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Revue trimestrielle T2 — 2024

Stratégie d’investissement : été 2024

Malgré des tensions géopolitiques et une certaine incertitude quant aux perspectives économiques, l’enthousiasme à l’égard des marchés boursiers refuse de faiblir! Les nouveaux sommets se sont succédé à un rythme inattendu en début d’année, forçant plusieurs stratèges de Wall Street à revoir à la hausse leurs objectifs de fin d’année. À chaque nouveau record, la concentration des rendements s’accentue. Si l’engouement des investisseurs à l’égard du thème de l’intelligence artificielle (IA) est spectaculaire, on note aussi des signes de complaisance dans le marché. Compte tenu des gains de valorisation astronomiques, toute déception à l’égard des résultats pourrait être sévèrement sanctionnée par les investisseurs.

L’an dernier, l’imminence d’une récession faisait consensus. Pourtant, celle-ci ne s’est pas produite, on l’attend toujours… et elle ne semble même plus faire partie des scénarios envisagés par plusieurs. La réalité est que les récessions deviennent généralement évidentes bien longtemps après avoir débuté.

Les actions progressent actuellement en raison de l’espoir qu’une récession a été évitée et que la Réserve fédérale (Fed) baissera son taux directeur plus tard cette année. En même temps, les produits de base sont fortement en hausse, entraînés par l’or, le pétrole et le cuivre (même avec un dollar US fort).

Politique américaine : l’effet Trump

Alors que la campagne présidentielle la plus longue de l’histoire des États-Unis est entamée, on assiste, pour le moment, à une revanche impromptue entre Kamala Harris et Donald Trump. Après le premier débat de juin, selon les sondages, les intentions de vote demeuraient en faveur de M. Trump, même s’il est encore trop tôt pour affirmer avec certitude qu’il sera le prochain président.

Les investisseurs espèrent revivre l’expérience de 2016-2017, comme l’indique le modèle de comportement probable des marchés en cas de victoire de Trump, soit une période caractérisée par un marché haussier pour les actions. Il est toutefois important de noter que les points de départ de l’économie américaine et des marchés boursiers à l’aube d’un potentiel second mandat pour l’ex-président républicain sont différents d’il y a huit ans.

Un 2e mandat Trump serait synonyme de politiques fiscales favorables à l’emploi : en rendant permanente la loi sur les réductions d’impôts et les emplois de 2017, en réduisant davantage l’impôt sur le revenu des particuliers et des petites entreprises, et en implantant une baisse supplémentaire des droits de succession et des déductions pour les entreprises. Sur le plan commercial, des sanctions viseront sans doute la Chine pour contrer les pratiques déloyales. Cela pourrait conduire à des droits de douane de 10 % sur tous les produits importés et de près de 60 % sur les produits chinois, ce qui stimulerait la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales et une délocalisation hors de la Chine.

Équipe Lafrenière Bellerose

Avril 2024

« Voler trop près du soleil » : issue du mythe grec d’Icare et de Dédale, cette métaphore est usuellement employée pour mettre en garde contre le risque d’arrogance et de complaisance. Selon la légende, Icare ignore les instructions de son père de ne pas voler trop près du soleil, ce qui ultimement le mène à sa perte. Il s’agit d’une analogie pertinente alors que l’ascension fulgurante des marchés laisse peu de marge d’erreur.

CANADA. Alors que le marché du travail et les ventes au détail se fragilisent, que le cycle de renouvellement des prêts hypothécaires est à peine entamé, que la croissance démographique est sur le point de ralentir et que les faillites d’entreprises sont en hausse, il est vraisemblablement nécessaire de réduire les taux d’intérêt.

ÉTATS-UNIS. L’exceptionnalisme américain se prolonge. L’économie a surpris et est passée à la vitesse inférieure au premier trimestre. La progression du PIB global de 1,6 % a été sensiblement inférieure aux 2,5 % attendus. Si les dépenses des ménages ont ralenti, elles sont restées relativement fortes.

