Commentaire financier – Janvier 2022

Les récents mouvements de marché

Les marchés connaissent un début d'année 2022 difficile avec l'indice S&P 500 et l'indice composite Nasdaq qui sont tombés en territoire de correction, en baisse d'environ 5 % et 10 % respectivement. Bien que l'indice composite TSX résiste mieux avec moins d'expositions aux technologies, il est passé en territoire négatif et se situe actuellement à 0 % en cumul annuel. Que se passe-t-il?

Selon nous, ces fluctuations du marché restent du domaine de la correction saine à la suite de la spectaculaire performance de l'année 2021. Le moteur clé pour cette correction est la réévaluation des attentes du marché en ce qui concerne le parcours de politique monétaire de la Fed (Banque centrale américaine et la BOC (Banque du Canada). Cette période d'incertitude a des répercussions importantes sur les sociétés qui ont besoin de faire des emprunts de manière agressive.

Des taux plus élevés et la diminution des liquidités entraîneront une réévaluation à la baisse pour les actions, particulièrement dans les zones de marchés plus chèrement évalués. La correction actuelle a commencé à la mi-2021 et a connu plus de volatilité dans les zones encombrées et spéculatives des marchés. Des secteurs comme les technologies, les cryptomonnaies et les SPAC ont connu des flux spéculatifs frénétiques depuis la deuxième moitié de l'année 2021, souvent avec l'utilisation de l'effet de levier et d'options. Par conséquent, selon nous, ces éléments étaient propices à un nettoyage important.

Nous prévoyons que la Fed retirera ses mesures de relance graduellement et sera extrêmement sensible pour ne pas causer de récessions à court terme. Pour nous, la correction actuelle demeure conforme au comportement du marché au début de plusieurs cycles de resserrement alors que les attentes et les craintes sont réévaluées par rapport aux taux et à la liquidité. Les obligations ne sont pas devenues plus attrayantes, car les rendements demeurent sous le taux d'inflation aux États-Unis et au Canada. L'appétit pour les investissements en actions de qualité devrait augmenter en raison de la récente diminution des prix et des évaluations.

Nous sommes au tout début du resserrement de la politique monétaire. En 2022, la politique monétaire mondiale sera tout de même plus accommodante qu'à la normale, même si la Fed et la BOC augmentent les taux à quelques reprises en 2022, comme il a été suggéré. Pour les gestionnaires actifs, la liquidation actuelle du marché offre une bonne occasion d'ajouter aux positions dans des entreprises de qualités ayant maintenant une évaluation plus raisonnable. Nous continuons de percevoir l'année 2022 comme une année tactiquement opportuniste, et l'histoire a démontré qu'en début de cycle de resserrement monétaire, les actions continuent à offrir de bonnes performances. En résumé : Il est trop tôt pour parler de récession!

Bien que les récessions ne se ressemblent pas, elles ont trois choses en commun : 1) l'accumulation de déséquilibres (1980 et 1982 : politique monétaire trop accommodante, surchauffe économique, poussée inflationniste et chocs du pétrole; 1990 : surchauffe économique, hausse de l'inflation et surinvestissement); 2001 : surinvestissement dans les équipements des technologies de l'information et télécommunications; 2007-09 : surchauffe immobilière, endettement des ménages, hausse des taux de financement et crise financière; 2012 : crise en Europe des dettes souveraines; et 2020 : pandémie), 2) un déclencheur exposant ces déséquilibres et 3) un accélérant (ex. prix du pétrole, salaires, taux de financement…) ou un décélérant (ex. hausse des taux directeurs et de financement).

Le présent cycle économique pourrait être comparé à ceux du début des années 80 dans le sens où l'inflation dépasse sa cible, le prix du pétrole est en hausse, la Russie brouille la géopolitique et la Fed (tout comme la Banque du Canada et la Banque d'Angleterre) haussera son taux directeur prochainement. Toutefois, sous la surface se trouve une très grande différence : les attentes inflationnistes à long terme se situent entre 2,5 % et 3 %, contrairement aux années 80 où elles étaient dans les 10 %.

Bref, à moins d'anticiper une récession, il vaut mieux surpondérer les actions par rapport à sa cible stratégique dans un portefeuille adéquatement diversifié pour l'année 2022. L'impact d'ajouter de la protection (sous-pondération des actions, surpondération des obligations et de l'encaisse) trop tôt à un portefeuille aura une incidence non négligeable sur les rendements composés, notamment à long terme.

Sources : Études économiques Desjardins, BCA Research

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