Commentaire financier – Novembre 2020

Peu de mouvements des taux d’intérêt sont à prévoir

La seconde vague de covid-19 frappe l’Occident de plein fouet

Le retour du temps froid semble concorder avec un regain important de la propagation de la covid-19 en Europe et en Amérique du Nord. Plusieurs pays font face à des taux de contagion nettement supérieurs à ceux du printemps dernier et sont forcés d’imposer de nouvelles mesures restrictives à leur population.

Bien que les restrictions soient beaucoup plus ciblées qu’au printemps, certains indicateurs de haute fréquence commencent déjà à pointer vers un ralentissement de l’activité économique. Les développements récents concernant les vaccins permettent cependant d’être optimiste pour la suite des choses. La croissance pourrait être plus forte en 2021, lorsque l’immunité permettra la levée des restrictions.

La victoire de Joe Biden pave la voie à un soutien fiscal plus important

L’arrivée en poste du président Joe Biden en janvier prochain permet d’espérer une augmentation des dépenses du gouvernement américain et des mesures de soutien aux entreprises et aux ménages touchés par la pandémie. Alors que la politique monétaire reste très accommodante, la nomination de Janet Yellen, une ancienne gouverneure de la Réserve fédérale, comme secrétaire du Trésor permet aussi d’espérer une réponse mieux coordonnée des politiques monétaires et fiscales.

Les données économiques étaient encourageantes au Canada avant les effets de la seconde vague

Les données économiques des derniers mois ont réservé de belles surprises au Canada. Les ventes au détail ont connu une récupération rapide après le choc du printemps et affichaient encore une bonne croissance en septembre. Le marché du travail a aussi bien récupéré durant l’été et demeurait à la hausse en octobre, malgré les nouvelles mesures sanitaires imposées au Québec et en Ontario.

Même si la croissance du PIB réel au 3e trimestre a été moins forte que prévu, elle atteignait tout de même 40,5 %, en variation trimestrielle annualisée. La hausse rapide des nouveaux cas de covid-19 dans plusieurs autres provinces laisse toutefois présager des mois plus difficiles cet hiver.

La Banque du Canada (BDC) prévoit le statu quo de son taux directeur jusqu’en 2023

Lors de la rencontre du 28 octobre dernier, la BDC a de nouveau réitéré son soutien à l’économie. Le taux directeur a sans surprise été maintenu à son niveau plancher et les achats d’actifs se poursuivront, même si la BDC ralentira la cadence et privilégiera désormais les titres à échéances plus longues. La BDC a aussi profité de l’occasion pour réviser à la baisse son évaluation du taux de croissance potentiel du PIB et du taux d’intérêt neutre. Dans ce contexte, elle ne s’attend pas à augmenter son taux directeur avant 2023.

La remontée des taux obligataires pourrait être longue et incertaine

Les taux des obligations à long terme aux États-Unis et au Canada ont légèrement remonté dans les dernières semaines, poussés par l’amélioration des perspectives de croissance et la hausse attendue des dépenses du gouvernement américain. Ces mouvements haussiers sont toutefois demeurés assez limités d’un point de vue historique.

Dans un contexte où les banques centrales continuent d’effectuer d’importants achats d’obligations, il est peu probable de voir de fortes hausses des taux, à moins d’une amélioration rapide de l’économie. Les taux obligataires devraient donc rester près de leurs niveaux actuels, ce qui maintiendra aussi la stabilité des taux de détail.

L’espoir d’une vaccination rapide donne une nouvelle impulsion aux bourses

Une pause de quelques mois pour les Bourses

Après un rebond spectaculaire à la fin du printemps et durant l’été, les indices boursiers ont reculé en septembre et en octobre. L’augmentation importante des cas de covid-19, qui a amené plusieurs gouvernements à remettre en place certaines mesures de confinement, et l’approche des élections américaines justifiaient une certaine prudence.

