Le début d’une nouvelle année, voire, dans ce cas-ci, d’une nouvelle décennie, est toujours propice à prendre un temps d’arrêt pour se pencher sur ce qui s’est passé l’année précédente et déterminer notre scénario de base pour l’année à venir. Nous vous proposons donc de revoir les performances et les événements qui ont marqué le marché obligataire et celui des actions, et de vous faire part de nos prévisions pour 2020.
Le marché obligataire a donné aux investisseurs de bons rendements en 2019. Les banques centrales mondiales ont poussé les taux obligataires à long terme à la baisse en se montrant plus accommodantes. Au cours de cette même période, la Réserve fédérale américaine a réduit son taux de base à trois reprises. Malgré le fait que la Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé en 2019, les pressions mondiales se sont également fait sentir au pays. Il est important de rappeler deux principes importants en ce qui a trait aux titres à revenu fixe : la Banque centrale ne contrôle que les taux à court terme et le prix des obligations varie dans le sens inverse des variations de taux d’intérêt. Autrement dit, la Banque du Canada peut déterminer le taux de financement à un jour, mais a peu d’influence sur le taux des obligations du gouvernement canadien de 10 ans; de plus, quand le taux des obligations diminue, le prix de celles-ci augmente, et vice-versa. Les obligations canadiennes de 10 ans ont donc amorcé l’année à 1,95 % et ont ensuite touché un bas de 1,17 % pour terminer à 1,59 %. C’est principalement la baisse du taux des obligations canadiennes qui explique le rendement de 2019. Pour 2020, notre scénario de base tablerait sur une faible augmentation des taux d’intérêt mondiaux. Nous continuons de recommander des échéances plus courtes et de maintenir une bonne qualité de crédit à l’intérieur du portefeuille. Dans l’ensemble, nous estimons qu’un rendement de 2 à 2,5 % pour cette portion du portefeuille serait raisonnable.
Du côté des titres de croissance, nous avons connu au début de l’année un fort rebond des marchés qui a compensé la baisse inexpliquée des indices survenue en octobre et décembre 2018. Dans l’ensemble, l’année 2019 a été excellente sur le plan des résultats, car elle a rattrapé les pertes de 2018 et livré un rendement annuel décent. Rappelons que trois facteurs influent sur le rendement des marchés boursiers : la croissance des profits, l’évaluation que les investisseurs sont prêts à accepter et le rendement du dividende. En 2018, les profits des sociétés américaines avaient augmenté de plus de 20 % et les évaluations avaient diminué, poussant le marché à la baisse. Nous avons observé exactement l’inverse en 2019, avec une croissance des profits légèrement au-dessus de 0 % et une expansion des multiples d’évaluation. Nous nous retrouvons donc avec un marché boursier qui se négocie à des évaluations élevées et qui pourrait subir un réajustement temporaire. Pour 2020, notre scénario de base mise sur une année plus volatile, y compris sur une baisse temporaire des marchés de 5 à 10 %, ce qui arrive en moyenne une fois par année. Toutefois, comme l’a si bien dit Peter Lynch : « On perd plus d’argent à se préparer à des corrections et à les anticiper que lors des corrections elles-mêmes ». Les taux d’intérêt demeurant bas, nous croyons que les évaluations demeureront stables; une croissance des profits de 4,6 % et une hausse des dividendes de 1,8 % signifieraient que le marché génère un rendement total de 6,4 %.
Dans un scénario plus optimiste, les taux d’intérêt demeureraient bas, le conflit entre les États-Unis et la Chine se réglerait, la propagation du coronavirus serait maîtrisée rapidement et les dépenses d’investissement des entreprises augmenteraient. Les rendements du marché boursier pourraient alors être beaucoup plus élevés. En résumé, en 2020, il sera important de maintenir une gestion active de nos investissements, afin de profiter des occasions que les nouvelles économiques nous fourniront.
Vous détenez un compte de gestion discrétionnaire ? Vous trouverez ci-dessous un résumé des transactions effectuées dans les portefeuilles Prudent, Équilibré conservateur, Équilibré, Croissance modérée et 100 % actions.
À la suite de la bonne performance du marché américain en 2019, nous avons diminué notre surexposition aux actions américaines en liquidant notre position dans le iShares Russell 2000 Value (IWN-US) et en diminuant le Vanguard Marché total américain (VUN-TC). Nous avons réaffecté les sommes ainsi obtenues à l’international, où les titres des sociétés se négocient à des évaluations plus attrayantes. Selon les mandats, nous avons fait l’acquisition du fonds Renaissance actions internationales géré par la firme écossaise Walter Scott. Ce gestionnaire sélectionne des entreprises de croissance qui se négocient en bas de leur valeur intrinsèque et affiche un historique de performance impressionnant. Au sein d’autres portefeuilles, nous avons plutôt ajouté le fonds négocié en Bourse RBC iShares ESG MSCI EAFE (XSEA-TC). Ce produit investit dans le marché international tout en appliquant un filtre ESG (environnement, sociaux et gouvernance) qui a historiquement permis de diminuer le risque du portefeuille tout en conservant le même rendement. Nous en avons également profité pour effectuer un rééquilibrage global des portefeuilles.
En janvier, nous avons aussi pris nos profits sur deux titres canadiens qui ont connu une excellente performance et dont les cours avaient atteint notre prix cible : Emera (EMA-TC) et Boralex (BLX-TC). Le produit de ces ventes est actuellement en encaisse et sera réinvesti lorsque le marché nous offrira des occasions d’investissement.
À la suite de ces modifications, nous nous retrouvons dans une position neutre en actions, mais toujours surpondérée en actions américaines et internationales, et sous-pondérée en actions canadiennes.
Nous vous remercions de la confiance que vous témoignez envers le Groupe BMPR.
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