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À défaut de pouvoir constamment relever les tarifs, la Chine dévaluera-t-elle sa monnaie?

À l’image des tarifs annoncés par les États-Unis le 6 juillet dernier, les autorités chinoises ont appliqué des tarifs de 25 % sur des biens américains totalisant 34 G$ US. L’escalade tarifaire n’est toutefois pas terminée alors que l’administration américaine étudie maintenant l’application de nouveaux tarifs de 10 % sur 200 G$ US de biens importés de Chine.

La Chine pourrait avoir plus de difficultés à répliquer à cette nouvelle salve. Les échanges bilatéraux sino-américains sont loin d’être symétriques. Les États-Unis importent pour environ 500 G$ US de biens provenant de la Chine et en exportent pour environ 130 G$ US. D’autres options devront être trouvées si la volonté de répliquer coup pour coup est maintenue.

La tentation pourrait notamment devenir forte pour dévaluer le yuan, ce qui rendrait les exportations chinoises plus compétitives sur les marchés internationaux. Le yuan a déjà perdu près de 5 % de sa valeur depuis la mi-juin. L’ensemble des partenaires commerciaux de la Chine sont toutefois affectés par une baisse du yuan. Cela pourrait encourager d’autres pays à adopter des mesures de restrictions commerciales vis-à-vis de la Chine ou à simplement trafiquer leur propre taux de change. Il y a aussi un enjeu important en matière de flux de capitaux. Si les investisseurs anticipent une baisse importante de la valeur du yuan, ils pourraient souhaiter retirer massivement leurs avoirs de la Chine.

Ce sont surtout les avoirs à court terme, comme les investissements de portefeuille, qui pourraient rapidement être déplacés. Les autorités chinoises disposent amplement de réserves de change pour compenser ces flux négatifs de capitaux. Dévaluer le yuan pourrait même nécessiter d’accroître ces réserves, mais ensuite, celles-ci pourraient décliner selon la réaction des investisseurs et rendre plus vulnérable la Chine vis-à-vis d’éventuels autres chocs.

Implications

Les risques en présence laissent croire que les autorités chinoises pourraient être réticentes à dévaluer fortement le yuan. Il reste qu’il y aura peu d’intérêt à le soutenir au cours des prochains mois. Si les mesures commerciales américaines affectent négativement l’économie chinoise, cela générera des pressions naturelles à la baisse sur le yuan. La divergence entre les politiques monétaires américaine et chinoise pourrait aussi affecter le taux de change.

Le repli depuis la mi-juin a ramené la valeur du yuan où elle se situait en début d’année. Plusieurs autres devises ont affiché des mouvements équivalents au cours des derniers mois. La dépréciation du yuan devrait être plus modérée et graduelle d’ici la fin de l’année. Le taux de change demeurera probablement sous 7 yuans/$ US.

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