L’optimisme est revenu en force en novembre

Les résultats des élections américaines ont été très bien accueillis par les investisseurs, qui semblent voir d’un bon œil la combinaison d’une présidence démocrate et d’un Sénat demeurant probablement républicain. De plus, les craintes d’une longue contestation des résultats et d’une crise politique et sociale majeure semblent progressivement se dissiper. Le rebond des Bourses s’est accéléré après la diffusion de nouvelles très encourageantes concernant le développement de vaccins contre la covid-19. À court terme, tout indique que la situation sanitaire demeurera très difficile, mais, pour la 1re fois depuis le début de la pandémie, l’espoir d’un retour à une certaine normalité d’ici quelques trimestres paraît réaliste. Le mois de novembre s’est ainsi conclu avec des gains importants et généralisés des Bourses et par de nouveaux sommets pour les principaux indices américains. Même l’indice composé S&P/TSX est récemment repassé en territoire positif pour l’ensemble de 2020.

La remontée des profits et des Bourses pourrait se généraliser si la covid-19 est vaincue

La performance surprenante des Bourses, particulièrement aux États-Unis, s’explique en partie par la remontée rapide des profits des entreprises après la crise économique du printemps. Selon les résultats préliminaires pour le 3e trimestre, les profits des entreprises qui composent l’indice S&P 500 seraient ainsi déjà revenus très près des niveaux observés avant la crise. Ce rebond rapide s’appuie entre autres sur les entreprises technologiques et sur celles qui répondent à la consommation des ménages.

D’autres industries plus traditionnelles, dont l’énergie, le transport et le secteur industriel, connaissent toutefois encore des difficultés importantes, sans parler de la restauration et des loisirs. Tous les gains de l’indice S&P 500 depuis le début de l’année ont ainsi été enregistrés par les titres de croissance (growth) alors que les titres de valeur (value) traînent de la patte. Les nouvelles positives sur les vaccins ont toutefois favorisé les secteurs plus traditionnels, qui pourraient effectuer un certain rattrapage l’an prochain si la covid-19 est réellement vaincue.

Les banques centrales voudront continuer de soutenir la reprise

L’augmentation des cas de covid-19 et le retour de certaines mesures de confinement ont renforcé la détermination des banques centrales à continuer de soutenir l’activité économique pour encore un bon moment. Même si la pandémie prenait fin rapidement l’an prochain, il est difficile d’imaginer la Réserve fédérale et la Banque du Canada amorcer un resserrement monétaire. Une certaine hausse des taux à moyen et à long termes, reflétant les meilleures perspectives économiques, est toutefois probable. Pour le moment, nous misons seulement sur une pentification limitée de la courbe canadienne.

Les investisseurs s’en tirent bien

Une caractéristique fondamentale de la crise de la covid-19 est que celle-ci crée à la fois des gagnants et des perdants, par exemple le commerce en ligne et le transport aérien. Force est de constater que les investisseurs se trouvent du côté des gagnants jusqu’à maintenant. Après 11 mois, toutes les grandes classes d’actifs affichaient des gains depuis le commencement de l’année et un portefeuille type (35 % d’actions canadiennes, 15 % d’actions américaines, 45 % d’obligations canadiennes et 5 % de bons du Trésor 3 mois) avait un rendement de 7,2 %, soit environ 1 % au-dessus de la moyenne des 20 dernières années. Pas si mal dans un contexte de pandémie mondiale et de contractions économiques record.

Les Bourses pourraient encore augmenter en 2021

La hausse actuelle des cas de covid-19 rend bien incertaine l’évolution des marchés à court terme. Dans un contexte de vaccination graduelle qui permettrait à la reprise économique amorcée cet été de se poursuivre, les perspectives demeurent toutefois favorables pour les places boursières l’an prochain. Les secteurs plus traditionnels pourraient tirer leur épingle du jeu, ce qui favoriserait entre autres la Bourse canadienne. Avec des taux fédéraux et des écarts de crédit près de leurs creux historiques, le potentiel de gain pour le marché obligataire paraît toutefois très limité.

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