C’est maintenant l’heure des bilans pour l’année 2020. Voici les principaux points qui ont capté notre attention.
Qui aurait pu imaginer, il y a un an, qu’un virus affectant quelques personnes en Chine aurait une si forte incidence sur toute l’actualité économique et financière. Ce virus a infecté près de 76 millions de personnes et causé plus de 1,6 million de décès, selon les données officielles.
La pandémie a d’abord touché la Chine, dont le PIB réel a chuté de 10 % (34,4 % en rendement annualisé) au premier trimestre de 2020 par rapport au quatrième trimestre de 2019, la première baisse depuis que ces données sont publiées. Elle s’est ensuite propagée en Europe, puis au reste de la planète.
Son impact sur l’économie, causé surtout par les mesures draconiennes imposées pour limiter la propagation de la maladie, a été dévastateur, notamment pour le secteur des services. Le PIB réel de la plupart des pays a chuté au premier et surtout au deuxième trimestre de 2020. Un relâchement des principales mesures sanitaires a ensuite appuyé un fort rebond de l’économie mondiale.
Malgré cette reprise, le manque à gagner par rapport au sommet cyclique de la fin de 2019 reste important, soit – 2,5 % pour le G20, et la situation est pire pour la plupart des grandes économies. Seule la Chine, qui s’est remise remarquablement vite de la crise, devrait enregistrer une croissance positive de son PIB réel en 2020.
Aux États‑Unis, le Congrès a réagi assez promptement à la crise de la COVID‑19 avec un énorme plan d’aide coûtant 1 606 G$ US. Évidemment, le déficit du gouvernement fédéral américain a bondi, atteignant 3 132 milliards au 30 septembre 2020. Malgré cette aide, 22 160 000 travailleurs américains ont perdu leur emploi en mars et en avril.
Près de 56 % de ces emplois ont été récupérés depuis. Les élections présidentielles du 3 novembre ont provoqué un important changement de gouvernance, alors que le démocrate Joe Biden deviendra, le 20 janvier prochain, le 46e président des États‑Unis.
Au Canada, l’aide des gouvernements aux particuliers et aux entreprises pour contrer les effets néfastes de la COVID‑19 a été plus importante que dans la majorité des autres pays industrialisés. Combiné à la réduction de certaines dépenses de consommation, cela s’est notamment traduit par une forte hausse du revenu disponible et de l’épargne des ménages.
Les ménages canadiens semblent donc en bonne posture pour l’après-COVID‑19. Cela a toutefois entraîné une augmentation considérable de l’endettement des administrations publiques au pays. Par contre, le gouvernement fédéral (et certaines provinces, dans une moindre mesure) a entamé la crise avec une situation financière plutôt favorable comparativement à la plupart des autres administrations publiques des pays industrialisés, ce qui lui donnait une certaine marge de manœuvre.
La pandémie et les effets néfastes des mesures restrictives ont eu des répercussions inégales au sein des provinces canadiennes en 2020. Le Québec et l’Ontario ont été particulièrement touchés, tout comme les provinces productrices de pétrole en raison de la réduction de la demande mondiale.
La Colombie-Britannique et les provinces de l’Atlantique ont généralement été moins ébranlées. Cela dit, la deuxième vague de COVID‑19 survenue à la fin de l’année a frappé durement plusieurs provinces de l’ouest, mais surtout le Québec et l’Ontario.
Le marché du travail a subi la pire détérioration de son histoire au printemps 2020. Les pertes d’emplois, de trois millions en l’espace de deux mois seulement, ont été d’une ampleur sans précédent au Canada. Le taux de chômage a plus que doublé, passant de 5,6 % en février à 13,7 % en mai.
Québec
Toutes les provinces ont été affectées, mais le Québec l’a été davantage en raison de la fermeture plus généralisée de son économie. Au total, 820 500 emplois ont disparu en mars et en avril. Le taux de chômage a grimpé à un sommet de 17 % en avril au Québec, le niveau le plus élevé des provinces canadiennes.
