Commentaire financier - Mars 2020

Journal d’une distanciation sociale

Alors que le virus continue de se propager d’est en ouest, la majorité des pays actuellement touchés par ce dernier ont mis en place des mesures de distanciation sociale. Ces mesures visent à diminuer la propagation de la COVID-19 et, par ricochet, à minimiser le nombre de décès, qui sera malgré tout trop élevé. Depuis le 1er janvier, les principaux indices boursiers mondiaux sont en recul de 18 à 22 %, des diminutions qui sont plus dues aux mesures de distanciation sociale qu’au virus à proprement parler. L’économie mondiale est actuellement en mode pause, beaucoup d’entreprises ayant vu leurs activités ralentir ou étant carrément fermées. Une récession est certaine; la question est de savoir à quel moment se produira le rebond et quelle sera sa hauteur.

Les gouvernements et les banques centrales ont appris de la dernière crise : cette fois-ci, ils n’ont pas tardé à complètement ouvrir les valves du soutien monétaire et fiscal à l’économie. La Réserve fédérale américaine a ramené son taux directeur à 0 %, et la Banque du Canada a suivi en abaissant le taux de base à 0,25 %, le Canada étant en même temps frappé par une crise pétrolière. Le gouvernement fédéral américain enverra des chèques par la poste à tous les ménages à moyen ou faible revenu, tandis que le gouvernement Trudeau subventionnera temporairement les salaires des entreprises et offrira une aide d’urgence à ceux ayant perdu leur emploi. Ces mesures seront utiles pour relancer l’économie le plus rapidement possible lorsque la crise sera passée. Toutefois, elles ne pourront pas diminuer la durée de celle-ci : seul le virus dicte le calendrier.

Dans ce contexte, sur quoi se concentrer? Nous nous assurons que les secteurs d’activité présents dans nos portefeuilles vont traverser cette crise et idéalement en sortir plus fort. Les entreprises du secteur des technologies, des télécommunications, de la santé et de la consommation de base sont celles qui devraient mieux s’en tirer, tandis que les entreprises du secteur de la consommation discrétionnaire, surtout les hôtels et les compagnies de croisières ou d’aviation, seront probablement affectées à long terme par cette pandémie. Il faut plus que jamais se concentrer sur le bilan de nos entreprises en portefeuille : une entreprise n’ayant aucune dette sur son bilan peut difficilement faire faillite. Puis, il faut penser à l’avenir de ces entreprises : une fois cette crise derrière nous, y aura-t-il une diminution permanente des profits? Comme lors de chaque crise, certaines compagnies passeront au travers tandis que d’autres ne survivront pas ou en sortiront amputées.

En conclusion, la reprise économique dépendra de la durée des mesures d’éloignement social mises en place. Nous pouvons présumer que plus ces mesures dureront longtemps, plus la reprise sera lente. Notre scénario de base table toujours sur une reprise plus rapide que la moyenne, puisque l’économie mondiale était en grande forme avant la crise et que les gouvernements ainsi que leur banquier central ont sorti l’artillerie lourde afin de soutenir le rebond économique.

Nous serons toutefois prudents, et nous n’avons pas investi de liquidité au cours de la hausse des marchés boursiers des derniers jours. Ce type de hausse est typique d’un marché baissier qui est survendu. Nous nous attendons à ce que le marché atteigne un nouveau creux avant de connaître une réelle hausse soutenable. N’oubliez pas que le virus dicte le calendrier!

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