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Avis d'exécution - Premier trimestre de 2019

De l’intention à l’action 

Chaque début d’année, nombre de personnes prennent des résolutions. Cependant, en moyenne, le tiers d’entre elles auront déjà abandonné leur bonne intention en février et moins de la moitié seront en mesure de conserver leurs nouvelles habitudes jusqu’en juin1 . Pour augmenter les chances de réussite, Gail Matthews, professeure de psychologie à l’Université Dominican, suggère de coucher sur papier nos objectifs, de détailler les étapes à suivre et de prévoir des mécanismes pour évaluer les progrès accomplis. En effet, dans le cadre d’une étude, elle a constaté que 76 % des gens qui ont procédé ainsi sont parvenus à leur but ou sont en voie de l’atteindre (Hill, 2017).

Il y a quelques semaines, nous avons communiqué notre stratégie de portefeuille pour 2019 en nous inspirant des deux premiers conseils de Gail Matthews. Ainsi, nous assurons une cohérence entre nos intentions et nos actions et, surtout, nous garantissons la concrétisation de notre stratégie. Voici quelques extraits de notre bulletin Rapporteur – 4e trimestre de 2018 et de Perspective 2019.

Définir notre objectif – Sachant que notre modèle de prévision de récession a été déclenché et que le scénario le plus probable est celui d’un marché haussier en 2019, nous en profiterons pour réduire progressivement notre pondération en actions et notre exposition au dollar américain. De même, nous augmenterons l’encaisse et la portion investie en obligations.

Déterminer le plan d’action – En fin d’année, selon le consensus établi par Yardeni Research, le ratio cours/bénéfice était plus que raisonnable, à 14,4 (2 507/174). Comme le multiple moyen des 25 dernières années est de 16, nous entreprendrons notre processus de vente lorsque le S&P 500 se négociera à un ratio cours/bénéfice de 15, soit à un niveau de 2 610 points (174 $ x 15). Pour chaque point d’expansion du multiple, d’autres transactions seront effectuées.

L’objectif de cet Avis d’exécution est donc de mesurer le respect de notre plan d’action, qui est la troisième recommandation de Gail Matthews.

Au cours des deux premiers mois de l’année, le S&P 500 a gagné près de 300 points (passant de 2 507 à 2 804), soit un rendement de 12 %. Selon nous, voici les quatre principales raisons pouvant expliquer cette performance :

  • Les États-Unis et la Chine sont sur le point de s’entendre sur un accord historique qui mettrait fin à la guerre commerciale en cours;
  • Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, a indiqué son intention de conserver le taux directeur de 2,50 % au même niveau, ce qui favoriserait une prise de risque de la part des participants de marché;
  • Les données économiques demeurent encourageantes. Par exemple, aux États-Unis, les chiffres en matière de création d’emplois ont surpris par leur vigueur, avec une moyenne de 263 000 postes créés en décembre et janvier 2 ;
  • Pour le quatrième trimestre de 2018, la croissance des bénéfices du S&P 500 a été de 13,1 %, comparativement à une croissance anticipée de 12,1 % au 31 décembre 20183 .

Selon ce qui précède, nous avons été en mesure d’appliquer notre plan d’action pour tendre vers une répartition des actifs permettant de prioriser la préservation du capital. Nous avons, entre autres, vendu nos positions dans AstraZeneca, Pfizer, Thomson Reuters et U.S. Bancorp. Voici l’impact des transactions sur la répartition d’actifs des portefeuilles Croissance et Équilibré fiscal au 1er mars 2019.

Portefeuille Croissance

  Avant les transactions Après les transactions
Actions 99,5 % 84,5 %
Encaisse et obligations (à moins d’un an)  0,5 % 15,5 %

 

  Devise Mandat Croissance
Titre vendus
Pfizer $ US 3,7 %
U.S. Bancorp $ US 2,0 %
AstraZeneca $ US 2,6 %
Intel (réduction) $ US 1,5 %
iShares MSCI EAFE (XIN) $ CA 4,9 %
Thomson Reuters $ CA 2,0 %
Power Corp (réduction) $ CA 2,0 %
    18,7 %
Titre achetés
Barrick Gold $ CA 3,7 %
Hydro-Québec TV dec19 $ CA 10,4 %
AstraZeneca $ US 4,6 %
    18,7 %

 

Portefeuille Équilibré fiscal

  Avant les transactions Après les transactions
Actions 55,8 % 46,8 %
Actions privilégiées 25,4 % 25,0 %
Encaisse et obligations 18,8 % 28,2 %

 

  Devise Mandat Croissance
Titre vendus
Pfizer $ US 2,5 %
U.S. Bancorp $ US 1,4 %
AstraZeneca $ US 1,8 %
Intel (réduction) $ US 1,5 %
JP Morgan (réduction) $ US 1,0 %
iShares MSCI EAFE (XIN) $ CA 1,1 %
Thomson Reuters $ CA 1,2 %
Power Corp (réduction) $ CA 1,2 %
Nutrien (réduction) $ CA 1,4 %
    12,8 %
Titre achetés
Barrick Gold $ CA 1,5 %
Obligation PSP Capital juin22 $ CA 1,0 %
Obligation Ontario mars22 $ CA 7,1 %
iShares ST Bond (SHV) $ US 3,2 %
    12,8 %

En ce qui concerne la diminution de notre exposition au dollar américain, pour la première fois, nous avons ajouté un titre aurifère canadien dans notre portefeuille Croissance, dans le but de maximiser la diversification de nos placements.

