La consommation réelle des ménages américains a augmenté de 2,0 % en janvier, après des baisses de 0,8 % en décembre et de 0,6 % en novembre. Le revenu disponible réel a bondi de 11,0 % en janvier. Le taux d’épargne des ménages est passé de 13,4 % en décembre à 20,5 % en janvier. Il se situait à 7,6 % il y a un an.
Le PIB réel américain a été très légèrement révisé à la hausse pour le quatrième trimestre de 2020. La croissance trimestrielle annualisée est passée de 4,0 % à 4,1 %. La croissance de la consommation réelle a été revue un peu à la baisse, mais les gains de l’investissement et des stocks des entreprises sont un peu plus forts.
La confiance des consommateurs américains s’est améliorée ce mois-ci, selon l’indice du Conference Board. L’indice est passé de 88,9 en janvier à 91,3 en février. La hausse est venue exclusivement de la composante liée à la situation actuelle des ménages (+6,5 points), alors que celle associée aux anticipations a plutôt diminué (-0,4 point).
Les nouvelles commandes de biens durables ont augmenté plus que prévu en janvier avec un gain mensuel de 3,4 %, après une hausse de 1,2 % en décembre. Le secteur des transports a progressé de 7,8 % grâce à un bond inattendu de 389,9 % des commandes liées à l’aviation civile. Excluant les transports, les commandes ont augmenté de 1,4 %.
L’indicateur avancé du Conference Board a augmenté de 0,5 % en janvier, après une hausse de 0,4 % en décembre. Comme prévu, l’indice a surtout été appuyé par la hausse des permis de bâtir, qui a contribué pour 0,3 point de pourcentage à sa progression. Les heures travaillées, l’indice ISM manufacturier et l’écart des taux d’intérêt ont aussi amené de bonnes contributions. Francis Généreux, économiste principal.
Statistique Canada a publié ce matin les résultats de son enquête annuelle sur les perspectives des investissements menée de septembre 2020 à janvier 2021. Les dépenses en immobilisations des entreprises et des organismes privés et publics devraient augmenter de 7,0 % en 2021. Selon les résultats provisoires, l’année 2020 se serait soldée avec une baisse de 9,2 %. Des perspectives assez contrastées sont toutefois observées au sein des différents secteurs d’activité. D’un côté, une baisse des investissements est prévue dans les industries très affectées par les mesures sanitaires, comme l’hébergement et la restauration (-26,6 %). De l’autre côté, une forte hausse est attendue dans certaines industries, dont les services publics (+16,8 %), la fabrication (+11,3 %) et les services professionnels, scientifiques et techniques (+11,3 %). Au chapitre des perspectives provinciales, le Québec se démarque avec une hausse prévue de 10,9 % en 2021. Une augmentation de 9,1 % est attendue en Ontario.
Les craintes d’inflation s’accentuent et pénalisent les marchés.
Les marchés obligataires ont volé la vedette ces dernières semaines avec des hausses subites des taux qui ont grandement préoccupé les investisseurs. Les marchés semblent miser sur une reprise rapide et forte de l’économie américaine d’ici la fin de l’année, alors que la Réserve fédérale (Fed) demeure fidèle à son approche très interventionniste, choisissant plutôt de mettre l’accent sur la situation difficile du marché de l’emploi. Une forte croissance économique alimentée par des dépenses gouvernementales et une politique monétaire expansionniste laissent croire à un retour rapide de l’inflation rendant beaucoup moins attrayantes les obligations offrant de faibles rendements. La hausse des taux obligataires a pénalisé les classes d’actifs risqués, en particulier les titres à haute valorisation du secteur technologique, mais globalement, c’est l’ensemble des indices nord-américains qui perdait des plumes. Alors que le Dow Jones perdait un peu plus de 1 % au moment d’écrire ces lignes, la baisse du S&P 500 et du S&P/TSX était de plus de 2 % et celle du NASDAQ atteignait 5 %. Le prix de l’or a aussi reculé dans les dernières semaines, concurrencé par les rendements offerts par les obligations. Le baril de pétrole de WTI (West Texas Intermediate) gagnait pour sa part un peu plus de 2 % sous l’effet des meilleures perspectives économiques et des contraintes sur l’offre.
Il y a également eu beaucoup de mouvements sur le marché des devises, avec notamment le dollar canadien qui a temporairement franchi la barre des 0,80 $ US. Au moment d’écrire ces lignes, il était de retour à 0,79 $ US. En fait, plusieurs devises ont enregistré un élan contre le dollar américain. Les perspectives d’un rebond économique plus fort aux États-Unis aident le billet vert, mais en même temps, les investisseurs mesurent le risque d’une plus forte inflation, surtout si la Fed garde le cap sur sa politique monétaire ultra-accommodante.
Indice ISM manufacturier (février) – Après une hausse de 2,8 points en décembre, l’ISM manufacturier a diminué de 1,8 point en janvier. Il est ainsi passé de son sommet cyclique de 60,5 à 58,7, ce qui demeure très élevé. On s’attend à une autre baisse pour le mois de février. C’est ce que signale le niveau des indices manufacturiers régionaux publiés jusqu’à maintenant. De plus, les problèmes de météo qui ont sévi sur une grande partie des États-Unis à la mi-février et, surtout, les perturbations subites au Texas, notamment dans le secteur de l’énergie, pourraient avoir une incidence négative sur certaines composantes de l’ISM. Cela dit, l’effet sur les délais de livraison (qui avaient diminué en janvier) pourrait en partie soutenir l’indice. Les pressions sur les prix pourraient se montrer encore vives. On s’attend à ce que l’ISM manufacturier passe à 57,8, mais une baisse plus prononcée est aussi possible.
