Les marchés boursiers s'affichent en nette baisse depuis le début du mois d'octobre. L'épisode n'est pas sans rappeler celui du début d'année où des replis avoisinant 10 % avaient été observés. Ces turbulences devraient-elles nous inquiéter quant à la trajectoire future de l'économie? Tâchons de faire la part des choses
La correction des derniers jours semble surtout avoir été une réaction à l'augmentation des taux d'intérêt. Certains investisseurs y voient une occasion de revoir l'allocation d'actifs au sein de leur portefeuille de placements au détriment des actions d'entreprises. Des investisseurs semblent également s'inquiéter de l'effet qu'auront les hausses de taux d'intérêt sur l'économie et sur les profits des entreprises. Sur ce point, il importe de préciser que l'augmentation actuelle des taux d'intérêt est le reflet d'une croissance économique soutenue, laquelle génère plus de pressions inflationnistes. La hausse des taux d'intérêt est donc souhaitable pour éviter la surchauffe économique et des problèmes d'inflation.
D'autres éléments alimentent toutefois l'inquiétude des investisseurs. En Europe, les marchés ont mal accueilli la décision du nouveau gouvernement italien d'accroître le déficit public. Cela a ravivé des craintes quant à la soutenabilité à long terme de la dette italienne. Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis constituent un autre enjeu. Le risque d'escalade des mesures tarifaires apparaît bien réel et pourrait toucher d'autres pays. À terme, les profits des entreprises pourraient diminuer.
Malgré ces éléments de risque, il apparaît encore trop tôt pour miser sur un éventuel ralentissement économique, voire une récession. Il en faudrait beaucoup pour freiner l'élan actuel, d'autant plus que l'économie américaine demeure stimulée par des allégements fiscaux et une augmentation des dépenses publiques.
Pour ceux qui s'inquiètent tout simplement de l'effet que pourrait avoir la baisse des bourses sur la confiance des ménages et éventuellement sur l'économie, le graphique ci-dessus devrait aider à vous rassurer. Historiquement, la Bourse s'est souvent corrigée de façon significative sans que cela ait coïncidé avec une récession. Il faut généralement observer une baisse d'environ 20 % sur trois à six mois pour que ce risque devienne plus sérieux.
Même si les turbulences boursières devaient se poursuivre au cours des prochaines semaines, il serait précipité de conclure à des difficultés économiques. Cela dit, ces corrections constituent d'importants rappels que des risques planent malgré tout sur la croissance économique. Il s'agit d'une bonne raison pour que les banques centrales demeurent prudentes en continuant de relever graduellement les taux d'intérêt.
Auteurs:
Hendrix Vachon, économiste principal
Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.