Une occasion en or

Grâce aux nouvelles liquidités, nous avons pris une nouvelle position dans Barrick Gold (ABX), le premier producteur mondial d’or. Tout d’abord, l’enthousiasme généralisé pour le métal jaune est loin d’être au rendez-vous. En août 2011, il a atteint un nouveau sommet : plus de 1 900 $ l’once. Sans contredit, le sentiment à l’égard de cette matière première était alors très positif. D’ailleurs, le SPDR Gold Trust ETF (GLD, US) est devenu le plus important fonds d’investissement coté en Bourse, surpassant le réputé fonds indiciel américain SPDR S&P 500 ETF (SPY, US). Toutefois, en juillet 2015, son cours boursier a chuté sous 1 100 $, une baisse de plus de 40 % comparativement à son récent sommet. Depuis, le prix de l’or oscille entre 1 100 et 1 375 $, ce qui démontre le faible engouement des participants de marché. L’année dernière, à un certain moment, l’intérêt des spéculateurs a atteint son plus bas niveau depuis 2002 4  !

Selon nous, le dollar américain est légèrement surévalué par rapport à la plupart des devises, dont l’euro et le dollar canadien. Comme il existe une relation inverse entre sa performance et celle de l’or, nous sommes d’avis que le secteur aurifère constitue une occasion unique, étant donné l’indifférence ambiante. Voici les arguments qui ont motivé l’achat de Barrick Gold.

Positionnement stratégique enviable. À la suite de la récente fusion avec la compagnie minière Rangold Ressources, la nouvelle entité est évaluée à plus de 18 milliards de dollars américains5 . En plus de détenir maintenant cinq des dix actifs aurifères de premier plan6 , Barrick Gold profitera de la précieuse expertise de Rangold en Afrique, l’un des endroits les plus difficiles à exploiter.
Respect du « principe du 3 pour 1 ». Acquis à 15,73 $ CA l’action, notre prix cible (27 $ CA) offre un potentiel de rendement au moins trois fois supérieur à notre prix plancher (12 $ CA).
Effet de levier opérationnel. Grâce à une production annuelle d’environ six millions d’onces d’or à un coût moyen allant de 765 à 815 $ l’once7 , la multinationale s’expose favorablement à une forte hausse potentielle du métal jaune.
Réduction de la dette. En se départissant d’actifs de qualité moindre et en vendant des participations dans certains projets d’exploitation, la direction a été en mesure d’assainir son bilan financier en réduisant son niveau d’endettement de près de sept milliards de dollars américains en cinq ans.

Conclusion

Que ce soit pour perdre du poids, cesser de fumer, démarrer une entreprise ou gérer un portefeuille, il faut établir un plan et aligner ses actions sur celles qu’exige l’atteinte de notre objectif. L’obligation de rendre des comptes est aussi très bénéfique. D’ailleurs, grâce à nos publications financières, nous n’avons d’autre choix que de passer de l’intention à l’action !

 

Références :

  • Butters, J. (2019). Earnings Insight – Key Metrics, FactSet, 1er mars
  • Cox, J. (2019). Payrolls surge by 304,000, smashing estimates despite governement shutdown, CNBC, 1er février.
  • Jamasmie, C. (2019). New era for Barrick Gold begins. Mining.com, 2 janvier.
  • Hill, C. (2017). More than a third of Americans have abandoned their ‘New Year, new workout’ routine resolutions, MarketWatch, 31 janvier.
  • Norcross, J., Mrykalo, M. et Blagys, M. (2002). Auld lang Syne: Success Predictors, Change Processes, and Self-Reported Outcomes of New Year’s Resolvers and Nonresolvers, Wiley Periodicals, Journal of Clinical Psychology, (58)4, p. 397-405.
  • Radio-Canada (2018). Barrick Gold devient le géant incontesté de l’or, 24 septembre.
  • Robinson, P. (2018). CoT Update: Large Speculators Net-short Gold First Time in a Long Time, DailyFX, 20 août.
  • Walker, A. (2018). Could Barrick Gold Corp (TSX:ABX) Double in 2019 ? The Motley Fool, 21 novembre.

Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.

  1. Norcross, Mrykalo et Blagys (2002)Return to footnote 1 referrer
  2. Cox (2019)Return to footnote 3 referrer
  3. Butters (2019)Return to footnote 5 referrer
  4. Robinson (2018)Return to footnote 7 referrer
  5. Radio-Canada (2018)Return to footnote 9 referrer
  6. Jamasmie (2018)Return to footnote 11 referrer
  7. Jamasmie (2018)Return to footnote 13 referrer
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