INTERNATIONAL. La croissance mondiale semble rebondir. Plusieurs indicateurs d’activité se redressent et le Fonds monétaire international a récemment revu à la hausse ses perspectives de croissance mondiale. La dynamique des exportations des petites économies ouvertes telles que Taïwan et la Corée, et la performance économique suédoise sont cohérentes avec une reprise du commerce mondial.

MARCHÉ OBLIGATAIRE. Après la promesse d’une amélioration de la politique monétaire dans le discours de Jerome Powell en décembre dernier, le marché a maintenant rattrapé près de 100 points de base depuis le début de l’année. La conviction des investisseurs quant à trois baisses de taux de la Réserve fédérale en 2024 s’est rapidement dissipée. Le discours semble avoir changé, passant d’un atterrissage en douceur à un « non-atterrissage », c’est-à-dire une situation où la croissance et l’inflation restent fortes.

DES NOUVELLES AU SUJET DE NOS TITRES

L’inflation continue de sourire à Dollarama. Le roi des prix réduits au Québec profite de la demande pour ses produits d’épicerie et ses articles de première nécessité pour augmenter ses profits.

Le détaillant montréalais affiche des revenus de 1,63 G$, une hausse de 11 %, pour la période de 13 semaines qui s’est terminée le 28 janvier. L’empire de la famille Rossy a vendu pour 5,9 G$ de marchandises en 2023, soit 16 % de plus qu’en 2022.

Les détaillants à bas prix exploitent les préférences des consommateurs pour des articles moins chers depuis que l’inflation fait des ravages. Les profits de Dollarama avaient été de 801 M$ en 2022.

Que ce soit pour les produits d’entretien ou les aliments, les enseignes à escompte grugent des parts de marché aux grands détaillants traditionnels.

Adobe a lancé son assistant d’intelligence artificielle, qui aide les utilisateurs à comprendre le contenu des documents numériques. Les abonnements mensuels commencent à 4,99 $.

Dans le cadre de cette version, Adobe lance également une version mobile gratuite de l’outil en version bêta, capable de répondre aux commandes vocales, et propose le service aux extensions de Microsoft.

Adobe a déclaré que le prix de l’abonnement à cette fonctionnalité est un tarif « d’accès anticipé » et qu’il changera à l’avenir.

Mai 2024

Le monde de l’investissement prend occasionnellement la forme d’un cirque, où le bruit constant des nouvelles et opinions est chaotique et difficile à ignorer. Cela tend à alimenter le biais de récence et le comportement de « troupeau », ce qui fait de la psychologie des investisseurs l’un des principaux moteurs du marché. La polarisation des rendements boursiers au cours des deux derniers mois en est un exemple concret.

L’investisseur dépense beaucoup d’énergie à tenter d’anticiper l’imprévisible : raisons pour lesquelles les actions montent et descendent, évolution du contexte géopolitique, trajectoire des taux, etc. « Shikata ga nai » : cette expression japonaise, qui signifie « on ne peut rien y faire », nous invite à accepter les situations qui sont hors de contrôle avec grâce et résilience.

MARCHÉS BOURSIERS. Les résultats du premier trimestre ont été meilleurs que prévu. La croissance des bénéfices du S&P 500 a plus que doublé au premier trimestre, avec une hausse annualisée de 7,7 %, supérieure aux 3,8 % attendus. Si l’on exclut des charges ponctuelles contre les sociétés pharmaceutiques, l’indice a renoué avec une croissance à deux chiffres (10,9 %) pour la première fois depuis le quatrième trimestre de l’année 2021. Selon Bloomberg Intelligence, 83 % (70 %) des entreprises ont dépassé les attentes en matière de bénéfices (ventes).

MARCHÉ OBLIGATAIRE. Après la pression à la hausse exercée sur les taux depuis le début de l’année, la poussière semble retomber. Les surprises économiques sont suffisamment encourageantes pour permettre à la Fed de privilégier l’assouplissement monétaire, même si la première baisse de taux n’est pas imminente. Les investisseurs ne prévoient plus que 40 points de base de réduction des taux par la banque centrale d’ici la fin de l’année. Le marché a également fortement réduit ses prévisions de réduction des taux de la Banque du Canada, à 67 points de base actuellement, contre 164 points de base au début du mois de janvier.

