En octobre, la convergence de la recrudescence des nouvelles infections de covid-19 en Europe et aux États-Unis (multiplication par un facteur de trois en seulement deux mois), de l’incapacité des politiciens américains d’aboutir d’un nouveau plan d’aide (ayant privilégié la nomination d’un juge à la Cour suprême) dont les ménages éprouvés ont grandement besoin et de l’anxiété généralisée quant à l’élection américaine ont plombé l’humeur des investisseurs.
L’indice phare canadien a poursuivi sa sieste en octobre avec un recul de 3,11 %. Les reculs dans les technologies (-8,74 %), la consommation de base (-7,47 %) et dans l’énergie (-4,62 %) ont particulièrement pesé. Seul le secteur des soins de santé a terminé en territoire positif avec un rebond des producteurs de cannabis stimulé par des commentaires positifs de la part des candidats démocrates aux États-Unis.
Le principal indice américain a fléchi pour un second mois avec un recul de 2,66 % en octobre (-2,45 % en CAD). Les reculs en technologie (-5,10 %) et dans l’énergie (-4,42 %) ont pesé, tandis que les services publics (5,04 %) ont surpris avec des taux dix ans qui ont bondi de près de 20 points de base.
À ce jour, près de 75 % de la capitalisation boursière du S&P 500 a présenté ses résultats. Globalement, les bénéfices affichent une baisse de 10,6 % pour le troisième trimestre, mais les résultats sont loin d’être uniformes. Alors que les entreprises technologiques présentent des résultats en hausse de 10,1 %, les titres non cycliques de 2 %, les financières de -2,8 %, les cycliques fléchissent de plus de 50 % et 85 % des sociétés ont excédé les attentes… mais ces surprises ont été timidement reçues des marchés.
Les largesses des banques centrales et les conditions monétaires ultras favorables sont assurément (au moins en partie) responsables du gonflement des ratios cours-bénéfice. Pour le S&P 500, le multiple est passé de 18 à 22 fois. Néanmoins, ce sont des fondamentaux qui expliquent la dominance du style croissance comparativement au style valeur.
En effet, les cinq plus grandes sociétés (AAPL, MSFT, AMZN, GOOGL, FB) affichent une croissance de leurs bénéfices de 12 % depuis le début de l’année, comparativement à un recul de 21 % pour les autres. S’il est rassurant de détenir des titres ayant eu un bon rendement récemment, il est important de rappeler quelques leçons d’histoire à l’égard de l’investissement en croissance. Premièrement, une société qui affiche une croissance mérite effectivement une prime. Deuxièmement, si une société en croissance mérite une prime, elle ne mérite pas n’importe quelle prime. En décembre 1972, Polaroid se négociait à 90 fois les bénéfices, alors que le S&P 500 était à près de 20 fois. Troisièmement, l’investissement en croissance, comme n’importe lequel, demande lui aussi le respect des règles élémentaires de diversification.
Les partisans du style valeur peuvent bien attendre un retour du balancier, un peu comme les amateurs des Nordiques nourrissaient l’espoir d’une équipe performante. Cependant, le plafond imposé aux taux d’intérêt par une armée de banquiers centraux porte à croire que la prochaine grande rotation dans l’univers des actions ne sera pas celle de la croissance vers valeurs, mais bien du travail à la maison vers un retour au bureau.
Si la pandémie de covid-19 et les confinements en découlant ont favorisé une poignée de titres regroupés sous le thème travailler, vivre, consommer et se divertir à la maison tel que Microsoft, Amazon, Netflix, Spotify, Zoom, etc., la prochaine tendance clé à ne pas manquer d’ici les prochains mois pourrait bien être celle vers le thème du retour au bureau ou à tout le moinsle retour à la normale.
Si un retour massif vers les bureaux n’est que peu envisageable, le jour viendra où nous amorcerons un semblant de retour collectif vers une certaine normalité. Si la pandémie n’a qu’accéléré certains phénomènes tels que le commerce en ligne et le télétravail, certains aspects d’avant la covid-19 reviendront. Bien qu’il soit possible de consommer par Amazon, travailler par Teams, de se divertir par Netflix ou Disney+, il demeure impossible de voyager par Zoom.
Pourtant, le jour viendra où les scientifiques auront trouvé un ou des vaccins ainsi qu’un ou plusieurs traitements pour la covid-19. Ce jour-là, l’espoir reviendra pour les secteurs qui demeurent durement touchés par la pandémie comme le tourisme, le divertissement, les sports professionnels, etc. Cependant, entrer trop tôt dans une entreprise faisant face à un fort rendement (aviation, croisières, etc.) pourrait être risqué.
Des sociétés aux bilans solides tels que Marriott International (MAR) et Expedia (EXPE) par exemple, pourraient être des candidates intéressantes pour un tel positionnement. Si les bénéfices attendus en 2020 et 2021 sont assurément déprimants, un bilan adéquat leur permettra de survivre et possiblement même d’en sortir plus fort.
Rappelez-vous que lors de la crise immobilière américaine, une multitude de petits entrepreneurs n’ont pas pu traverser la crise. Ainsi, les constructeurs qui étaient jadis les plus solides le sont davantage aujourd’hui. À suivre.
Les attentes d’une vague bleue aux élections américaines, ainsi que des déficits accrus appréhendés, ont poussé les taux de 10 ans à la hausse de plus de 20 points de base pour atteindre 0,87 %. Les taux canadiens de 10 ans ont suivi la remontée avec un gain de 10 points de base.
Cette évolution des taux a donc forcé l’indice obligataire canadien à céder 0,76 % en octobre et 1,57 % depuis 3 mois. Tel qu’attendu, le segment long terme a davantage souffert avec un repli de 1,87 % en octobre et de 4,44 % depuis trois mois, mais demeure en hausse d’un impressionnant 8,91 % depuis le début de l’année.
Alors que les partisans du lingot lui attribuent souvent des attributs de valeur refuge, cela n’a encore une fois pas été le cas en septembre et en octobre alors que le rebond de la volatilité et les replis des bourses n’ont pas permis à l’or de se propulser à la hausse. Depuis le début de l’année, c’est surtout l’évolution des taux réels de 10 ans qui a dicté les fluctuations du précieux métal. Les métaux industriels sont assez stables face à une économie chinoise qui a repris sa progression. Les denrées agricoles sont également assez stables.
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