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L’inflation montre des signes de stabilisation mais les banquiers centraux n’ont pas la tête à célébrer

En cette année anxiogène, toute bonne nouvelle est la bienvenue. Et il est difficile de trouver mieux que des signes que l’inflation semble avoir atteint un plateau. Pensons à toutes les variables qui sont devenues tributaires des perspectives d’inflation, comme l’ampleur des hausses de taux, le niveau ultime des taux qui sera nécessaire, le marché de l’habitation et les probabilités d’une récession. Après avoir dépassé les attentes pendant plus d’un an, voilà que l’inflation envoie des signaux encourageants. Parmi les faits saillants du rapport de sur l’IPC de juillet aux États‑Unis (montrant une étonnante modération), on note une réduction rapide des pressions causées par les composantes liées à la réouverture, comme les tarifs aériens et l’hébergement. Les prix ont chuté pour un deuxième mois consécutif dans ces catégories. On a pu également constater un recul des prix des biens de base comme les voitures d’occasion et les vêtements. D’autres nouvelles positives pourraient venir du côté des prix des biens si le pire est effectivement derrière nous pour ce qui est de la chaîne d’approvisionnement.

On remarque également une certaine accalmie dans les anticipations d’inflation des ménages. L’enquête de la Réserve fédérale de New York à ce sujet a présenté la plus forte baisse des anticipations de croissance du prix des aliments sur l’horizon d’an depuis le début de l’enquête. La diminution de la croissance prévue des prix de l’essence était la deuxième en importance dans l’histoire de cette enquête. La recherche a été démontré que les articles achetés fréquemment, comme les aliments et l’essence, ont une influence disproportionnée sur les attentes inflationnistes.

Sur les marchés, ces développements se sont traduits par une amélioration de l’appétit pour le risque. Néanmoins, les marchés semblent tirer des conclusions hâtives sur les implications de quelques points de données sur la politique monétaire. Certes, dans une année parsemée de rebondissements, certaines nouvelles vieillissent vite, mais on ne peut oublier le demimillion d’emplois créés en juillet et la croissance des salaires qui demeure au-dessus de 5 %. Les ménages américains sont également plus optimistes concernant le marché du travail. Par exemple, la probabilité moyenne de départ volontaire d’un emploi a augmenté, et ces départs sont généralement motivés par de solides attentes salariales. Ceci est essentiel, car la Fed a explicitement pour mission d’assouplir un marché du travail que le président Powell a jugé trop serré. Ces commentaires ont été formulés plus tôt cette année mais rien n’a vraiment changé de ce côté. Le nombre de postes disponibles demeure excessivement élevé. La demande intérieure devra donc ralentir de façon plus soutenue pour réellement peser sur la demande de travailleurs. Ce n’est qu’à ce moment que les dirigeants pourront se montrer confiants que le risque d’une spirale inflationniste est bel et bien écarté.

Il n’est donc pas surprenant que les dirigeants de la Fed ne soient pas emballés par l’assouplissement des conditions financières qu’on observe cet été. La présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly a tenu à servir un avertissement quant au fait qu’une autre hausse de 75 pb en septembre n’était pas exclue. Il faut garder à l’esprit que le rapport sur l’IPC a aussi fait état d’une inflation de base tenace, contrairement à l’amélioration de l’inflation globale. Dans deux semaines, Jerome Powell profitera très probablement du symposium de Jackson Hole pour réaffirmer le fort engagement de la Fed. Il pourrait également mentionner que la Fed cherche a observer une suite d’améliorations, et souligner que les considérations liées à la gestion des risques font toujours pencher la balance vers des mesures plus énergiques que pas assez. Par conséquent, nous sommes toujours à l’aise avec l’idée d’une hausse de 75 pb en septembre. Cela implique que le récent regain des actifs de risque repose sur des bases plutôt fragiles.

Par Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège

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