Ontario
L’Ontario a appliqué un peu plus tard des mesures de restrictions qui ont été complètement levées à l’été. Le taux de chômage a culminé à 13,6 % en mai, alors qu’il avoisinait 5,5 % avant la pandémie. Le rebond de l’emploi a été impressionnant par la suite. À l’automne, le retour de certaines mesures restrictives dans plusieurs provinces risque toutefois de nuire au rétablissement complet du marché du travail.
Marché immobilier
Le marché immobilier résidentiel a subi une chute importante au printemps de 2020. Les ventes ont plongé abruptement et les prix moyens ont connu un ajustement à la baisse au Canada et en Ontario, mais se sont stabilisées temporairement au Québec.
Le redressement du secteur résidentiel a ensuite surpris par sa vigueur et la période de récupération a été rapide. Le nombre de ventes et les prix moyens ont même franchi de nouveaux sommets. Le nombre de propriétés à vendre s’avère particulièrement bas au Québec, ce qui continue d’alimenter la hausse des prix.
Les banques centrales sont rapidement retournées en mode ultra interventionniste en 2020. Les taux directeurs ont été abaissés à près de 0 % aux États-Unis et au Canada. D’importants programmes d’achat d’actifs ont été mis en branle. Il s’agissait d’une première pour la Banque du Canada, et la taille de son bilan a presque été multipliée par cinq.
Ces interventions ont contribué à réduire l’ensemble des taux obligataires, en plus de maintenir les écarts de crédit à des niveaux très faibles. Les mesures énergiques adoptées par les banques centrales ont rapidement dissipé les craintes que la pandémie s’accompagne d’une crise financière majeure.
Rebond des bourses
Les bourses ont rapidement rebondi après avoir connu l’une des chutes les plus violentes de leur histoire à la fin de l’hiver. Tirés par les titres technologiques, les indices boursiers américains ont particulièrement bien performé et ont atteint de nouveaux sommets dès la fin de l’été.
Après une pause de quelques mois, les bons résultats des entreprises et les développements très encourageants concernant un vaccin ont redonné un nouvel élan aux bourses à la fin de 2020, ce qui a permis au S&P/TSX de revenir à son tour en territoire positif pour l’année. Grâce à ce rebond boursier et à l’importante baisse des taux obligataires, 2020 aura finalement été une bonne année pour les investisseurs.
Dollar américain
Le dollar américain a bénéficié de la forte incertitude sur les marchés au début du printemps, mais a vite repris une tendance baissière contre la plupart des devises. À la fin de 2020, le dollar canadien avoisinait 0,79 $ US, un sommet en plus de deux ans.
Secteur pétrolier
Le pétrole a connu une année difficile. L’effondrement de la demande à la fin de l’hiver et les craintes reliées aux capacités de stockage ont temporairement fait plonger le prix du WTI (West Texas Intermediate) à - 37,63 $ US en avril.
Malgré un rebond rapide, le cours de l’or noir demeure sous son niveau prépandémie en raison d’une demande plus faible. À l’inverse, les métaux de base et l’or ont tous les deux connu une forte croissance cette année. Propulsé par le rebond rapide de l’économie chinoise, l’indice LME (London Metal Exchange)s’est accru de 20 % depuis janvier 2020. En août, le prix du métal jaune a établi un nouveau record, atteignant 2 067,15 $ US.
Peu d’autres sujets ont vraiment influencé l’actualité économique internationale en 2020. On peut tout de même penser à la phase un de l’accord commercial entre la Chine et les États‑Unis qui a mené à une trêve dans la guerre commerciale entre ces deux pays. Le Brexitest aussi resté d’actualité. Le Royaume‑Uni est officiellement sorti de l’Union européenne (UE) le 31 janvier 2020, mais les négociations pour arriver à une entente commerciale entre le Royaume-Uni et l’UE avant le 31 décembre ont été très ardues.
Sources : Datastream, Desjardins, Études économiques
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