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La situation reste tendue dans plusieurs pays émergents

Les Bourses affichaient des pertes cette semaine alors que les problèmes dans les marchés émergents et la possibilité de tarifs américains additionnels envers la Chine inquiètent les investisseurs. La Bourse américaine n’a pas échappé à ce sentiment négatif. L’indice S&P 500 perdait environ 1,1 % sur la semaine au moment d’écrire ces lignes. L’incertitude entourant le futur de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a également pesé sur la Bourse au Canada. L’indice S&P/TSX affichait une baisse hebdomadaire de près de 1,5 %. Les investisseurs ont liquidé leurs actifs des pays émergents alors que les troubles dans ces marchés perdurent. L’indice MSCI des pays émergents est entré en marché baissier perdant plus de 20 % depuis son dernier sommet de janvier dernier.

Les taux obligataires aux États-Unis ont été poussés en début de semaine par la forte donnée de l’indice ISM manufacturier. Ils ont reculé jeudi alors que les chiffres du rapport ADP sur l’emploi étaient décevants. L’accélération des salaires aux États-Unis publiée vendredi matin a toutefois fait remonter les taux. Les taux de deux ans et de dix ans se retrouvaient aux environs de 2,70 % et de 2,95 % respectivement. Au Canada, les taux obligataires ont particulièrement réagi au discours de la première sous-gouverneure de la Banque du Canada (BdC), Carolyn A. Wilkins, qui demeurait positif sur l’économie canadienne et indiquait la poursuite graduelle des hausses du taux directeur. Le fait que la BdC ait considéré la possibilité d’augmenter les taux plus rapidement a aussi été perçu positivement par le marché. Le taux obligataire de deux ans était autour de 2,10 % vendredi matin et celui de dix ans se plaçait près de 2,30 %.

Le dollar américain a joué au yo-yo cette semaine. L’incertitude provenant des pays émergents et les craintes d’escalade protectionniste ont soutenu le billet vert en début de semaine avant que celui-ci ne s’affaiblisse légèrement mercredi et jeudi. Un nouvel élan a été observé vendredi, aidé par les bons chiffres d’emploi américain, avec notamment l’accélération des salaires. Au bout du compte, l’euro est retombé sous 1,16 $ US. La devise commune apparaît encore sensible au risque de défaut en Turquie qui pourrait affecter plusieurs banques européennes. La livre sterling a profité de signaux plus favorables dans les négociations entourant le Brexit. Le sentiment négatif sur les marchés émergents a aussi affecté le dollar canadien en début de semaine. Les propos jugés hawkish de Carolyn A. Wilkins ont toutefois aidé le huard jeudi. Malgré les chiffres d’emplois décevants, il est demeuré près de 0,76 $ US vendredi.

Auteurs: 
Hendrix Vachon, économiste principal
Carine Bergevin-Chammah, économiste

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