PRODUITS DE BASE. L’indice Bloomberg Commodity Spot Index a connu une hausse allant jusqu’à 5,6 % au cours du mois pour finalement réduire ses gains à 1,9 % en mai (7,6 % depuis le début de l’année). D’une part, l’amélioration du contexte économique et politique est globalement favorable aux prix des produits de base. D’autre part, les matières premières représentent en quelque sorte une couverture contre les risques d’inflation.

DES NOUVELLES AU SUJET DE NOS TITRES

Manulife Financial Corp. a dit qu’elle prévoit d’intensifier son programme de rachat d’actions cette année en se débarrassant de ses actifs à faible croissance et en s’efforçant de maintenir son rendement élevé des capitaux propres.

La société a déclaré qu’elle prévoyait d’accélérer les rachats, passant des 200 M$ effectués au premier trimestre à environ 600 M$ par trimestre pour le reste de l’année.

Le premier était un accord de réassurance de 13 G$ qui comprenait ce qui était, selon la société, le plus important volet de soins de longue durée que le secteur de l’assurance n’ait jamais connu, tandis que le second était le plus important accord de réassurance vie universelle jamais réalisé au Canada.

Les projets d’Albemarle visant à rouvrir une mine de lithium riche en ressources en Caroline du Nord prendront plus de temps que prévu, car l’effondrement des prix du lithium pèse sur l’entreprise.

Albemarle, l’un des principaux producteurs de lithium, avait initialement prévu de rouvrir la mine de Kings Mountain dès la fin de 2026 pour augmenter la production nationale de lithium et soutenir une chaîne d’approvisionnement américaine en batteries pour véhicules électriques.

Kings Mountain pourrait produire suffisamment de matériaux pour fabriquer 1,2 million de véhicules électriques par an. La mine se trouve sur l’un des gisements de spodumène les plus riches au monde, une source de lithium. Il n’existe actuellement qu’une seule mine de lithium opérationnelle aux États-Unis, à Silver Peak, dans le Nevada, qui appartient à Albemarle.

Juin 2024

Il est clair qu’en ce moment, l’incertitude économique et géopolitique n’est pas assez accablante pour freiner l’enthousiasme du marché boursier. Les nouveaux sommets se succèdent, et les stratèges de Wall Street s’empressent de revoir à la hausse leurs objectifs de fin d’année. À chaque nouveau record, la concentration des rendements se renforce. Propulsée par la frénésie de l’lA, la taille absolue des « 7 magnifiques » augmente. Mais encore une fois, la prépondérance de l’IA souligne l’émergence de signes de complaisance (risque) dans le marché.

MARCHÉS BOURSIERS. Le discours d’atterrissage en douceur axé sur le risque a dominé les marchés américains en juin. Cependant, en dehors des États-Unis, aucune tendance claire n’a émergé parmi les principaux indices mondiaux. La performance inégale des actions indique que la stabilisation de la croissance mondiale est possiblement à son point d’inflexion. En hausse de 33 % cette année, les « 7 magnifiques » ont contribué à 61 % de la performance de l’indice phare. Le reste n’a cumulé conjointement que 5 % de rendement, soit 39 % du rendement total. Si ce n’était des entreprises dites technologiques, le S&P 500 aurait été en baisse de 2 % au dernier trimestre.

MARCHÉ OBLIGATAIRE. Le marché obligataire a été mis à rude épreuve cette année, faisant face à deux forces opposées : des signes de refroidissement des prix et les craintes de taux plus élevés pour plus longtemps. À la fin du mois, les taux du Trésor américain affichaient une baisse allant jusqu’à 12 points de base sur l’ensemble de la courbe des taux par rapport aux données de mai. Ce résultat final camoufle des baisses plus profondes qui ont eu lieu au cours du mois, liées à la faiblesse des données économiques. La même tendance peut être observée au Canada, où la hausse surprise de l’inflation a réduit les gains mensuels du marché obligataire.

