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Les prix élevés du pétrole ne font pas apprécier le huard

Le dollar canadien a déjà été plus réactif aux mouvements des prix du pétrole. La corrélation observée dans le passé suggère que le taux de change pourrait avoisiner 0,85 $ US avec un baril de pétrole WTI (West Texas Intermediate) à plus de 70 $ US. Actuellement, le huard oscille seulement aux alentours de 0,78 $ US. Pourquoi?

Cela ne signifie pas pour autant que la magie n’opère plus entre la devise canadienne et le pétrole. C’est plutôt que d’autres facteurs en annulent l’effet. L’un d’eux est la vigueur généralisée du dollar américain observée depuis la mi-avril, laquelle accompagne la hausse plus prononcée des taux obligataires aux États-Unis. D’un point de vue relatif, le dollar canadien s’en tire toutefois mieux que la plupart des autres principales devises et la progression des prix du pétrole y est probablement pour quelque chose.


Graphique 1

Il est possible que la saturation des capacités d’exportations de pétrole canadien empêche la devise de profiter autant qu’avant de la progression des cours internationaux de l’or noir. La valeur du dollar canadien serait peut-être aussi plus élevée s’il y avait moins de doutes sur la poursuite du resserrement monétaire au Canada. Même si l’économie se porte bien, des risques planent sur l’évolution du marché immobilier, sur l’endettement des ménages et sur l’avenir de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).


Graphique 2

Implications

Même si les prix du pétrole ont fortement augmenté, le contexte n’est pas propice à une appréciation significative de la devise canadienne. Nous croyons néanmoins que le taux de change avoisinera 0,80 $ US au courant de l’été. Une accélération de l’économie est prévue prochainement et les pressions inflationnistes devraient s’accentuer. Cela devrait inciter la Banque du Canada à poursuivre son resserrement monétaire.

On peut penser qu’une devise s’appréciant peu est une bonne nouvelle pour l’économie, surtout pour les exportateurs. Or, cela peut être pénalisant à d’autres égards, notamment sur l’évolution des prix de l’essence. Normalement, le lien entre le huard et les cours pétroliers permet d’atténuer la progression des prix de l’essence. C’est moins le cas actuellement.

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