Plusieurs d’entre vous me demandent si l’euro survivra à la crise d’endettement qu’on connaît outre-Atlantique.
Rappelons que le traité de Maastricht a institué en 1992 l’Union européenne, dont une partie des États membres a formé en 1999 une union économique et monétaire (UEM), communément appelée la zone euro. Dans les 10 premières années, l’économie de l’UEM a même pu rivaliser avec celle des États-Unis. Mais, en 2009, en admettant qu’une comptabilité douteuse avait facilité son admission dans la zone, la Grèce a attiré l’attention sur l’endettement du bassin méditerranéen (qui comprend également l’Espagne, le Portugal et l’Italie). Ces pays ont profité du renom de leur puissant et riche partenaire allemand pour obtenir des conditions de crédit dont ils n’auraient jamais pu se prévaloir autrement. Leur dette a gonflé de façon disproportionnée par rapport à leurs moyens réels.
Désormais, c’est de l’Allemagne, qui dispose de la plus solide économie, que dépend l’avenir de l’UEM. Quatre scénarios sont possibles Le premier : le statu quo. Pour résoudre la crise, les pays mieux nantis continueraient d’injecter de l’argent en exigeant des gouvernements en difficulté la mise en œuvre de programmes d’austérité. Le hic : comment ces États peuvent-ils sortir de récession sans détenir le plein contrôle de leur devise et de leur politique monétaire? Deuxième scénario : ces mêmes États pourraient se retirer de l’UEM, réintroduire leur monnaie nationale pour la dévaluer aussitôt et stimuler leur économie. Troisième scénario : rebâtir le système. Même avec le départ de quelques membres, la zone devrait se redéfinir et faire en sorte que la taille d’une économie assure une plus juste représentation, ce qui satisferait l’Allemagne, qui aspire au leadership. Dernier scénario, le pire : le mécontentement de la population allemande, dégoûtée par les habitudes d’emprunt de ses voisins méditerranéens, pousserait Berlin à tourner le dos à la zone euro. Ce serait la fin!
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