Le marché haussier a passé une marque importante le 22 août 2018 en devenant le plus long de l’histoire, à 3 452 jours. Tous les experts ne s’entendent pas sur la définition d’un tel marché. Une majorité s’accorde toutefois pour dire qu’il débute lors du précédent creux, dans ce cas-ci le 9 mars 2009, et qu’une diminution de 20 % signifie sa fin. Un marché haussier peut-il mourir de vieillesse? Pourquoi entend-on parler de la courbe 2/10? Quand se terminera le marché haussier actuel? Voici notre opinion sur ces sujets.
Commençons en mentionnant qu’un marché boursier en croissance ne meurt pas de vieillesse. Un choc tel qu’une récession, des évaluations boursières extrêmes ou une flambée de l’inflation ou du prix des produits de base peut, par contre, y mettre fin. Le plus grand risque qui guette la croissance du prix des actions est une récession. Selon des données compilées depuis 1929, il n’y a que 2 % de chance que le S&P 500 diminue de 20 % en l’absence de celle-ci. Actuellement, le contexte économique mondial demeure positif, le FMI maintient une prévision de croissance économique mondiale de 3,9 % et l’indice manufacturier mondial demeure au-dessus de 50, ce qui indique une expansion économique. MRB Partner, un de nos partenaires de recherche, a conçu un indice de récession comprenant 24 indicateurs avancés. Aucun de ces derniers n’indique actuellement une baisse de l’activité économique. Nous ne voyons donc pas de risque de récession mondiale à court terme, mais certains pays, comme le Canada, sont plus à risque, d’où notre sous-pondération des titres canadiens dans nos portefeuilles.
Nous surveillons deux risques potentiels qui pourraient nuire aux marchés boursiers. Le premier est une hausse trop rapide des taux d’intérêt de la banque centrale américaine. Un signe que la réserve fédérale deviendrait trop restrictive serait une inversion de la courbe 2/10. Cet indicateur avancé signale un risque élevé de récession dans les 12 à 24 prochains mois. Il se déclenche lorsque le rendement des obligations de 2 ans dépasse celui des obligations de 10 ans. Actuellement, nous observons plutôt un aplatissement de la courbe, soit un écart faible entre les taux des titres de 2 et de 10 ans, qui signifie que la politique monétaire américaine demeure en équilibre. Nous prévoyons donc que la hausse des taux de base demeurera graduelle et qu’elle ne fera pas dérailler la croissance du PIB.
Le deuxième risque important a trait au possible dénouement des négociations sur l’ALENA. À notre avis, une annulation de cet accord commercial serait surtout négative pour le Canada et causerait probablement une diminution de la valeur du huard et des cours boursiers. Nous croyons toutefois que les parties ont avantage à s’entendre. Le président Trump semble vouloir conclure un accord afin de brandir cette victoire pour les élections de mi-mandat, tandis que le gouvernement Trudeau désire supprimer l’incertitude qui plane sur l’économie. Il reste à voir les concessions que notre gouvernement devra faire.
En conclusion, la toile de fond économique demeure positive, les évaluations boursières, raisonnables et les taux d’intérêt, bas. Bien que personne ne puisse prédire avec certitude la fin d’un cycle économique, nous ne voyons actuellement aucun signe avant-coureur. Nous surveillerons de près tout changement de notre scénario de base, mais tous les feux demeurent au vert actuellement.
Si vous détenez un compte de gestion discrétionnaire, vous trouverez ci-dessous un résumé des transactions effectuées dans nos portefeuilles Prudent, Équilibré conservateur, Équilibré, Croissance modérée et 100 % Actions au cours des deux derniers mois.
En juillet, nous avons profité de la faiblesse du prix des titres des banques américaines pour augmenter notre position dans ce secteur. Nous avons diminué nos liquidités pour acquérir des actions de Bank of America, de Citigroup et de JP Morgan. Dans les portefeuilles ne comprenant pas de titres américains, nous avons acquis des parts du FINB BMO équipondéré banques américaines (ZBK-TC). Les banques au sud de la frontière sont très bien capitalisées, et les prochaines hausses de taux devraient être bénéfiques pour leur marge de profit. En août, nous avons de nouveau diminué nos liquidités pour acquérir des titres de Boeing, un leader mondial du secteur de l’aéronautique. Nous avons également ajouté des parts du fonds SPDR Select Sector ‒ Industrial (XLI-US) à certains portefeuilles. Ces deux transactions ont entraîné une augmentation de notre pondération d’actions américaines en lien avec notre conviction que ce marché devrait continuer d’obtenir des rendements supérieurs. Nous demeurons toutefois légèrement sous notre cible en ce qui concerne les actions et serons à l’affut des occasions intéressantes se présentant à nous.
Nous vous remercions de la confiance que vous témoignez au Groupe BMPR.
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