Les tensions diplomatiques et militaires entre la Russie et l’Ukraine qui s’intensifiaient depuis des mois, voire des années depuis l’annexation de la Crimée par les Russes en 2014, sont maintenant devenues un véritable conflit armé. La situation s’est particulièrement envenimée cette semaine après que la Russie ait reconnu officiellement la souveraineté des séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine dans les régions de Lougansk et de Donetsk. Passant rapidement de la parole aux actes, le président russe Vladimir Poutine a lancé une vaste offensive militaire tôt jeudi matin, et ce, dans plusieurs régions de l’Ukraine et non seulement dans celles à l’origine du conflit. Les alliés européens et américains de l’Ukraine ont déjà réagi cette semaine avec l’imposition de certaines sanctions diplomatiques, financières et économiques. Toutefois, à la suite de l’invasion russe, il y a maintenant une probabilité d’imposition de sanctions plus sévères et même d’un soutien militaire plus direct aux Ukrainiens.
Les investisseurs étaient déjà sur le qui-vive depuis quelques semaines devant l’escalade des tensions et le risque d’un conflit plus sérieux. Ainsi, la plupart des indices boursiers avaient déjà affiché plusieurs séances négatives et les prix de plusieurs matières premières, dont le pétrole et le gaz naturel, augmentaient. Au moment d’écrire ces lignes, nous pouvons constater des mouvements de plus grande ampleur sur les principaux indices boursiers, surtout européens. Au total, l’indice américain S&P 500 est maintenant en repli de 12 % depuis le début de l’année, dont environ 5 % uniquement cette semaine. Le faible appétit pour le risque favorise le marché obligataire où les taux de plus longue échéance ont continué de baisser ce matin. Les taux de 10 ans oscillent aux environs de 1,90 % aux États‑Unis et au Canada. La baisse des taux américains est un peu plus forte depuis deux semaines que celle des taux canadiens, les écarts se sont donc rétrécis. Des prix élevés des matières premières et des écarts de taux d’intérêt plus faibles avec les États‑Unis pourraient normalement avantager le dollar canadien, mais ce n’est pas le cas actuellement.
Concernant l’économie, les conséquences pourraient être importantes pour l’Europe. Évidemment, l’économie ukrainienne (0,4 % du PIB mondial selon la parité des pouvoirs d’achat) sera durement affectée et pourrait souffrir longtemps du conflit au sein de son territoire. Les pays d’Europe de l’Est limitrophes risquent aussi de subir des conséquences graves. Leur gouvernement, leur population ainsi que les investisseurs qui y œuvrent regarderont avec appréhension les ambitions russes sur les anciennes nations membres de l’URSS et ses satellites. L’économie russe (3,2 % du PIB mondial selon la parité des pouvoirs d’achat) subira évidemment les conséquences des sanctions à son endroit ainsi que d’un manque d’attrait des investisseurs. Aux États‑Unis et au Canada, l’un des premiers effets directs visibles pour la majorité de la population devrait être une nouvelle augmentation des prix de l’essence et de l’énergie. Pour les prochains mois, si le conflit s’étire, nous pourrions voir un effet négatif sur la consommation en raison de volatilité des marchés, des risques inflationnistes supplémentaires et de la perte de confiance des consommateurs.
Lire l’article complet publié le 24 février 2022 par Desjardins, Études économiquesChacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.