L'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février dernier est une nouvelle source majeure d'incertitude. Sur les marchés financiers, la consternation s'est d'abord observée par le recul des principaux indices boursiers, puis dans la recherche de valeurs refuges le dollar américain, le yen, le franc suisse, l'or et les obligations gouvernementales se sont appréciés. Le prix du pétrole tout comme les autres produits de base ont connu une hausse marquée. Pas surprenant considérant la part mondiale de la Russie dans la production de ressources telles : le palladium 36 %, le gaz naturel 17 %, nickel 15 %, fertilisant 13 %, bois 11 %, pétrole 12 %, le blé 10 %, et le cuivre 4 % (Sources BCA Research).
Les effets néfastes sur la confiance économique ainsi que les nouvelles perturbations de l'approvisionnement pourraient peser sur la croissance mondiale. La volatilité des marchés financiers s'est donc accrue depuis le début du conflit et se reflète directement sur les valeurs de vos portefeuilles d'investissement.
Les grandes bourses mondiales avaient déjà amorcé une phase de correction ou de réajustement des évaluations depuis le début de l'année 2022. Cependant, la fin des impacts de la Covid-19 et la réouverture des économies annonçaient une forte reprise économique pour le reste de l'année, principalement à partir du deuxième trimestre. À titre d'exemple, au Canada, la croissance économique a été très forte au quatrième trimestre de 2021, atteignant 6,7 %. Cette progression a été supérieure à la projection de la Banque du Canada. Dans la mesure où la croissance de l'économie se poursuit et où les pressions inflationnistes restent fortes, le Conseil de direction de la Banque du Canada s'attend à ce que les taux d'intérêt continuent d'augmenter, et ce, même après la première hausse de taux d'un quart de point survenue le 3 mars dernier.
Bien qu'un ralentissement économique mondial soit à prévoir à la suite du conflit en Ukraine, nous sommes d'avis que les économies du Canada et des États-Unis devraient poursuivre leur croissance en 2022. On ne prévoit pas de récession pour l'instant. Il sera cependant extrêmement difficile pour l'Europe d'éviter une récession. La Chine qui est maintenant aux prises avec les symptômes du variant Omicron pourrait aussi ralentir la cadence.
Il serait facile pour nous de vous parler longuement des différents scénarios envisageables découlant du conflit Russie-Ukraine. Nous avons pris connaissance de plusieurs recherches géopolitiques et nous continuons de suivre les déroulements de façon quotidiennes par le biais de plusieurs sources d'information. Cependant, nous croyons que personne n'est en mesure à ce stade-ci de connaitre le déroulement final alors nous préférons nous abstenir. D'ailleurs l'analyse de conflits géopolitiques n'est pas notre champ d'expertise.
Nous sommes convaincus qu'une bonne gestion de portefeuille ne repose pas sur la recherche d'un produit financier quelconque puisque toutes les institutions financières sont en mesure d'offrir des produits très concurrentiels. Nos clients doivent se référer à leurs conseillers d'expérience dotés d'un processus décisionnel éprouvé et guidé par l'analyse d'une source infinie d'informations. En ces moments plus incertains, l'expertise et l'expérience priment sur la recherche de produits magiques.
Notre expertise repose sur l'accompagnement de notre clientèle en gestion de patrimoine et gestion de portefeuille. Nous pensons qu'en période d'incertitude économique, de stresse et de grande volatilité nous devons nous appuyer sur nos nombreuses années d'expérience et être une source de confiance et de stabilité pour nos clients. Nous sommes en mesure de vous assurer que nous mettons à profit cette expérience dans la gestion de vos portefeuilles afin de diminuer les impacts de la volatilité et maintenir un équilibre stratégique entre la sécurité du capital et les performances futures. La gestion ne doit pas être guidée par la peur et les émotions.
Même si nous pensons que nous avons vu les limites de la globalisation des marchés et que plusieurs pays ou régions devront penser à devenir autosuffisants dans la production d'équipement stratégique tels les semi-conducteurs, les communications 5G, l'intelligence artificielle, l'approvisionnement de ressources énergétiques au profit de la sécurité nationale nous continuons de croire qu'un investisseur doit maintenir un portefeuille mondial adéquatement diversifié. Nous devons continuellement, en tant que gestionnaires, rebalancer les répartitions entre les grandes régions que sont le Canada, Les États-Unis et l'international. Nous devons maintenir une allocation aux différents secteurs économiques tels la technologie, la production industrielle, la consommation défensive, le secteur bancaire et les actifs réels tels l'immobilier, les infrastructures et les ressources pour protéger les portefeuilles contre les effets néfastes de l'inflation.
Nous pensons que les marchés, une fois épurés de leur évaluation généreuse, devraient rebondir et générer des performances intéressantes pour le reste de l'année en cours. Bien qu'il soit difficile d'affirmer que la baisse de marché soit terminée, le recule actuel (-12 % S&P 500 et -21 % NASDAQ au moment d'écrire ces lignes) accompagné de l'énorme sentiment de négativité des investisseurs nous indique que le gros de la correction est probablement derrière nous. Une chose est certaine, après chaque correction boursière, s'installe une reprise auquel l'investisseur doit s'assurer de participer. Notez que depuis 1980, le recul moyen en cours d'année se situe 14,5 % aux États-Unis et un peu plus de 16,0 % au Canada. Bref, la volatilité fait partie intégrante des marchés. Ce qui est anormal, ce n'est pas la présence d'épisodes de volatilité, mais bien leur absence. Pour certains, les épisodes de volatilité sont source d'angoisse et d'inquiétude. Pour d'autres, c'est la possibilité de rééquilibrer des portefeuilles, de saisir des occasions et de créer de la valeur à long terme. Investir dans des marchés paisibles peut s'avérer plutôt aisé. Or, c'est face à des périodes de turbulence que la valeur du bon conseil et de l'accompagnement prend tout son sens.
Sources : BCA Research
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