L'optimisme apporté par la trêve de 90 jours entre la Chine et les États-Unis concernant les tarifs commerciaux s'est vite renversé. Les deux pays semblaient avoir des versions différentes des concessions convenues lors de leur rencontre du 1er décembre. Les craintes qu'aucune entente ne soit conclue après mars 2019 ont rehaussé l'aversion pour le risque. La Bourse américaine était en chute libre mardi et remontait faiblement jeudi après une baisse importante à l'ouverture des marchés. L'arrestation d'une dirigeante de la compagnie Huawei au Canada, à la demande des autorités américaines, a temporairement provoqué un sentiment de panique sur les marchés jeudi. Vendredi matin, l'indice S&P 500 affichait tout de même une baisse de plus de 3 % sur la semaine. Les commentaires plus dovish de la Banque du Canada (BdC) ont également nui au sentiment sur le marché canadien, alors que les prévisions du PIB canadien ont été revues à la baisse. L'indice S&P/TSX affichait une perte de près de 2 % vendredi matin. La faiblesse des prix du pétrole continue de pénaliser la Bourse. La réduction de 1,2 million de barils par jour annoncée vendredi par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a toutefois été favorable aux prix du pétrole.
Le retour du pessimisme s'est fortement fait sentir sur le marché obligataire alors que les taux américains ont été assez volatils et ont beaucoup diminué. Vendredi matin, les taux de deux ans et de dix ans se situaient aux alentours de 2,75 % et de 2,90 % respectivement. Les commentaires de la BdC ont laissé entendre qu'il n'y aurait pas de hausse du taux directeur lors de la prochaine rencontre en janvier. Les taux obligataires canadiens en ont été pénalisés. Vendredi, ils se trouvaient aux environs de 2,00 % pour le taux de deux ans et de 2,10 % pour le taux de dix ans.
Le retour de l'aversion pour le risque sur les marchés a peu avantagé le dollar américain. Le rajustement à la baisse des attentes de resserrement monétaire aux États-Unis a limité l'appréciation du billet vert. Le dollar canadien a été assez volatil cette semaine. L'incertitude concernant la production de pétrole, la détérioration du solde commercial de même que l'adoption d'un ton plus prudent de la part de la BdC ont toutes joué en défaveur du huard. Celui-ci est descendu à 0,744 $ US, soit un creux depuis juin 2017. La devise canadienne a néanmoins rebondi vendredi matin, aidée par les prix du pétrole et la forte création d'emplois enregistrée au Canada. Au moment d'écrire ces lignes, le dollar canadien s'échangeait à plus de 0,75 $ US, ce qui demeurait plus faible que sa valeur en début de semaine.
Auteurs:
Hendrix Vachon, économiste principal
Carine Bergevin-Chammah, économiste
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