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Prévisions des devises : Appréciation des devises liées aux matières premières

Faits saillants

  • Le début de la guerre en Ukraine a d’abord avantagé le dollar américain. L’incertitude élevée a augmenté la demande pour les valeurs refuges. Cependant, cet effet s’est estompé quelque peu et plusieurs devises se sont réappréciées récemment. Les signaux plus hawkish envoyés par la Réserve fédérale (Fed) et ses dirigeants n’ont pas suffi à entretenir l’appréciation du billet vert.
  • Les devises liées aux prix des matières premières tirent davantage leur épingle du jeu. En raison de la guerre, les prix du pétrole, du gaz naturel ainsi que de certains métaux et produits agricoles ont connu de fortes hausses. Cela augmente les perspectives de revenus pour plusieurs pays. Depuis la mi-mars, le dollar australien a gagné environ 4 % par rapport au dollar américain. Le real brésilien fait encore mieux avec une appréciation dépassant les 7 % pour la même période. Le rouble russe, qui fluctue normalement aussi en fonction du prix des matières premières, a plutôt perdu près de 50 % de sa valeur dans les deux premières semaines du conflit. Il a ensuite récupéré une bonne partie de ses pertes et affiche maintenant un repli cumulatif d’environ 5 %.
  • Le dollar canadien s’est moins apprécié que la plupart des autres devises liées aux prix des matières premières. Il a tout de même récemment regagné la barre symbolique des 0,80 $ US. Le niveau actuel des termes de l’échange du Canada justifierait une devise plus forte. Celle-ci semble plus sensible au degré d’incertitude, ce qui pourrait expliquer sa contre-performance. L’évolution des écarts de taux d’intérêt avec les États-Unis demeure aussi une variable clé. À cet égard, il n’y a pas eu de mouvement majeur ayant avantagé ou désavantagé significativement le huard dans les dernières semaines.
  • Le dollar américain a gagné près de 8 % sur le yen japonais depuis la fin du mois de février. L’essentiel de ce gain a été fait dans les deux dernières semaines, car le yen a d’abord aussi bénéficié d’un certain effet de valeur refuge. La dépréciation du yen semble surtout s’expliquer par la forte remontée des taux obligataires dans plusieurs pays qui contraste de plus en plus avec la politique monétaire de la Banque du Japon. Celle-ci continue d’acheter des actifs afin de maintenir le taux japonais de 10 ans à près de 0 %. Pour l’instant, l’inflation semble encore trop faible au Japon pour entrevoir un changement de politique monétaire. La dépréciation du yen pourrait néanmoins ajouter des pressions inflationnistes dans les prochains mois.
  • Les devises européennes demeurent également malmenées. La guerre en Ukraine amène davantage d’incertitude économique en Europe. Cela dit, les banques centrales portent tout de même beaucoup d’attention sur l’inflation. La Banque d’Angleterre a déjà relevé à trois reprises son principal taux directeur. Du côté de la Banque centrale européenne, la porte semble maintenant ouverte pour commencer à relever ses taux avant la fin de l’année. L’euro n’a pas vraiment bénéficié de ces signaux. Il s’échange actuellement aux environs de 1,10 $ US. Une nouvelle vague de cas de COVID-19 sévit également en Europe, augmentant d’autant plus l’incertitude à court terme.

Principaux éléments à surveiller

Le dollar canadien pourrait encore s’apprécier au cours des prochains mois si l’incertitude diminue et si les prix des matières premières demeurent assez élevés. Par la suite, il pourrait reprendre une tendance légèrement à la baisse contre le dollar américain, surtout si la Banque du Canada modère plus rapidement le rythme de ses hausses de taux d’intérêt que la Fed.

La plupart des devises liées aux matières premières pourraient se déprécier d’ici quelques trimestres si les prix reprenaient une tendance baissière. Les devises européennes offrent de meilleures perspectives à plus long terme. Pour cela, il faudrait idéalement que la guerre en Ukraine prenne fin. Cela enlèverait une bonne dose d’incertitude sur la région et ramènerait le focus des investisseurs sur les hausses de taux d’intérêt à venir.

Lire l’article complet publié le 31 mars 2022 par Desjardins, Études économiques

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