Indice ISM services (février) – L’ISM services a connu une hausse étonnante en janvier alors que plusieurs facteurs pointaient vers une baisse, notamment les mesures sanitaires restrictives qui restaient en place dans certaines régions. La diminution des cas de COVID‑19, les annonces de réouverture de certains services, notamment à New York et en Californie, sont des éléments qui pourraient appuyer l’ISM services en février. Toutefois, là aussi, la météo difficile qui a sévi dans plusieurs régions, notamment au Texas, au milieu du mois risque d’affecter l’ISM services. Cela dit, les variations des indicateurs régionaux, tout comme celles des indices de confiance, offrent des signes contradictoires. On s’attend tout de même à une légère baisse de l’ISM services, qui pourrait passer à 58,1, ce qui demeure très élevé.
Création d’emplois selon les entreprises (février) – L’évolution de l’emploi en janvier s’est avérée très proche des attentes avec un modeste gain de 49 000 travailleurs. On prévoit une progression bien plus forte pour le mois de février. La baisse des demandes d’assurance-chômage depuis la mi-janvier pointe décidément en ce sens. Les composantes liées à l’emploi au sein de l’indice de confiances des consommateurs du Conference Board se sont aussi améliorées en février. La réouverture de certains services à la suite de la baisse des cas de COVID‑19 devrait aussi se manifester positivement dans les chiffres sur l’emploi. On ne s’attend pas à un important effet de la météo difficile, car la principale vague de froid et les tempêtes ont commencé tout juste après la semaine de référence, qui doit inclure le 12 du mois. On s’attend ainsi à un gain de 300 000 emplois en février. Le taux de chômage devrait demeurer à 6,3 %, mais un mouvement plus brusque qu’attendu de la population active pourrait le faire bouger davantage.
PIB réel par secteur (décembre) – La croissance du PIB réel par secteur devrait ralentir en décembre alors que les effets néfastes de la seconde vague de COVID‑19 et des nouvelles mesures sanitaires se sont intensifiés. Selon les résultats provisoires de Statistique Canada, le mois de décembre se serait soldé par une hausse du PIB réel par industrie d’environ 0,3 %. Rappelons qu’une augmentation de 0,7 % avait été répertoriée en novembre.
PIB réel (T4) – Après avoir connu un rebond exceptionnel au troisième trimestre de 2020, le rythme de croissance de l’économie canadienne s’est modéré au quatrième trimestre. Le PIB réel par industrie a augmenté de 0,4 % en octobre, suivi d’un gain de 0,7 % en novembre. Si l’on tient compte de la hausse prévue de 0,3 % en décembre, l’ensemble du quatrième trimestre pourrait se solder par une progression du PIB réel d’environ 7,5 % (à rythme trimestriel annualisé). En outre, la croissance de la demande intérieure devrait nettement ralentir en raison d’une hausse moins prononcée des dépenses de consommation et d’un léger recul de l’investissement non résidentiel des entreprises dans un contexte plus incertain avec la propagation de la seconde vague de la pandémie.
Productivité du travail (T4) – Selon les résultats provisoires, la production des entreprises aurait augmenté de 2,0 % au quatrième trimestre de 2020. Le nombre d’heures travaillées dans les secteurs privés a toutefois crû de 3,8 % durant la période. Dans ces conditions, la productivité des travailleurs devrait diminuer d’environ 1,8 % au quatrième trimestre. Cette réduction de la productivité favorisera une hausse des coûts unitaires de main-d’œuvre.
Commerce international de marchandises (janvier) – Les prix des produits de base ont encore augmenté en janvier, en particulier l’énergie. Cela témoigne d’une demande assez forte, ce qui devrait gonfler la valeur des exportations canadiennes de matières premières. Cela dit, certains autres secteurs pourraient éprouver des difficultés alors que plusieurs mesures sanitaires restrictives étaient en vigueur durant le mois. En outre, les données américaines de la production industrielle signalent un recul dans l’industrie automobile. Les restrictions sanitaires devraient aussi se faire sentir sur la demande intérieure, ce qui pourrait entraîner un nouveau recul des importations. Au bout du compte, une légère amélioration du solde commercial est prévue en janvier.
Zone euro : Ventes au détail (janvier) – Les ventes au détail eurolandaises évoluent au gré des vagues de COVID‑19 et des mesures sanitaires visant à les restreindre. Le resserrement de ces mesures au cours de l’automne dans certains pays de la zone a amené une chute mensuelle de 5,7 % des ventes au détail en novembre. La stabilisation de la situation à l’approche des Fêtes a appuyé les ventes pour un gain de 2,0 % en décembre. Un ressac est toutefois attendu pour le tout début de l’année. La consommation a d’ailleurs chuté de 4,6 % en France en janvier. Les données allemandes qui seront publiées mardi nous donneront un avant-goût encore plus précis.
Sources : Étude économique Desjardins
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