Invasion de l’Ukraine par la Russie, inflation record, récession potentielle à l’horizon : on peut dire que 2022 s’est révélée éprouvante sur plusieurs fronts. Bien que l’année 2022 ait réservé de belles surprises sur le plan économique, pour les investisseurs, ce contexte a donné lieu à des reculs pour les actions et les obligations en première moitié d’année, puis à un enchainement de hausses et de baisses, sans direction claire, pour les six derniers mois.
Voici un bref résumé de l’année 2022.
Dans son ensemble, 2022 représente en fait la pire année de l’histoire pour les obligations canadiennes (-11,5 %). En tenant compte de la perte de 2,7 % observée en 2021, on assiste pour la première fois à deux reculs annuels consécutifs. Il s’agit d’un moment marquant dans l’univers obligataire canadien.
Le TSX a terminé l’année à -5,8 %, favorisé par une forte exposition aux matières premières. La situation a été plus difficile pour la région EAEO (-14,0 %), le S&P 500 américain (-18 %), le NASDAQ (-32,51 %) et les marchés émergents (-19,7 %), qui ont tous enregistré leur pire performance depuis 2008.
Les portefeuilles équilibrés de référence (60 % d’actions, 40 % d’obligations) ont par le fait même affiché un rendement annuel qui avoisine ceux enregistrés lors de la crise financière de 2008 et de l’éclatement de la bulle techno en 2000.
L’économie mondiale n’a pas encore pleinement ressenti les effets des hausses abruptes de taux d’intérêt décrétées en 2022. Celles-ci continueront de peser sur l’activité économique et les actifs à risque en 2023, et elles frapperont particulièrement les secteurs sensibles aux taux d’intérêt.
Assez durement, selon nous, pour plonger plusieurs des principales économies avancées en récession. D’autant plus que certaines banques centrales n’en ont pas encore fini avec les hausses de taux. Ce resserrement continu exercera une pression de plus en plus forte sur l’activité économique mondiale et les actifs à risque en 2023. Mais n’oublions pas que tout cela est voulu. La correction de l’économie et des marchés financiers observée actuellement est la conséquence attendue du resserrement de la politique monétaire.
Lorsque l’inflation et la croissance des salaires commenceront à ralentir, les attentes inflationnistes des consommateurs et des entreprises devraient, elles aussi, diminuer. Les banques centrales s’appuieront sur ce trio d’indicateurs pour d’abord interrompre le relèvement des taux, puis desserrer le frein. Nous pensons voir ce scénario se concrétiser au second semestre de 2023, ce qui incitera les banques centrales des principales économies avancées à réduire leurs taux directeurs respectifs avant la fin de l’année. Bien entendu, les marchés anticiperont tout cela. À mesure que l’économie mondiale commencera à se redresser et que la croissance se reflétera dans les bénéfices attendus, le rendement des actifs à risque devrait lui aussi rebondir. Nous nous attendons donc à un rendement positif pour ces actifs d’ici la fin de 2023 – même s’ils connaîtront d’autres difficultés d’ici là – et à une reprise encore plus vigoureuse en 2024! Bref, comme 2022, 2023 finira par passer et offrira son lot d’occasions!
La toile de fond économique est empreinte d’ambiguïtés et il est difficile d’établir avec certitude comment les choses évolueront. Le sentiment du marché fluctue entre la peur d’une récession et les anticipations d’un pivot de la Réserve fédérale dans ses efforts de contraction des mesures financières. Une récession est envisageable, mais le moment précis de son émergence et sa durée sont difficiles à déterminer. Elle semble vouloir se dessiner à court terme. Le présent contexte macroéconomique pointe vers une continuité des turbulences sur les marchés financiers. Les investisseurs devront avoir des attentes de rendement réalistes et sélectionner avec attention les actifs à intégrer à leur portefeuille afin d’en assurer la résilience.
En début d’année 2022, nous recommandions de faire preuve d’une grande humilité à l’égard des rendements des dernières années et d’adopter une approche de gestion sereine des attentes à l’égard des rendements futurs. D’abord, la plupart des marchés avaient été plutôt cléments malgré le choc pandémique. Ensuite, le niveau absolu très bas des taux d’intérêt et les multiples d’évaluation des actions, supérieurs aux moyennes prépandémiques, limitaient les rendements pouvant raisonnablement être attendus.
La situation actuelle est nettement plus prometteuse pour les rendements à long terme. Selon une étude récemment publiée par J.P.Morgan Asset Management, les rendements espérés pour les prochaines années sont à un sommet par rapport aux dix dernières années! En résumé, il est fort possible que la reprise soit très prometteuse autant du côté des actions que des obligations.
Sources : Études économiques Desjardins, Valeurs mobilières Desjardins, J.P. Morgan, Bloomberg, Banque Nationale.
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