26 août, 2022

Canada : correction en cours sur le marché de l’habitation

Faits saillants

La correction du marché de l’habitation au Canada s’est poursuivie en juillet : les ventes de maisons existantes ont chuté de 5,3 % sur une base mensuelle désaisonnalisée. Il s’agit de la cinquième baisse mensuelle consécutive, quoique la moins prononcée en termes de pourcentage. Les achats se sont établis à 31 % sous le sommet de février 2022 et à 29 % sous le niveau de l’année précédente.
Parmi les 94 marchés locaux inclus dans notre couverture, 73 ont connu une baisse des ventes de propriétés existantes. Les ventes ont chuté de 9,0 %, 4,2 %, 7,3 % et 1,3 % à Vancouver, Calgary, Toronto et dans la province de Québec, respectivement.
Le prix de vente moyen d’une propriété au Canada a reculé de 3,1 % par rapport à juin 2022 pour s’établir à 17 % sous le sommet de février 2022. Il s’agit d’une cinquième baisse consécutive, mais plus modeste que celle de 4,3 % enregistrée en juin. Le prix de référence composite global, qui tient compte des différences entre les types d’unités, a chuté de 1,7 % au cours du mois, mais restait supérieur de 10,9 % à celui de juillet 2021.
Les nouvelles inscriptions ont reculé de 5,3 %, de sorte que le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est demeuré à 51,7 % — son niveau le plus bas depuis janvier 2015, près d’un territoire de marché favorable aux acheteurs.

Commentaires

Desjardins, Études économiques a été l’une des premières à prédire un ralentissement important du marché de l’habitation au Canada. Ce ralentissement s’est poursuivi en juillet après la hausse colossale de 100 points de base des taux d’intérêt annoncée par la Banque du Canada (BdC). Bien que le rythme de la baisse des ventes et des prix ait ralenti en juillet, la tendance demeure négative. Deux éléments sont à souligner ici. Le premier est le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, qui continue de rapprocher le marché canadien d’un territoire favorable aux acheteurs et pointe vers de nouvelles baisses de prix au cours des six prochains mois. L’autre est la nature généralisée de la faiblesse : juillet a été le quatrième mois d’affilée au cours duquel au moins 70 marchés locaux ont enregistré une baisse des ventes — un résultat qui n’a jamais été enregistré en raison des changements apportés à la couverture des données au fil du temps.

Implications

Les données de juillet viennent s’ajouter à un début déjà très faible pour la croissance du PIB réel canadien au T3 2022, qui devrait maintenant s’établir, selon notre modèle actuel, à environ 1 % (variation trimestrielle à rythme annualisé). Toutefois, comme le marché du travail demeure serré et que l’inflation se situe encore loin de la fourchette cible, la BdC devrait relever les taux d’intérêt d’un autre 50 points de base en septembre. Cela dit, les chiffres de juillet illustrent également l’importance de la correction qui se poursuit, de même que la sensibilité historique de l’économie canadienne à l’égard du marché de l’habitation. Nous prévoyons maintenant que les prix de vente moyens des maisons au Canada chuteront de près de 25 % par rapport à leur sommet du début de 2022 d’ici la fin de l’année prochaine. Il faudra du temps pour que ce ralentissement se propage à l’ensemble de l’économie canadienne, et par conséquent, nous sommes toujours d’avis que la banque centrale devra réduire ses taux d’intérêt à la fin de 2023.

Lire l’article complet publié le 25 août 2022 par Desjardins, Études économiques :

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