Commentaire financier - Septembre 2018

L’ALENA est mort, vive l’AEUMC!

À minuit moins une avant la fin de l’ultimatum posé par les États-Unis, le Canada a finalement signé la nouvelle mouture de l’ALENA, qui se nommera Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC). Cet accord sauve les meubles pour les trois pays et permettra à M. Trump, Trudeau et Peña Nieto de clamer leur victoire dans leurs pays respectifs. Voici notre perspective sur les effets de cet accord sur les marchés financiers.

Le Canada devait jouer de prudence dans ces négociations, alors qu’une annulation pure et simple de l’ALENA aurait été néfaste pour notre économie, le commerce avec les États-Unis représentant près de 25 % du PIB canadien. Bien que l’indice S&P TSX n’a progressé que de 0,19 % lors de l’annonce, nous croyons que la signature de cet accord lève une incertitude pour l’économie et les entreprises canadiennes. Dans ce contexte, la Banque du Canada, qui avait mentionné les possibles tarifs contre le secteur automobile canadien comme une menace à la croissance économique, devrait avoir le champ libre pour augmenter les taux d’intérêt à une ou deux reprises d’ici la fin de l’année. Puisque les taux d’intérêt pourraient augmenter plus rapidement que prévu, et qu’il y a une relation inverse entre le prix d’une obligation et les mouvements des taux, nous demeurons prudents dans le marché obligataire canadien, favorisant des échéances à court terme ou des titres à taux variable. Nous demeurerons également sous-pondérés dans notre marché boursier local. En effet, même si la renégociation de l’entente de libre-échange est positive, deux facteurs nous incitent à la prudence : les consommateurs canadiens demeurent fortement endettés alors que le coût de leurs dettes augmente, et le goulot d’étranglement des pipelines rend difficilement exportable le pétrole canadien. Nous avons vu le plus grand écart entre le prix du pétrole américain (WTI) et le canadien (WCS) depuis 2008, soit 45 $ de moins pour les producteurs de l’Alberta. On pourrait voir s’estomper les deux secteurs ayant contribué à la croissance de l’économie canadienne, soit les ressources pétrolières et la consommation, en particulier le marché de l’habitation.

Alors qu’il y a une désynchronisation des économies mondiales, nous favorisons toujours en portefeuilles les entreprises américaines. Grâce à une forte croissance du PIB et à un faible taux de chômage, l’économie américaine tourne à plein régime, ce qui provoque une croissance des revenus et des bénéfices des entreprises.

Survol des transactions effectuées en septembre 2018

Au cours du dernier mois, nous n’avons apporté aucune modification dans les portefeuilles en gestion discrétionnaire Prudent, Équilibré conservateur, Équilibré, Croissance modérée et 100 % Actions. Nous maintenons toujours un positionnement neutre en actions, sous-pondéré en obligations et surpondéré en liquidités. Bien que plusieurs possibilités d’investissement soient sur notre radar, nous avons choisi de n’apporter aucun changement aux portefeuilles dans le dernier mois.

Du côté actions, la bonne tenue de l’économie américaine est positive; par contre, les tarifs, spécialement envers les importations chinoises, nous incitent à la prudence. Nous ne nous attendons pas à obtenir un rendement intéressant sur les obligations de bonne qualité, qu’elles soient gouvernementales ou corporatives, compte tenu des hausses de taux attendues dans la prochaine année. Nous incitons également à la prudence les investisseurs face aux obligations à haut rendement, pour lesquelles le profit attendu n’est pas adéquat lorsque nous prenons en compte le risque de cette catégorie d’actif. Nous voyons certains produits vendus comme étant sécuritaires alors qu’une forte proportion de l’actif est investi dans ces obligations. Rappelons que les obligations à haut rendement avaient diminué de 26 % en 2008.

Nous vous remercions de la confiance que vous témoignez au Groupe BMPR.

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