Et maintenant, la question du jour : selon vous, combien Amazon a-t-elle livré de colis en 2016 ?
Réponse : deux milliards, pour un chiffre d’affaires de 136 milliards !
Depuis les débuts d’Amazon, en 1994, le fondateur et président-directeur général Jeff Bezos mise sur une stratégie de développement axée sur le réinvestissement des bénéfices et des liquidités excédentaires tirées des activités d’exploitation pour assurer la croissance des ventes et gagner des parts de marché. Concrètement, Amazon procède à des acquisitions et investit des sommes considérables dans les technologies (par exemple, le commerce électronique, l’intelligence artificielle, l’infonuagique) et dans les infrastructures clés en logistique et en transport (par exemple, les centres de distribution, les flottes de camions, de bateaux, d’avions et de drones).
Ainsi, Amazon a la capacité d’offrir à un prix abordable un large éventail de produits qu’elle livre dans un délai respectable. Sa suprématie dans le domaine du commerce en ligne n’est donc pas difficile à expliquer. À cet égard, de nombreuses industries ont été bouleversées et beaucoup d’entreprises ont dû fermer leurs portes, comme Les Ailes de la Mode, Mexx ou RadioShack, incapables de se plier aux nouvelles règles du jeu imposées par le géant américain.
« Tirer d’abord, poser des questions ensuite. »
— Anthony Horowitz, écrivain britannique
À la lumière de ce qui précède, le 16 juin 2017, lorsqu’Amazon a annoncé l’acquisition de Whole Foods, une entreprise spécialisée dans la vente d’aliments biologiques, de nombreux titres ont reculé, anticipant l’impact direct ou éventuel de cet achat sur leurs activités. À elles seules, les actions de Costco, Kroger, Target et Walmart ont perdu près de 25 milliards de dollars de capitalisation boursière.
D’une part, le secteur de la distribution alimentaire américaine représente des ventes annuelles de 675 milliards de dollars, dont moins de 3 % sont générées par le commerce en ligne. En rachetant Whole Foods, Amazon met la main sur un réseau de plus de 450 magasins aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, tout en maximisant son expertise de la vente en ligne, ce qui fait craindre le pire aux acteurs de cette industrie. D’autre part, l’entrée fracassante d’Amazon dans le commerce au détail traditionnel a fait en sorte que certaines actions liées à la distribution de médicaments d’ordonnance se sont retrouvées sous pression. En effet, il est connu qu’Amazon envisage sérieusement de pénétrer ce créneau fort prometteur (quelque 450 milliards de dollars en revenus pour le marché américain en 2016) ; or, pour plusieurs, cette transaction lui sert de porte d’entrée.
Comme vous l’avez constaté, cette importante nouvelle a amené les participants de marché à revoir leurs prévisions à l’égard de certains titres, ce que nous avons fait.
Selon nous, la chute des cours boursiers enregistrée par certaines chaînes de pharmacies américaines est exagérée. Nous avons donc profité de l’occasion pour prendre des profits dans Unilever (UL-54,71 $), en hausse de 35 % depuis le début de l’année, afin de prendre une nouvelle position dans CVS Health Corp. (CVS-77,18 $). Pour le modèle Croissance du dividende, nous avons augmenté la pondération dans Walgreens Boots Alliance (WBA-77,97 $).
En plus d’être des chefs de file dans le marché des ordonnances, leurs actions se négocient près de leur prix plancher, ce qui correspond à une marge de sécurité attrayante. De plus, bien qu’il soit possible qu’Amazon s’attaque à ce segment lucratif, elle devra tout d’abord composer avec les enjeux suivants :
Tôt ou tard, Amazon tentera de percer dans le secteur des pharmacies. Or, contrairement aux distributeurs alimentaires, Walgreens Boots Alliance et CVS Health Corp. ont la chance de pouvoir se préparer adéquatement à cette éventualité, comme l’a fait Best Buy. Certes, l’avenir semblait sombre pour ce spécialiste du matériel électronique, mais grâce à son virage numérique et à son souci d’offrir une expérience client, il a réussi à tirer son épingle du jeu. Le cours de son action s’est d’ailleurs négocié à un nouveau sommet historique en mai. Voilà pourquoi nous sommes d’avis que ces deux titres que nous détenons en portefeuille seront en mesure, le cas échéant, de poursuivre sur leur lancée
Sources :
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