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Inflation : nous aimerions avoir de meilleures nouvelles...

Les pressions inflationnistes suscitent diverses réactions de la part des gouvernements, comme nous l’avons observé dans notre commentaire de la semaine dernière. Cette semaine, aux États‑Unis, l’administration Biden a annoncé un déblocage de 180 millions de barils de sa réserve stratégique de pétrole (SPR). Ce sera le plus important déblocage de l’histoire et il épuisera près du tiers de cette réserve. Malgré l’importance de cette nouvelle, les prix du pétrole sont restés dans la fourchette volatile du dernier mois.

Cette mesure vise à atténuer les effets de la guerre sur l’inflation via le canal des prix de l’énergie, mais les États‑Unis ne peuvent pas tout faire seuls. La hausse des prix du pétrole est effectivement une conséquence de la guerre et de son incidence sur l’approvisionnement russe, mais aussi de problèmes antérieurs à l’invasion. Depuis que les pays de l’OPEP+ se sont mis d’accord sur un ajout mensuel de 0,4 mbj à l’approvisionnement l’automne dernier, ils n’ont pas été en mesure de produire à ce rythme. Les effets du sous-investissement sont de plus en plus visibles. Cette semaine, l’OPEP+ a ignoré les pressions des États‑Unis pour produire davantage et n’a accepté qu’une modeste augmentation de 0,43 mbj à partir de mai.

Le recours à la SPR pourrait au moins aider à prévenir une autre flambée du pétrole. Mais le fait que Washington envisage de lever les sanctions contre un régime hostile, comme le Venezuela, en échange d’une hausse d’approvisionnement, suggère que l’administration Biden veut des résultats plus probants. L’inflation élevée a miné la confiance des consommateurs et les élections de mi-mandat sont dans sept mois à peine.

Nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale intervienne avec vigueur, annonçant une hausse des taux de 50 points de base à la suite de sa réunion du 4 mai, et que le début d’un resserrement quantitatif soit annoncé à l’une des deux prochaines réunions. Mais ces mesures prendront un temps considérable avant de freiner la demande, car la politique monétaire restera accommodante pendant la majeure partie de l’année. La rapidité avec laquelle les taux augmenteront ne devrait pas nous faire perdre de vue le fait que la politique monétaire actuelle est, à l’heure actuelle, très accommodante et qu’elle se situe à un niveau très près de celui établi au début de la pandémie.

Or, cette même pandémie continue d’alimenter l’inflation. Les données publiées cette semaine montrent que pour les indices PMI chinois, tant dans le secteur manufacturier que non manufacturier, les délais de livraison se sont allongés pour revenir à des niveaux qui n’avaient pas été vus depuis le printemps 2020. Ces délais sont le résultat direct de la vague causée par le variant Omicron et de l’utilisation continue par la Chine de confinements généralisés pour faire face aux éclosions. L’embellie qui était prévue dans le prix de nombreux produits importés cette année devra probablement attendre. Pire encore, il pourrait y avoir une autre hausse du prix d’articles en pénurie.

La pandémie s’intensifie également plus près de chez nous, alors que les cas et les hospitalisations se multiplient de nouveau partout au Canada. Cela pourrait entraîner de nouveaux problèmes d’absentéisme et potentiellement refroidir les ardeurs des consommateurs. Les autorités de santé publique semblent peu enclines à réintroduire des restrictions sévères, mais l’ampleur des pressions sur le système de santé restera très probablement le facteur décisif à cet égard. Il pourrait être étrange que la Banque du Canada (BdC) impose une hausse de 50 points de base le 13 avril, comme certains l’anticipent, si les choses se corsent sur le plan de la pandémie. Mais ce scénario ne peut pas non plus être écarté, puisque l’économie canadienne devient de plus en plus résiliente face à ces vagues. Il y a une semaine, la sous-gouverneure Sharon Kozicki a fait valoir que les consommateurs étaient plus à même de supporter un resserrement de la politique monétaire. Si cette affirmation est confirmée par les résultats de l’enquête de la BdC auprès des consommateurs lundi prochain, cela pourrait signifier que nous devrons envisager des gestes plus audacieux le 13 avril.

Par Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège

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