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Revue trimestrielle T1 — 2024

L’heure de vérité dans la lutte à l’inflation

Alors que l’inflation canadienne est de retour dans la fourchette ciblée par la Banque du Canada (BdC), la victoire semble moins assurée chez nos voisins du Sud. Les prochaines séquences de données seront donc décisives! Soit l’inflation revient à la cible et la Réserve fédérale américaine (Fed) pourra commencer à relâcher la pression, ou alors elle persiste à un niveau inconfortable, forçant la Fed à maintenir la pression plus haute, plus longtemps… et possiblement engendrer des conséquences économiques plus importantes.

Une économie résiliente, combinée au message conciliant de la Fed, a donné aux investisseurs la confiance nécessaire pour pousser encore plus loin l’idée du scénario de « pas d’atterrissage du tout ». Celui-ci semble désormais le dénouement consensuel des investisseurs. Ce point de vue a été renforcé par le fait que les banquiers centraux américains continuent de prévoir quelques baisses de taux cette année, malgré les révisions à la hausse des prévisions du PIB réel par le consensus et la Fed. En mars, la Fed prévoyait toujours trois baisses de taux d’ici la fin de 2024. Voyons voir ce qu’elle pourra livrer!

Sentiment des investisseurs en surchauffe

Après un rallye boursier d’une ampleur rarement observée, la majorité des mesures de sentiment sont entrées en zone de surchauffe en 2024. Mais l’appétit pour le risque est toujours très présent, tant chez les grands investisseurs institutionnels que chez les petits spéculateurs. Est-ce le reflet d’un sentiment d’invincibilité ou la peur de manquer une opportunité (FOMO)? L’histoire nous apprend que ces périodes d’euphorie peuvent durer plusieurs trimestres. Ainsi, la patience est de mise, même pour un gestionnaire à contre-courant.

Au final, l’adoption d’un positionnement prudent semble de mise bien que le momentum puisse continuer de pousser les bourses vers de nouveaux sommets. Puis, face aux défis qui se dressent devant l’investisseur, il est impératif de rappeler de :

  1. Bien comprendre la marge d’erreur. Méfiez-vous des analystes qui affichent des convictions inébranlables. Quand on fait des prévisions, l’important est de prévoir qu’elles puissent aussi ne pas se réaliser.
  2. Résister à l’attrait du pessimisme. Être pessimiste donne l’air intelligent, dit Morgan Housel : « le discours pessimiste est plus percutant et retient davantage l’attention. Il porte à croire que le pessimiste voit venir les coups, qu’il est prudent, qu’il agit en bon père de famille. Or en moyenne, à long terme, l’optimiste fait généralement plus d’argent. L’idée n’est pas d’être l’un ou l’autre, mais d’avoir un plan, de le faire vivre et de le suivre! »

Et c’est dans des temps incertains que la valeur de conseil prend tout son sens!

Équipe Lafrenière Bellerose

Janvier 2024

De nouveaux sommets en bourse, des investisseurs soucieux, des surprises économiques positives, une saison des résultats porteuse, l’intensification d’un conflit géopolitique, des banques centrales prêtes à repousser leur première baisse de taux… un début d’année fort en émotions!

ÉCONOMIE. La Banque du Canada aurait-elle agité le drapeau blanc? Macklem et ses complices ne considèrent plus que l’économie est en surchauffe, et ont révisé à la baisse leurs perspectives de croissance de l’économie et de l’inflation. Un plus grand nombre de consommateurs réduisent leurs dépenses tandis que les entreprises prévoient une croissance des ventes mitigée.

Les probabilités d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine ont augmenté à la suite des robustes données du produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre de 2023.

En zone euro, la dynamique actuelle corrobore les prévisions selon lesquelles l’économie est confrontée à une récession cette année, et ce, peu après l’avoir évitée de justesse au second semestre de 2023.

MARCHÉS BOURSIERS. Malgré tous les pronostics invitant à la prudence en ce début d’année, le S&P 500 est de retour à des sommets records, une première depuis le 3 janvier 2022, ce qui met fin à un marché baissier ou « bear market » de deux ans. Ironiquement, deux des onze secteurs de la classification GICS de l’indice sont aussi à un sommet : technologies de l’information et industrie! Les neuf autres sont en moyenne à 11 % de leurs sommets historiques.

Au Canada, le TSX a grimpé de 0,55 %. La plupart des secteurs canadiens ont enregistré des performances positives au cours du mois, les technologies de l’information étant en tête avec une hausse de 6,7 % tandis qu’en queue de peloton on trouve le secteur des matériaux, qui a chuté de 6,3 %.

