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Les hausses de taux ont cessé, mais les effets se feront de plus en plus sentir

Faits saillants

  • Les croissances du PIB réel sont demeurées plutôt faibles au premier trimestre dans la plupart des pays avancés. Ceux-ci évitent les reculs, mais les gains ne sont pas aussi reluisants que le laissaient espérer certains indices, notamment les PMI. Malgré le rebond de l’économie chinoise au premier trimestre, le commerce mondial stagne et le secteur de la fabrication affiche des signes de faiblesse un peu partout. L’inflation de base qui exclut les aliments et l’énergie demeure cependant résiliente et contrairement aux banques centrales nord-américaines, plusieurs banques centrales d’outremer devront poursuivre leur hausse de taux directeurs. Dans ces circonstances, la plupart des économies verront leur activité économique ralentir au cours des prochains trimestres.
  • Aux États-Unis, la croissance s’est avérée un peu plus faible que prévu au premier trimestre avec un gain annualisé du PIB réel de 1,1 %. La demande intérieure est toutefois demeurée forte, alors que la production a surtout ralenti sous le poids d’une réduction des stocks des entreprises. La création d’emplois demeure relativement vigoureuse et l’inflation de base se montre tenace. Jusqu’à maintenant, le resserrement des conditions de crédit et les problèmes du secteur bancaire ont davantage affecté les entreprises que les consommateurs. On table tout de même sur des baisses du PIB réel au deuxième semestre de 2023. Les négociations entourant le plafond de la dette fédérale américaine seront à surveiller au cours des prochaines semaines.
  • L’économie canadienne continue de surprendre. L’année 2023 semble bien lancée, la croissance du PIB réel a probablement atteint près de 3 % sur une base annualisée au premier trimestre, grâce notamment à la vigueur des ventes d’automobiles et des échanges commerciaux. Le deuxième trimestre de l’année sera toutefois plus difficile pour l’économie canadienne. Cette situation est attribuable à la tempête de verglas au centre du pays et à la grève des services publics du gouvernement fédéral en avril, qui ont été suivies par un feu de forêt en mai dans l’Ouest. Puisque l’économie américaine montre des signes d’un ralentissement, nous continuons de croire que l’économie canadienne connaîtra un repli au deuxième semestre de 2023. Cela devrait inciter la Banque du Canada (BdC) à réduire les taux d’intérêt vers la fin de l’année, pourvu que l’inflation continue son recul graduel. La baisse prévue des coûts d’emprunt devrait favoriser un rebond de l’activité économique en 2024.
  • L’économie du Québec manque de vigueur depuis le début de 2023. Le PIB réel est demeuré stable en janvier, l’emploi a connu une alternance de gains et de pertes au cours des quatre derniers mois et les autres indicateurs ont été plutôt mixtes. Chose certaine, l’élan de l’économie observé à la fin de 2022 fait place à une période plus hésitante. Un repli demeure anticipé cette année puisque le niveau élevé des taux d’intérêt affectera de plus en plus les ménages, surtout que les mesures gouvernementales de soutien financier seront nettement moindres que l’an passé. De plus, les exportations internationales ainsi que les investissements sont déjà à la baisse.

Scénario financier

Le regain de tensions bancaires et les problèmes du plafond de la dette depuis la dernière mise à jour ont ravivé les craintes d’une matérialisation des risques baissiers sur la croissance économique, ce qui a entraîné une diminution des rendements des obligations souveraines. Les données économiques continuent de montrer des signes avant-coureurs d’un ralentissement de la demande causé par la politique monétaire. L’inflation a également continué sa descente, mais pas assez pour que les dirigeants de la BdC ferment la porte à d’autres hausses de taux. Les anticipations du marché s’alignent maintenant avec notre opinion selon laquelle la BdC n’agira pas pour la majeure partie de l’année. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a probablement fini d’augmenter ses taux directeurs et nous prévoyons qu’elle se tiendra aussi tranquille pour le reste de l’année. Le sentiment à l’égard du risque est demeuré plutôt bon, mais les vents contraires perdurent. Le resserrement quantitatif continue de drainer les liquidités du système et devrait avoir un effet plus marqué au fil du temps, alors que la détention de titres souverains passera plus rapidement des banques centrales aux mains d’investisseurs privés.

Lire l’article complet publié le 17 mai 2023 par Desjardins, Études économiques

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