La vice-première ministre et ministre des Finances, madame Chrystia Freeland, a déposé jeudi le 7 avril, le budget 2022-2023 de son gouvernement. Ce budget comporte plusieurs mesures visant l’accessibilité au logement dont un nouveau Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété. Le budget ne prévoit aucun changement de taux d’impôt pour les particuliers. Voici plus en détails les mesures annoncées.
Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP)
Le budget propose la création d’un nouveau compte enregistré qui permettra d’épargner en vue de l’achat d’une première maison. Des précisions seront apportées au moment de la publication des propositions législatives. Le gouvernement collaborera avec les institutions financières pour mettre en place l’infrastructure nécessaire pour permettre aux particuliers d’ouvrir un CELIAPP à un moment donné en 2023.
Certains éléments clés du CELIAPP :
Crédit d’impôt pour l’achat d’une habitation
Les acheteurs d’une première habitation admissible peuvent bénéficier d’un montant pour l’achat d’une habitation de 5 000 $ sur lequel un crédit d’impôt non remboursable au taux de 15 % (12,53 % au Québec) s’applique. Le budget propose de doubler ce montant et de le porter à 10 000 $. Cette mesure s’applique aux acquisitions d’habitation effectuées à compter du 1er janvier 2022.
Crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles
Le budget propose d’instaurer un nouveau crédit d’impôt remboursable pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles. La rénovation admissible devra créer un deuxième logement afin de permettre à un aîné ou un adulte handicapé de vivre avec un proche admissible. Les dépenses admissibles maximales seront de l’ordre de 50 000 $ sur lesquelles le taux de 15 % (12,53 % au Québec) s’appliquera. Le crédit d’impôt pourra être demandé au cours de l’année qui inclut la fin de la période de rénovation.
Cette mesure s’appliquera à compter des années 2023 et suivantes.
Crédit d’impôt pour l’accessibilité domiciliaire
Le budget propose d’augmenter le plafond annuel des dépenses du crédit d’impôt non remboursable pour l’accessibilité domiciliaire de 10 000 $ à 20 000 $. Ce crédit est calculé au taux de 15 % (12,53 % au Québec).
Cette mesure s’applique aux dépenses engagées au cours des années d’imposition 2022 et suivantes.
Règles sur les reventes précipitées de biens immobiliers résidentiels
Le budget propose d’imposer la totalité des profits découlant des dispositions de biens immobiliers résidentiels (y compris les biens locatifs) et ce, pour les biens ayant appartenu aux contribuables depuis moins de 12 mois. Plus précisément, la totalité du profit sera réputée être un revenu d’entreprise (aucune exemption pour résidence principale possible). Certaines situations particulières seront exemptées de ce traitement, notamment en cas de décès ou de séparation. Cette mesure s’appliquera à compter des années 2023 et suivantes.
Déduction pour la mobilité de la main-d’œuvre pour les gens de métier
Le budget propose d’instaurer une déduction pour la mobilité de la main-d’œuvre pour les gens de métier afin de reconnaître certains frais de déplacement et de réinstallation des travailleurs dans le secteur de la construction. Cette mesure permettra de déduire jusqu’à 4 000 $ en dépenses admissibles par année.
Cette mesure s’applique aux années d’imposition 2022 et suivantes.
Crédit d’impôt pour frais médicaux à la maternité de substitution et autres frais
Le budget propose d’élargir la définition du patient pour y inclure une mère porteuse ou un donneur de sperme afin que les futurs parents puissent ajouter des frais médicaux versés relativement à ces personnes dans leurs dépenses admissibles au crédit d’impôt pour frais médicaux. De plus, les frais payés à des cliniques de fertilité ou des banques de donneurs seront admissibles à ce crédit d’impôt.
Ces modifications s’appliquent à compter de 2022.
Déduction accordée aux petites entreprises (DPE)
Le plafond des affaires de 500 000 $, permettant à une société de bénéficier de la DPE, est réduit linéairement lorsque le capital imposable de la société, en considérant les sociétés associées, se situe entre 10 M$ et 15 M$. Le plafond est nul lorsque le capital versé excède 15 M$. Pour permettre à un plus grand nombre de sociétés, notamment les caisses, de bénéficier de la DPE, le budget propose d’élargir cette fourchette, pour l’établir de 10 M$ à 50 M$.
Cette mesure s’applique aux années d’imposition qui commencent à compter du jour du budget.
Transferts intergénérationnels d’entreprises
Le gouvernement annonce des consultations concernant le projet de loi C-208 qui facilite les transferts intergénérationnels d’entreprises.
Actions accréditives
Le budget propose la mise en place d’un nouveau crédit d’impôt pour l’exploration de minéraux critiques au taux de 30 % pour des minéraux déterminés (jusqu’au 31 mars 2027) ainsi que l’élimination du régime des actions accréditives pour les activités pétrolières, gazières et du charbon (après le 31 mars 2023).
Contingent des versements annuels pour les organismes de bienfaisance enregistrés (« OBE »)
Annuellement, les OBE doivent généralement dépenser, à titre de contingent des versements (« CV »), un montant égal à 3,5 % des biens de l’OBE qui ne servent pas directement à des activités de bienfaisance ou à son administration. Il est proposé d’augmenter le taux de CV à 5 % pour la portion supérieure à 1 M$ des biens ne servant pas directement à des activités de bienfaisance ou à son administration. Un allégement peut être présenté par l’OBE auprès de l’ARC. Cette mesure s’appliquerait à compter du 1er janvier 2023.
Opérations de couverture et ventes à découvert par les institutions financières canadiennes
Le budget de 2022 propose des modifications législatives afin d’empêcher des institutions financières canadiennes et des courtiers en valeurs mobilières de réaliser des déductions artificielles en utilisant des opérations de couverture et des ventes à découvert.
Fiscalité internationale
De concert avec l’Organisation de coopération et de développement économique et ses partenaires internationaux, le gouvernement poursuit ses travaux sur les enjeux d’érosion de la base d’imposition et de transfert des bénéfices. Plus spécifiquement, ces travaux visent l’implantation de nouvelles règles visant la réaffectation des droits d’imposition et l’implantation d’un impôt minimum à l’endroit de certaines entreprises multinationales.
Bien que les discussions se poursuivent concernant la réaffectation des droits d’imposition, en ce qui a trait à l’impôt minimum, le gouvernement lance dès maintenant une consultation publique sur la mise en œuvre au Canada des nouvelles mesures. À la suite des consultations, il est prévu que les nouvelles règles entrent progressivement en vigueur durant les années 2023 et 2024.
Mesures annoncées antérieurement
Le budget de 2022 confirme l’intention du gouvernement d’aller de l’avant avec les mesures fiscales et connexes suivantes, annoncées antérieurement, notamment :
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