MARCHÉ OBLIGATAIRE. Le taux 10 ans du Trésor américain a plus ou moins terminé le mois où il l’avait commencé à 3,88 %, mais pas avant d’avoir touché 4,17 %. L’indice obligataire canadien du FTSE a reculé de 1,37 %. Le segment court terme a surperformé (-0,18 %), tandis que les segments moyen et long terme sont en baisse de 1,22 % et 3,28 % respectivement.

PRODUITS DE BASE. Le baril de pétrole s’est apprécié de 5,86 %, mené par l’envenimement de la situation en mer Rouge. Après les attaques coordonnées des États-Unis et de la Grande-Bretagne sur des cibles houthistes au Yémen, le risque géopolitique demeure et une embellie des cours du pétrole est toujours possible si la situation devait s’exacerber.

DES NOUVELLES AU SUJET DE NOS TITRES

Apple a annoncé son casque de réalité mixte, le Vision Pro, lors de la Worldwide Developers Conference (WWDC). Le casque à 3 499 $ est sa première nouveauté majeure depuis l’Apple Watch en 2014.

Le Vision Pro permet aux utilisateurs de voir les applications d’une nouvelle manière, dans les espaces qui les entourent. Les utilisateurs peuvent utiliser leurs yeux et bouger leurs doigts pour naviguer dans les applications, et même effectuer des recherches vocales. Le casque permet aux utilisateurs de regarder des films, y compris en 3D avec un son spatialisé, de visualiser leurs propres photos ou vidéos et de jouer à des jeux vidéo. Le casque peut également servir à travailler avec des applications de visioconférence, les outils Microsoft Office ou Adobe Lightroom.

La compagnie d’assurance Great-West Lifeco Inc. (Lifeco, TSX : GWO) a annoncé la conclusion de la vente de Putnam Investments à Franklin Resources, Inc. (NYSE : BEN), opérant sous le nom de Franklin Templeton. Voici un extrait du communiqué :

« Étant donné que les besoins en gestion des actifs continuent d’évoluer, l’étendue et la portée de Franklin Templeton, de pair avec les capacités complémentaires de Putnam, produiront des résultats positifs pour les parties prenantes, affirme Paul Mahon, président et chef de la direction, Great-West Lifeco. Cette transaction s’inscrit dans la stratégie de Lifeco visant à établir et à faire croître des partenariats stratégiques avec des gestionnaires d’actifs de premier ordre afin de répondre aux besoins de nos clients en matière de retraite, de garanties collectives et de gestion du patrimoine pour les particuliers. »

Conformément à notre annonce précédente, la transaction ne devrait pas avoir d’incidence financière importante.

Février 2024

De nouveaux sommets en bourse, une polarisation des rendements, un rééquilibrage haussier des taux obligataires, un regain des pressions inflationnistes, des résultats corporatifs flamboyants… beaucoup d’action pour une saison habituellement morose!

ÉCONOMIE. Au Canada, les dernières données suggèrent que malgré le ralentissement de la demande, l’économie n’est pas en chute libre. Elle a d’ailleurs enregistré une nouvelle hausse importante du nombre d’emplois en début d’année et du nombre d’heures travaillées. L’inflation a fait beaucoup plus de progrès que prévu dans son retour vers l’objectif de 2 % de la Banque du Canada.

Chez nos voisins, la thématique de la résilience se poursuit; toutefois, la trajectoire qu’empruntera l’économie est nébuleuse. Le marché de l’emploi demeure sain, mais les licenciements sont en hausse. Wall Street a eu droit à un dur retour à la réalité avec des chiffres sur l’inflation supérieurs à ce qui avait été prévu. Cela laisse encore à penser que les taux seront maintenus plus longtemps que ce à quoi on s’attendait.

MARCHÉS BOURSIERS. En février, les actions américaines ont poursuivi leur ascension, portées par la perspective d’une économie solide qui continuera d’alimenter les bénéfices des entreprises.

À l’image du Dow Jones, du Nasdaq 100 et du S&P 500, l’indice mondial MSCI ACWI a également atteint un niveau record.

Au Canada, le TSX a grimpé de 1,82 %. Six des onze secteurs ont enregistré des performances positives au cours du mois, le secteur de la santé est en tête avec une hausse de 8,52 %, tandis qu’en queue de peloton, on trouve le secteur des services de communication, qui a chuté de 4,69 %.

