont la valeur comptable était de 84 $ par action et qui avait, l'année précédente, atteint 170 $ par action.

Achat de Washington Mutual le 25 septembre 2008

  • Washington Mutual était la plus grande caisse d'épargne américaine.
  • JPMorgan a payé 1,9 milliard de dollars pour acheter 307 milliards en actif, 188 milliards en dépôt.
  • L'intégralité de la dette contractée par Washington Mutual n'a pas fait partie du rachat.
  • La banque est devenue la première banque américaine en terme de dépôt (900 milliards de dollars).
  • Le rachat a permis à JPMorgan d'étendre son réseau bancaire dans 23 états américains, et d'atteindre le nombre de 5 400 agences. La banque est devenue la deuxième plus importante institution financière des États-Unis (à la date de l'achat), desservant 42 % de la population.

Conclusion

Ce qui est important de retenir à propos de cette nouvelle :

  • L'engagement de la banque à prioriser la résolution des litiges et à tourner la page sur ces acquisitions.
  • Le montant du règlement avait déjà été couvert intégralement par la provision de 23 milliards de dollars comptabilisée dans les états financiers.
  • La valeur d'une compagnie est fondée sur l'évaluation des flux de trésorerie futurs selon un taux d'actualisation estimé. Le cours de l'action avait déjà incorporé les dépenses associées à cet événement.
  • Nous renforçons notre perspective positive de performance de l'action et notre forte recommandation d'achat. Notre évaluation du prix cible de 5 ans est de 83,26 $ et notre évaluation de la valeur intrinsèque est de 94,06 $.

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