Commentaire financier - Mars 2021

Un nouveau rebond de la croissance économique se manifeste en 2021

La conjoncture économique mondiale continue d’évoluer au gré de la pandémie. La croissance a ralenti à plusieurs endroits à cause de la seconde vague des cas de COVID-19, mais celle-ci s’est maintenant largement calmée, une situation aidée par les campagnes de vaccination. Dans l’ensemble, l’économie mondiale devrait afficher une croissance supérieure à 6,0 % en 2021, après une contraction estimée à -3,7 % en 2020.

Appuyée par l’aide fédérale, l’économie américaine dépassera bientôt son niveau d’avant la pandémie

Après une année 2020 difficile, l’économie américaine devrait croître rapidement en 2021. Déjà appuyé par des acquis de croissance dus à la reprise partielle de l’activité économique en seconde moitié de 2020, le PIB réel américain profitera des plans d’aide gouvernementaux déjà adoptés. De plus, les États-Unis sont l’un des pays où la campagne de vaccination se déroule le plus rapidement. Malgré une météo difficile en février, on s’attend à une forte croissance dès le premier trimestre et l’élan se poursuivra au cours des trimestres suivants. Après une diminution de 3,5 % en 2020, le PIB réel américain devrait croître au-delà de 6,5 % en 2021, ce qui serait sa plus forte hausse annuelle depuis 1984. La croissance devrait être de 4,0 % en 2022.

Une résilience étonnante de l’économie canadienne

Malgré certaines difficultés découlant des nouvelles mesures sanitaires pour contrer la propagation de la seconde vague de COVID‑19, l’ensemble de l’économie canadienne se porte étonnamment bien. Selon toute vraisemblance, la récupération de l’économie canadienne se poursuivra au cours des prochains mois, d’autant plus que la campagne de vaccination commence à s’accélérer. Cela nous amène à réviser à la hausse notre prévision pour le premier trimestre et, par conséquent, pour l’ensemble de l’année 2021. Un gain de 6,3 % est maintenant prévu pour 2021, suivi d’une hausse de 3,7 % en 2022. Les prévisionnistes s’attendaient à ce que les nouvelles mesures restrictives pour contrer la propagation de la seconde vague de COVID‑19 entraînent plusieurs difficultés pour l’économie canadienne à la fin de 2020 et au début de 2021. Certains secteurs ont effectivement été durement affectés, comme le commerce de détail, l’hébergement, la restauration et les loisirs. Cela dit, plusieurs autres secteurs font preuve d’une résilience étonnante, si bien que le portrait général de l’économie canadienne n’est pas aussi sombre qu’on le croyait. Selon nos projections actuelles, le PIB réel canadien pourrait remonter à son niveau prépandémie dès l’été. Cela pourrait prendre quelques mois de plus pour une entière récupération du marché du travail. Il s’agit d’un dénouement inespéré il y a un an à peine. Cependant, des disparités importantes subsisteront alors que certains secteurs sortiront gagnants de la pandémie, mais que d’autres seront perdants. Ces changements structurels mettront plusieurs années à se dissiper.

L’économie du Québec moins ébranlée que prévu par la seconde vague

Les mesures restrictives appliquées l’automne dernier et au début de l’hiver ont entraîné quelques soubresauts de l’économie. Dans l’ensemble, les effets négatifs s’avèrent toutefois assez limités comparativement au choc encaissé au printemps 2020. Maintenant que les restrictions sont graduellement levées et que la campagne de vaccination s’accélère, les perspectives économiques sont nettement plus favorables. La période de récupération sera par conséquent plus rapide que ce qui était anticipé.

Prévisions à moyen terme

Plusieurs pays devraient prochainement retrouver les niveaux de production d’avant la pandémie pour ensuite bien enraciner une nouvelle phase d’expansion économique. En 2023, les États-Unis et le Canada devraient se retrouver en bonne posture, avec un taux de chômage assez faible. En revanche, cela augmentera le risque de surchauffe et d’une trop forte inflation. Ce risque pourra néanmoins être contenu par le resserrement des politiques monétaires ou par des mesures d’assainissement des finances publiques. La récession économique vécue l’an passé a été bien différente des récessions standards. Il apparaît très probable que le PIB réel dépassera rapidement sa tendance de long terme. Ce scénario peut sembler optimiste, mais reste pourtant prudent. Les mesures de confinement des derniers trimestres, jumelées aux transferts gouvernementaux aux ménages, ont contribué à accroître l’épargne. Au cours des prochaines années, si toute cette épargne était relâchée dans la consommation, la croissance économique serait encore plus élevée que ce qui est actuellement prévu. Cela étant dit, rien ne garantit que l’épargne ira seulement à la consommation. Une partie pourra aller aux remboursements de dettes, une autre dans l’immobilier ou dans des placements sur les marchés financiers. Les ménages pourraient également souhaiter conserver un coussin d’épargne plus grand, même à plus long terme.

Un resserrement monétaire pourra limiter l’inflation

Les bonnes données économiques, le nouveau plan de soutien aux États-Unis et l’accélération des campagnes de vaccination ont continué d’exercer des pressions haussières sur les taux obligataires. Jusqu’à la fin janvier, l’augmentation touchait surtout les taux de long terme (10 ans) et reflétait essentiellement des attentes plus élevées concernant l’inflation. Une progression plus généralisée des taux obligataires est maintenant observée alors que les investisseurs commencent à anticiper une normalisation plus rapide des politiques monétaires. Le taux canadien de 5 ans a ainsi plus que doublé depuis le commencement de l’année, entraînant quelques pressions haussières sur les taux hypothécaires. Pour le moment, les banques centrales gardent un ton très prudent en insistant sur le manque à gagner du marché du travail et sur le maintien d’importants risques sanitaires.

Quoi qu’il en soit, l’inflation reste une variable assez bien contrôlée par les banques centrales. Au fur et à mesure que le nouveau cycle économique avancera, les politiques monétaires pourront être ajustées pour contrer d’éventuels signes de pressions inflationnistes. Dans le scénario actuel, la Réserve fédérale devrait amorcer ses hausses de taux d’intérêt à la fin de 2022 et le haut de la fourchette des taux directeurs devrait se situer à 2,50 % à la fin de 2024. Au Canada, le début du relèvement des taux directeurs est prévu pour le début de 2023. Le resserrement monétaire se ferait ensuite à un rythme d’environ 25 points de base par trimestre, de sorte que le taux des fonds à un jour serait à 2,00 % à la fin de 2024 ou début 2025. Notez que ce taux est présentement à 0,25 %. Dans ce contexte, les marchés boursiers de la planète devraient bien faire et nous continuons de favoriser les investissements en actions par rapport aux obligations.

Source : étude économique Desjardins

Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.

Haut de page