MARCHÉ OBLIGATAIRE. L’indice obligataire canadien du FTSE a reculé de 0,34 %. Le segment court terme a surperformé (0,03 %), avec les segments moyen et long terme en baisse de 0,59 % et 0,65 %, respectivement. L’inflation sous-jacente a progressé plus rapidement que la Banque centrale ne l’a anticipée. Le tableau mitigé dressé par les récentes données suggère que la Banque ne se précipitera pas pour réduire ses taux aux réunions prévues en mars et en avril.

PRODUITS DE BASE. Les prix des matières premières ont atteint leur niveau le plus bas depuis 2021. Après avoir atteint un sommet en juin 2022, les prix ont baissé de 31 % depuis. Conjugués à des taux d’intérêt encore élevés, les besoins de plusieurs produits de base pourraient demeurer faibles.

DES NOUVELLES AU SUJET DE NOS TITRES

Walmart a accepté d’acheter le fabricant de téléviseurs Vizio, alors que le plus grand détaillant américain développe son activité publicitaire à haut profit.

Walmart va acquérir Vizio pour 2,3 milliards de dollars, soit 11,50 dollars par action, en espèces. Le détaillant à grande surface a annoncé cette acquisition lors de la publication de ses résultats du quatrième trimestre.

Walmart et sa chaîne d’entrepôts Sam’s Club sont depuis longtemps d’importants vendeurs d’appareils Vizio. Mais en achetant l’entreprise, Walmart a vanté le potentiel de dynamiser son activité publicitaire grâce au système d’exploitation SmartCast de Vizio, qui permet aux utilisateurs de diffuser gratuitement du contenu financé par la publicité sur leurs téléviseurs.

Le 20 février 2024, Albemarle Corporation (NYSE : ALB), un leader mondial dans la fourniture d’éléments essentiels pour la mobilité, l’énergie, la connectivité et la santé, annonçait par communiqué un accord définitif avec le groupe BMW visant à fournir au constructeur automobile des batteries au lithium de qualité batterie et à l’aider à construire des véhicules électriques (VE) haut de gamme et haute performance.

Cet accord pluriannuel, qui entrera en vigueur en 2025, est l’un des plus importants jamais conclus par l’entreprise à l’échelle mondiale et représente un volume et une valeur de grande ampleur. En plus de fournir de l’hydroxyde de lithium au groupe BMW, Albemarle planchera avec le constructeur automobile sur une technologie permettant de créer des batteries lithium-ion plus sûres et plus denses en énergie.

Mars 2024

Telle est énoncée la première loi d’Isaac Newton dans son ouvrage Philosophiae naturalis principia mathematica, publié en 1687 : un corps en mouvement tend à maintenir sa trajectoire à moins qu’une force contraire ne lui soit opposée. C’est le principe d’inertie. Un corps conserve l’état dans lequel il se trouve pourvu que la somme de toutes les forces qui agissent sur lui soit égale à zéro. Les marchés boursiers affichent depuis quelques mois déjà une force d’inertie qui leur permet de ne pas réagir aux divers éléments de résistance. Est-ce qu’une force adverse viendra faire pivoter la tendance actuelle? Telle est la question.

ÉCONOMIE. La Banque du Canada a maintenu son taux directeur, mais a exclu toute nouvelle augmentation des taux. Alors que les responsables politiques affirment qu’il est encore trop tôt pour envisager une baisse, l’inflation a ralenti de manière inattendue en février et le relâchement des pressions sur les prix a été relativement généralisé. Aux États-Unis, les économistes sont nettement plus optimistes qu’il y a six mois en ce qui concerne les perspectives économiques. Selon le consensus des économistes, la probabilité d’une récession au cours des 12 prochains mois est tombée à 35 %, son niveau le plus bas depuis juillet 2022, contre 55 % en septembre.

MARCHÉS BOURSIERS. L’idée d’un atterrissage en douceur a dominé le comportement des marchés financiers en mars, la plupart des principaux actifs risqués mondiaux affichant des rendements supérieurs à la moyenne. Le S&P 500 a augmenté de 3,22 % en mars (2,91 % en $ CA), prolongeant ainsi sa série positive sur cinq mois consécutifs. La réduction de la concentration des rendements se reflète également dans la performance des secteurs du S&P 500 alors que l’on assiste à une bifurcation vers un leadership moins obstrué par la technologie. Au Canada, le TSX a surpassé ses pairs du sud de la frontière en dégageant 4,14 % en mars.

MARCHÉ OBLIGATAIRE. Bien que la persistance de l’inflation ait momentanément ébranlé les actions, son impact est resté limité par rapport à son effet sur les obligations qui se sont dépréciées cette année. Le marché a dû digérer deux rapports consécutifs sur l’indice des prix à la consommation dans lesquels l’inflation de base mensuelle s’est avérée supérieure aux attentes. Depuis le début de l’année, les taux des bons du Trésor à deux ans sont retournés près des niveaux observés à la mi-décembre.

