Commentaire financier - Avril 2020

La Bourse se tourne vers l’avenir

Vous vous rappelez le 23 mars dernier? Rien n’allait plus ! Le S&P 500 avait perdu 35 % de sa valeur depuis son sommet, le TSX cédait 38 % et les investisseurs naviguaient en mer inconnue et turbulente. Nous disions alors à nos clients que garder leurs investissements était la meilleure stratégie, puisque nous ne pouvions prédire à quel moment les indices boursiers allaient remonter. Nous ne pensions pas que le rebond serait si rapide et si fort, le mois d’avril s’inscrivant dans le grand livre des records pour la troisième meilleure performance mensuelle du S&P 500 depuis 1945. En supposant que l’indice ait touché le fond en mars, les marchés escomptent que la reprise économique se manifestera dès le mois d’août. Les investisseurs seraient-ils devenus trop optimistes? Une reprise de l’activité économique à l’automne est envisageable, mais on s’attend à ce que la récupération complète soit lente. D’ici là, les grandes économies seront plus ou moins touchées par la récession et les résultats attendus du deuxième trimestre subiront pleinement l’impact du Grand Confinement.

Le défi consiste actuellement à avancer sans pouvoir s’appuyer sur des données historiques comparables. Même si l’impact de la COVID-19 est incertain, le S&P 500 semble avoir déjà intégré une contraction importante de l’économie au premier semestre, une baisse de l’ordre de 20 % des bénéfices des entreprises et un retour à la normale des profits en 2021. Dans ce contexte, les investisseurs devraient-ils se hâter d’investir davantage? Pour répondre à cette question, il faut d’abord se demander s’ils sont adéquatement récompensés pour le risque qu’ils acceptent de courir. Voici quatre pistes de réflexion :

  • Même si le taux directeur est bas, l’élargissement des écarts de crédit augmente le coût du capital des entreprises, ce qui réduit la valorisation;
  • Selon l’indice VIX, la volatilité est de trois à quatre fois supérieure à ce qu’elle était en 2018 et 2019;
  • Le ratio coût-bénéfice est aujourd’hui plus élevé (à 19,1 fois) qu’en 2018 (18,4) et en 2019 (16,4). Notons que les attentes des investisseurs font l’objet d’une révision à la baisse vu la conjoncture économique, ce qui entraîne une augmentation du multiplicateur dans les valorisations;
  • L’économie traverse une période plus incertaine que jamais.

Bref, les investisseurs ne sont pas encore pleinement rémunérés pour le risque potentiellement couru. Dans l’éventualité d’une consolidation, il faudra se poser la même question et procéder à une analyse risque-rendement. Pour l’instant, nous nous méfions encore de ce rebond des marchés boursiers. Le plus grand risque pourrait se manifester cet été si les entreprises dévoilent pour 2020-2021 des prévisions de revenus et de profits inférieures aux attentes des analystes.

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