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La lutte contre l’inflation qui s’intensifie pourrait orchestrer une récession mondiale

Faits saillants

  • L’économie européenne continue de faire les frais de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur les prix de l’énergie. L’inflation est particulièrement élevée en zone euro et au Royaume-Uni, ce qui affecte les revenus des ménages et la profitabilité des entreprises. On s’attend à ce que les PIB réels de la zone euro et du Royaume‑Uni subissent plusieurs trimestres de contraction. En Chine, le rebond de l’économie à la suite des confinements printaniers se montre décevant jusqu’à maintenant et force à revoir à la baisse les prévisions de croissance du PIB réel chinois.
  • Le PIB réel des États-Unis a diminué au cours des deux premiers trimestres de 2022. Plusieurs autres indicateurs importants continuent cependant de croître à un bon rythme. On anticipe tout de même une progression assez lente de l’économie américaine en seconde moitié de 2022 et d’autres baisses du PIB réel sont prévues au début de 2023.
  • Les perspectives économiques canadiennes se sont rapidement détériorées en raison des hausses de taux vigoureuses de la Banque du Canada visant à contenir l’inflation. Le ralentissement de la demande dans les secteurs sensibles aux taux d’intérêt, plus particulièrement l’habitation, a entraîné une révision à la baisse de nos perspectives économiques. Nous prévoyons que le PIB réel va se contracter au premier semestre de 2023.
  • L’économie du Québec sera ébranlée à la fois par les difficultés des ménages, une baisse des investissements des entreprises et des exportations au cours des prochains trimestres. Malgré la période de faiblesse qui s’amorce, la croissance du PIB réel devrait atteindre 3,8 % en 2022 grâce à la solide performance du premier trimestre. La première moitié de 2023 sera cahoteuse et, malgré une reprise qui s’enclenchera par la suite, le PIB réel augmentera à peine l’an prochain, soit de 0,1 %.
  • Tout comme à l’échelle nationale, aucune province ne sera à l’abri des effets restrictifs de la hausse des taux d’intérêt, de l’inflation élevée, de la correction rapide des marchés de l’habitation et de la détérioration de l’expansion mondiale au cours des deux prochaines années.
  • La nouvelle hausse des rendements des obligations souveraines a ravivé la pression sur les marchés boursiers. Les actions se portaient mieux, les marchés ayant vu l’inflation globale ralentir cet été, mais, les pressions sous-jacentes sur les prix restant fermes, les banquiers centraux ont dû redoubler d’efforts pour ralentir les vents favorables à l’inflation. Les marchés anticipent maintenant des taux finaux plus élevés partout dans le monde, ce qui a fait grimper les taux sur l’ensemble des courbes. Nos prévisions quant à l’ampleur du resserrement nécessaire pour ramener l’inflation à la cible ont également été revues à la hausse.
  • La persistance de l’inflation reste le principal risque pour l’économie mondiale, car elle obligerait de nombreuses banques centrales à relever leurs taux d’intérêt plus que prévu.

Risques inhérents aux scénarios

La persistance de l’inflation reste le principal risque pour l’économie mondiale, car elle obligerait de nombreuses banques centrales à relever leurs taux d’intérêt plus que prévu. Si les banques centrales ne réagissent pas avec suffisamment de vigueur, elles risquent de voir l’inflation élevée devenir encore plus ancrée et difficile à maîtriser à moyen terme. Selon notre scénario de base, l’activité économique se contractera au Canada, aux États-Unis et dans d’autres pays, notamment en Europe. La détérioration de la conjoncture pourrait cependant être pire qu’attendu, amenant un plus grand nombre de pays en récession. L’inflation élevée et la hausse des coûts d’emprunt pourraient freiner davantage la demande des consommateurs et des entreprises. Le Canada serait particulièrement vulnérable en cas d’un ralentissement économique mondial plus marqué qui affecterait négativement ses exportations et ses termes de l’échange. De plus, une hausse plus marquée du chômage et des taux d’intérêt pourrait amplifier la correction du marché immobilier canadien. L’économie européenne est particulièrement vulnérable en raison de la montée en flèche des prix de l’énergie et du spectre des pénuries liées à la guerre en Ukraine. Bien que les prix du pétrole, de certains aliments et d’autres produits de base aient baissé récemment, la guerre en Ukraine reste une source importante d’incertitude dans nos prévisions. Nous devrons également continuer à surveiller de près la situation en Chine, où la politique de zéro COVID et les fermetures d’entreprises qui en découlent pourraient à nouveau perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les difficultés auxquelles est confronté le marché immobilier chinois pourraient également entraîner une baisse plus importante de la demande pour un certain nombre de produits de base. Enfin, il y a les risques pour la stabilité financière. Des difficultés économiques plus importantes pourraient se traduire par un plus grand nombre de faillites et des corrections boursières plus marquées. Les investisseurs pourraient exiger des primes de risque plus élevées au cours des prochains trimestres. Le dollar américain pourrait également continuer à s’apprécier rapidement, notamment par rapport aux monnaies des pays considérés plus fragiles sur le plan économique et financier.

Lire l’article complet publié le 22 septembre 2022 par Desjardins, Études économiques

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