La manie des prédictions et les élections américaines
Je commence cette lettre en citant deux des plus belles phrases que j’ai eu l’occasion de lire dans ma vie :
« Dans la vie on ne fait pas ce que l’on veut, mais on est responsable de ce que l’on est. »
– Jean-Paul Sartre
« Beaucoup plus d’argent a été perdu par les investisseurs qui tentent d’anticiper les corrections, que dans les corrections elles-mêmes. »
– Peter Lynch
À première vue, la première citation n’a pas de lien avec la deuxième, beaucoup plus pertinente pour le monde du placement boursier. Selon moi, elles vont pourtant main dans la main.
Tout d’abord, nous sommes d’avis que personne n’est capable de prédire efficacement les hauts et les bas de la bourse. Bien que ce soit une pratique futile (c’est ce que la citation de Peter Lynch veut dire), les gens tentent sans cesse de faire leurs prévisions et prédictions. C’est un mauvais réflexe que nous avons tous. En tant que professionnel du placement, je dois admettre que nous nous laissons prendre à ce jeu encore trop souvent. Il faut vraiment arrêter et changer ce comportement autodestructeur.
Maintenant, comme Jean-Paul Sartre le disait si bien, nous avons aussi la possibilité de décider qui l’on est. Je peux décider d’être émotif, anxieux, impatient ou cupide. Ou je peux choisir d’être une personne disciplinée qui applique ses principes d’investissement de manière rationnelle. Je suis responsable du style de gestionnaire que je suis, croissance ou valeur. Je peux choisir d’agir de façon éthique et socialement responsable ou pas. Je peux être prétentieux et arrogant, ou humble et affable.
Ces comportements ont un effet direct sur la performance de nos portefeuilles. À titre d’exemple, notre aversion à investir dans le secteur des énergies fossiles nous a bien servis jusqu’à ce jour, car le secteur du pétrole a été le pire sur le plan de la performance au cours des cinq dernières années.
Nos choix d’investissements ainsi que nos conseils en matière de gestion du patrimoine et de planification financière et fiscale, sont les éléments les plus déterminants de notre réussite pour l’atteinte de vos objectifs financiers. C’est là notre vraie valeur ajoutée pour vous. Certainement pas de viser le parfait « timing » à la bourse.
Si on y pense, il y a toujours une bonne raison pour ne pas investir à la bourse. Il y a toujours de l’incertitude. Par exemple, en ce moment :
En ce qui concerne les risques politiques liés aux élections américaines, l’histoire démontre que le résultat d’une élection n’a que très peu de répercussions sur la bourse. Même si les médias y accordent beaucoup d’importance, la volatilité suivant une élection est de très courte durée, peu importe que les résultats soient en faveur des républicains ou des démocrates. Je me souviens qu’en 2016, les gens disaient que si Trump gagnait, cela serait bon pour les banques (dérèglementation) et le secteur de l’énergie (Trump n’est vraiment pas écolo). Résultat?... Ces deux secteurs ont été les pires des quatre dernières années en bourse.
Néanmoins, à court terme, deux éléments peuvent créer de la volatilité. Premièrement, si l’élection est serrée, Trump ne voudra pas céder sa place et contestera fort probablement les résultats. Du brasse-camarade pourrait s’ensuivre, et la bourse n’aimera pas l’incertitude créée par le fait de ne pas savoir qui a le contrôle de la Maison-Blanche. L’autre danger à court terme serait une victoire sur toute la ligne des démocrates, tant à la Chambre qu’au Sénat. On pourrait alors s’attendre à des hausses d’impôt des sociétés et à une majoration de l’impôt sur le gain en capital. Encore là, l’effet serait négatif à court terme. Selon moi, ces deux scénarios représentent de belles occasions d’achat. Historiquement d’ailleurs, les marchés ont mieux fait pendant la présidence des démocrates que durant celle des républicains. Le fait est que pendant les présidences démocrates, nous avons vécu des périodes plus tranquilles sur le plan diplomatique. Les marchés boursiers se portent mieux quand nous n’avons pas à composer avec des événements comme la guerre du Golfe, la guerre en Irak ou une guerre commerciale avec la Chine.
En résumé, malgré tous les risques qui nous guettent, vous vous doutez surement que nous favorisons le marché des actions. Quelles sont les autres options? Des obligations du Canada 10 ans à 0,65 %? Des certificats de placements garantis à 1,5 % pour 5 ans? Des obligations de sociétés à 2 ou 3 %?
Nous investissons donc dans les titres à revenu fixe uniquement pour diminuer la volatilité d’un portefeuille et répondre aux besoins de liquidités.
Les raisons pour ne pas investir vont passer, et il y en aura de nouvelles par la suite. Mais étant donné les options disponibles, les banques centrales semblant déterminées à laisser de manière prolongée les taux sous le niveau de l’inflation, nous devons revoir notre tolérance au risque. La bourse ou l’immobilier restent les meilleurs actifs pour profiter d’une hausse de l’inflation, tandis qu’avec les placements à revenu fixe, votre pouvoir d’achat ne fera que diminuer avec le temps.
En terminant, nous demeurons à votre entière disposition si vous désirez revoir avec nous votre répartition d’actif ou si vous vous questionnez sur vos objectifs financiers pendant cette période tumultueuse que nous vivons présentement.
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