Le Rapporteur - Méfiez-vous des excès...

Le temps des Fêtes arrive à grands pas. À cette occasion, nous avons cru bon de vous présenter la notion d’« architecture du choix » qu’a popularisée Richard H. Thaler, lauréat du prix Nobel d’économie en 2017. Ce concept consiste à influencer le comportement d’un individu lors d’une prise de décision en modifiant son environnement ou les choix qui lui sont offerts. Cette notion convient bien à l’abondance qui caractérise le temps des Fêtes et vous permettra de limiter les excès alimentaires.

Par exemple, le jour de Noël est un moment propice à la consommation abusive de nourriture et de boissons alcoolisées. En effet, selon certaines études, les Canadiens absorbent en moyenne près de 6 000 calories (y compris les repas, les collations et l’alcool) au cours de cette journée, soit l’équivalent de 17 portions de frites ou de 15 hamburgers! Bien sûr, nous profitons de cette occasion pour nous retrouver entre proches et déguster un bon repas. Toutefois, d’après le psychologue John de Castro, le simple fait de partager un repas avec d’autres personnes nous pousse à nous empiffrer. En moyenne, un membre d’un groupe de sept personnes ou plus aura tendance à manger une quantité deux fois plus grande de nourriture que s’il était seul.

Comme vous l’avez constaté, le contexte et la manière dont les choix nous sont présentés influencent notre prise de décision. Heureusement, grâce à l’architecture du choix, il est possible d’améliorer ce processus décisionnel. À titre d’exemple, au lieu de vous servir dans une grande assiette, optez pour une assiette de plus petit format. En procédant ainsi, vous la remplirez avec moins d’aliments tout en ayant l’impression d’avoir une portion satisfaisante. D’ailleurs, une étude démontre que remplacer chaque jour son assiette de 12 pouces par une assiette de 10 pouces diminuerait la consommation de nourriture de 22 % sur une période d’un an!

Bien évidemment, l’architecture du choix est aussi très utile à la Bourse pour favoriser une prise de décision efficace. D’une part, l’investisseur est libre de choisir parmi une grande variété de placements, une multitude de fonds communs de placement et de fonds négociés en Bourse ainsi que plus de 10 000 actions différentes en Amérique du Nord. Il est donc tentant de vouloir profiter de tous les mouvements haussiers d’importance, bien qu’il s’agisse d’un exercice futile. D’autre part, l’engouement médiatique pour certains véhicules financiers, comme les actions de Facebook et des nouvelles sociétés du secteur du cannabis ou le Bitcoin, nous amène à les privilégier, même s’ils ne correspondent pas à notre philosophie de placement.

Il est donc primordial de réduire la taille de notre « assiette » d’investissements. Pour ce faire, nous nous référons au « cercle de compétences », un concept proposé par nul autre que Warren Buffett.

« Choisir, donc exclure. »

- Henri Bergson, philosophe français

Sans contredit, Warren Buffett, président et chef de la direction de Berkshire Hathaway, est le plus grand investisseur de la finance moderne. Entre 1965 et 2016, sa société d’investissement a généré un rendement annuel composé de 19 %, une performance près de trois fois supérieure à celle enregistrée par le S&P 500 au cours de la même période. Selon lui, investir dans ce que l’on connaît le mieux est la clé de la réussite. D’ailleurs, « l’oracle d’Omaha » est reconnu pour ses placements dans des entreprises réputées au modèle d’affaires relativement simple, comme American Express, Coca-Cola et Kraft.

Voilà pourquoi il nous invite à choisir des investissements qui se retrouvent à l’intérieur de notre cercle de compétences. Étant donné que nous sommes limités en temps et en ressources, nous n’avons d’autre choix que de procéder ainsi pour gagner en efficacité, développer une expertise et, surtout, garder le cap. C’est un bel exemple de l’utilisation de l’architecture de choix.

Néanmoins, avec une telle approche, nous devons nous attendre à rater des occasions d’investissement, ce qui peut nuire à la performance à court terme. À titre d’exemple, en 1999, l’incroyable performance des actions des sociétés technologiques a fait en sorte que le S&P 500 a affiché un rendement de 20,5 %, un rendement bien au-delà de celui obtenu par Berkshire Hathaway (0,5 %). En effet, le secteur de la technologie ne fait pas partie du cercle de compétences de Warren Buffett, et ce, pour deux raisons. D’une part, il est difficile de quantifier l’avantage concurrentiel à long terme d’une innovation technologique. D’autre part, il est ardu de cibler les entreprises qui se démarqueront et d’acquérir leurs actions à un cours raisonnable.

Cette année, nous connaissons sensiblement la même situation. En effet, plusieurs placements ont livré une performance explosive, mais ne correspondent pas à nos critères d’investissement. Comme vous le savez, notre cercle de compétences comprend des actions d’entreprises qui sont des chefs de file de leur industrie et qui répondent à notre « principe du 3 pour 1 », c’est-à-dire que leur prix cible offre un potentiel de rendement au moins trois fois supérieur à leur prix plancher. Par exemple, en utilisant le cours actuel de l’action d’Amazon (1 200 $), son rendement a été de 60 % en 2017. Selon nos calculs pour 2021, notre prix cible est de 1 225 $, ce qui offre un potentiel de rendement très limité et une marge de sécurité peu attrayante, étant donné que notre prix plancher est à 625 $. Nous sommes donc à l’aise avec l’idée de ne pas détenir d’actions d’Amazon, en dépit du fait qu’elle soit prisée par les milieux de la finance.

Que cela concerne le temps des Fêtes ou les marchés financiers, nous faisons face à d’innombrables tentations qui risquent de nuire à notre prise de décision. C’est la raison pour laquelle, dans le domaine boursier, l’architecture de choix s’avère une bonne stratégie, et particulièrement le cercle de compétences. Ainsi, vous serez en mesure de garnir votre assiette de choix judicieux à court et à long terme...

Sources :

  • Brian Wanskink. Mindless Eating: Why We Eat More Than We Think, Bantam, 2010.
  • Business Insider. Voilà pourquoi Warren Buffett n’investit pas dans les nouvelles technologies, Le journal du Net, 23 avril 2014.
  • Ève Beaudin. L’heure juste sur les excès des Fêtes, Bien dans son assiette, Radio-Canada.ca, 23 décembre 2015.
  • James Clear. Healthy Eating : The Beginner’s Guide on How to Eat Healthy and Stick to It, décembre 2017.
  • Richard H. Thaler et Cass R. Sunstein. Nudge: Improving Decisions About Health, Wealth, and Happiness, Penguin Books, 2009.

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