PRODUITS DE BASE. Le contexte monétaire restrictif n’a pas empêché les prix des matières premières de bien performer depuis le début de l’année. La tendance semble néanmoins s’être relâchée. L’indice Bloomberg Commodity Spot Index s’est assoupli de 1,8 % (+5,7 % depuis le début de l’année). Ce revirement pourrait n’être que de courte durée alors que le début des baisses de taux d’intérêt par les banques centrales pourrait profiter aux prix des matières premières. Le pétrole a pratiquement rattrapé ses pertes en mai (+5,9 %), mais pas avant d’avoir observé un creux de 73,25 $ le baril après l’annonce par l’OPEP+ du rétablissement des approvisionnements en pétrole à partir du 4e trimestre 2024. Les prix des métaux de base ont eu un peu plus de difficultés. Le prix du cuivre a culbuté de 4,6 % sur le mois. Le métal rouge a rapidement reculé en raison des inquiétudes concernant la hausse des inventaires mondiaux, les signes persistants de faiblesse en Chine et la revue à la baisse des attentes de la Fed quant à sa politique monétaire en 2024 (2 baisses plutôt que 3).

DES NOUVELLES AU SUJET DE NOS TITRES

La société de rachat Apollo Global Management va acquérir une participation de 49 % dans l’usine de fabrication d’Intel en Irlande pour 11 G$, ont annoncé les sociétés.

Apollo va acquérir une participation dans l’usine Fab 34 à Leixlip, en Irlande, le premier établissement à grand volume du fabricant américain de puces pour son processus de fabrication Intel 4 utilisant des machines de lithographie ultraviolet extrême.

L’accord, qui devrait être finalisé au deuxième trimestre, permettrait à Intel de redéployer une partie de son investissement dans le projet vers d’autres secteurs de son activité, a indiqué la société.

Walmart a annoncé qu’il proposerait de nouveaux programmes de formation et de certification pour des postes très demandés dans son activité, tels que techniciens CVC, opticiens et ingénieurs logiciels.

Le détaillant à grande surface a déclaré qu’il offrirait également une autre raison aux salariés horaires des magasins d’y rester : une prime pouvant atteindre 1 000 $ par an.

Walmart, le plus grand employeur privé des États-Unis, a investi dans ses magasins et dans sa main-d’œuvre pour tenter de conserver le titre de premier détaillant du pays, avec Amazon sur ses talons. Le géant de la distribution vise à conserver ses gains de parts de marché, notamment au rayon épicerie, dans une période de forte inflation.

Walmart a également lancé un projet de 9 G$ visant à moderniser plus de 1 400 de ses magasins, ce qui représente plus d’un quart du total des magasins américains.

Positionnement du portefeuille de gestion discrétionnaire

Vous pouvez voir ci-haut le positionnement de notre modèle de gestion discrétionnaire en date du 2024-06-24.

Nous avons apporté une série d’ajustements au portefeuille depuis le début juin à la suite de la bonne performance connue depuis le début de l’année.

Bien que l’augmentation vertigineuse des titres technologiques se soit poursuivie, nous adoptons une approche prudente et nous avons rapproché le portefeuille de son indice de référence. Nous avons donc modifié notre allocation pour le secteur de la technologie afin de la ramener à sa cible. En période d’incertitude, il est préférable d’éviter l’excès tant de prudence que d’audace.

Les occasions intéressantes se faisant rares, nous avons pris la décision de légèrement surpondérer l’encaisse, qui nous rémunère très bien, afin d’attendre d’en dénicher. Nous avons également pris la décision d’attribuer une allocation de 4 % dans la partie actions pour des obligations du Trésor américain de longue durée afin que l’investisseur davantage axé sur la croissance puisse également bénéficier des futures baisses des taux.

Nous convoitons actuellement certaines occasions dans le secteur de la santé et de l’immobilier. Nous conservons un certain degré de scepticisme à l’égard des baisses de taux à venir en 2024 et 2025, ce qui nous pousse à faire preuve de patience avant de réinvestir dans le secteur immobilier.

Nous rappelons que le secteur de l’énergie est naturellement sous-représenté dans nos modèles étant donné l’importance du respect des normes d’investissement responsable.

Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.

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