PRODUITS DE BASE. De multiples produits de base se sont redressés, des métaux aux produits agricoles en passant par le pétrole, ce qui a permis à l’indice Bloomberg d’enregistrer sa première hausse mensuelle depuis juillet 2023 (+2,89 %). Les contraintes d’offre pourraient continuer de stimuler la performance de certaines matières premières.

DES NOUVELLES AU SUJET DE NOS TITRES

La Maison-Blanche a déclaré qu’Intel recevra jusqu’à 8,5 milliards de dollars de financement dans le cadre du CHIPS and Science Act, alors que l’administration Biden intensifie ses efforts pour amener la fabrication de semi-conducteurs sur le sol américain.

Intel pourrait recevoir 11 milliards de dollars supplémentaires de prêts dans le cadre de cette loi adoptée en 2022.

La somme investie dans les semi-conducteurs de pointe fabriqués aux États-Unis aiderait à maintenir « l’Amérique aux commandes de l’innovation », a déclaré la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, lors d’un appel avec des journalistes. Les représentants d’Intel et de la Maison-Blanche ont déclaré que cet accord non contraignant en est au stade préliminaire et qu’il pourrait changer.

Viswas Raghavan a quitté JPMorgan Chase pour se joindre à Citigroup en tant que nouveau responsable des services bancaires, ce qui a provoqué une réorganisation chez son ancien employeur quelques semaines seulement après son départ.

Par ailleurs, Citigroup connaît sa plus grande réorganisation depuis des décennies et annonçait récemment la suppression de 20 000 postes au cours des deux prochaines années. Jane Fraser a fait appel à de nouveaux dirigeants pour aider à la refonte organisationnelle, notamment Andy Sieg, de la Bank of America, qui dirigera la gestion de patrimoine en septembre.

Un vent d’optimisme souffle; ouvrez vos fenêtres, c’est le printemps!

On entend souvent dire que le passé n’est pas garant de l’avenir. Par contre, il peut être réconfortant d’observer ce que l’histoire a à nous apprendre quant aux débuts d’année favorables en bourse.

Depuis 1928, on remarque que lorsqu’on connaît un début d’année fortement positif, la tendance semble vouloir se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Pour le premier trimestre de 2024, le S&P 500 affiche un rendement de près de 10 %, il s’agit du 14e meilleur résultat depuis 100 ans. Parmi les années qui ont affiché un départ extraordinaire, seulement une année a été négative, soit l’année après le grand krach boursier de 1929.

Si l’on poursuit avec la même logique, nous avons atteint une série de cinq mois consécutifs durant lesquels le marché a progressé sans interruption. On remarque que la performance future sur 12 mois a été en moyenne de 12 % pour l’indice phare américain.

C’est donc dire que malgré les plus récents sommets enregistrés par les bourses américaines, il n’y a pas de mauvais moment pour investir. D’ailleurs, nous travaillons afin de dénicher des entreprises sous-évaluées qui seront en mesure de tirer parti de ce vent d’optimisme.

Vecteurs de performance et croissance des marchés

Depuis le début de l’année et plus particulièrement depuis la mi-février, on remarque un changement de paradigme. L’année 2023 a été marquée par une très forte progression des titres technologiques ou encore des « sept magnifiques » : Nvidia, Meta, Tesla, Amazon, Alphabet, Microsft et Apple.

Bien que toujours dominant, le secteur de la technologie a laissé place à d’autres secteurs comme le montre l’image ci-bas (en anglais). Depuis la mi-février, le secteur des matériaux, de l’énergie ainsi que le secteur industriel ont livré une meilleure performance que le secteur technologique.

Qu’on-t-il en commun? Il s’agit de trois secteurs plus sensibles aux cycles économiques. Un premier signe que les investisseurs reprennent confiance en l’économie américaine. Il pourrait également s’agir d’un vecteur de performance intéressant pour la suite de l’année 2024.

Rappelons que les trois secteurs mentionnés ci-haut ont connu une performance modeste en 2023. Une reprise pourrait être signe que les investisseurs croient que le pire est derrière. Le scénario d’un atterrissage en douceur est de plus en plus crédible aux États-Unis.

Au Canada, la performance demeure très modeste et des baisses de taux seront nécessaires afin de donner un second souffle aux finances des ménages et des entreprises.

Nous demeurons tout de même prudents dans la sélection des titres et nous avons commencé à déployer nos liquidités avec un biais favorable pour nos voisins américains.

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