L'année 2016 avait mal commencé, mais s'est bien terminée. Le premier trimestre de 2017 s'est inscrit dans la continuité positive de la fin de 2016. Ce début d'année est-il attribuable en entier à Donald Trump ? C'est peut-être un peu simpliste de penser ainsi...
Nous sommes optimistes à l'égard de l'année 2017, même si plusieurs risques se profilent à l'horizon. Historiquement, un cycle d'investissement prend fin pour une ou plusieurs des raisons suivantes : récession, choc monétaire ou budgétaire, flambée du prix des matières premières, poussée d'inflation ou exagération des valorisations. À l'heure actuelle, aucun de ces facteurs n'est en place. Certes, les ratios cours-bénéfice sont élevés, mais ils sont loin de ceux que l'on a observés avant les krachs de 1929, 1987 et 2000.
Alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) continuera de normaliser sa politique monétaire (hausse du taux directeur et cure minceur du bilan) et qu'il est probable que les mesures budgétaires et fiscales adoptées diffèrent en définitive des promesses électorales, la Bourse n'échappera pas à une remise à niveau des attentes des investisseurs.
En 2017, le marché obligataire nord-américain passera d'une période de baisse de taux à une période de hausse. Les perspectives de rendement des obligations sont limitées, à moins d'une détérioration imprévue de la conjoncture économique et financière.
Indice | Niveau | 3 mois | 1 an | 2017 |
S&P/TSX | 15 547,75 | 2,41 % | - | 2,41 % |
S&P 500 ($ US) | 2 362,72 | 6,07 % | - | 6,07 % |
MSCI Pays émergents ($ US) | 958,37 | 11,45 % | - | 11,45 % |
MSCI Monde ($ US) | 1 853,69 | 6,53 % | - | 6,53 % |
Taux de change $ CAN/$ US | 0,75 $ | - | - | 0,91 % |
Rend. oblig. Canada 2 ans | 0,75 % | - | 38,01 % | 0,13 % |
Rend. oblig. Canada 10 ans | 1,63 % | - | 32,44 % | – 5,58 % |
Pétrole ($ US) | 50,60 $ | - | 31,98 % | – 5,81 % |
Or ($ US) | 1 249,35 $ | - | 1,35 % | 8,43 % |
La transition du secteur obligataire vers une période de hausse de taux après 35 années de baisse retiendra aussi l'attention. Après celle de mars et à moins d'une détérioration des perspectives, la Fed haussera encore deux fois son taux directeur d'ici décembre pour le porter à 1,5 %.
La Banque du Canada (BdC) devrait maintenir le statu quo en laissant son taux directeur à 0,5 % en 2017. On surveillera le ton de ses communications si l'emploi et l'inflation gardent leur cadence des derniers mois.
Le marché obligataire est en transition depuis juillet dernier. Parties d'un plancher historique de 1,36 % le 8 juillet, les obligations du Trésor de 10 ans ont atteint 2,39 % à la fin du trimestre. On observe ce mouvement de hausse sur l'ensemble de la courbe des rendements et on l'attribue à l'amélioration des perspectives économiques et à la montée de l'inflation. Nos prévisions d'ici la fin de 2017 sont de 2,5 à 3 % pour les obligations gouvernementales de 10 ans.
La politique monétaire de la BdC différera de celle de la Fed en 2017, mais l'orientation du marché obligataire sera quand même influencée par les obligations du gouvernement américain. Nos prévisions pour 2017 sont de 1,75 à 2,05 % pour celles de 10 ans. La contribution des obligations gouvernementales au rendement total d'un portefeuille d'investissement adéquatement diversifié pourrait donc être minime.
Si la BdC réussit à influer sur la structure des taux de moins de deux ans, le reste de la courbe des rendements demeure sous l'influence des obligations gouvernementales américaines. La situation au sud de la frontière nous incite donc à prévoir un redressement de la courbe des rendements.
Il faudra se rappeler qu'une obligation peut perdre de la valeur jusqu'à son échéance et que le concept de durée est un incontournable en gestion de portefeuille. Dans nos portefeuilles, nous optons donc pour une durée moyenne de 3,5 ans.
L'évolution des devises est à surveiller étroitement. Comme en 2015, la dépréciation prévue du dollar canadien pourrait bonifier le rendement des placements aux États-Unis. Nous avons aussi une protection de change pour notre exposition en Europe et dans les pays émergents.
Selon le Mouvement Desjardins, le dollar canadien évoluera dans une fourchette de 72 à 75 cents américains d'ici la fin de l'année. Il sera influencé par des politiques monétaires asymétriques entre le Canada et les États-Unis, par le prix des ressources naturelles, par l'évolution du conflit en Syrie et par la situation en Corée du Nord.
En 2017, la gestion active sera de rigueur.
Produire un rendement de 5 % en 2017 ne sera pas facile. Il faudra d'abord introduire une bonne dose de prudence dans la stratégie obligataire. Ensuite, il faudra optimiser le rendement des actions par une gestion active des pays, des secteurs, des styles et de la taille des entreprises. Comme environ 90 % de la variabilité des rendements d'un portefeuille dépendent de la répartition entre les catégories d'actifs, il sera essentiel d'en assurer une gestion adéquate.
La surpondération de l'encaisse des portefeuilles est temporaire. Une pause santé de la Bourse offrirait une bonne occasion d'acheter certains titres à rabais. Les déclencheurs sont multiples, mais les plus susceptibles de produire un impact sont le président Trump, la Fed, le marché obligataire, la montée du populisme, la conjoncture politique, le protectionnisme, la Grèce, les banques italiennes, la Russie, la Chine et la Corée du Nord.
Si ces perspectives sont favorables aux actions, l'inverse est vrai pour les obligations, qui continueront de s'ajuster au retour du balancier monétaire et à des politiques budgétaires expansionnistes. L'inflation sera aussi de retour. Dans un contexte de plein-emploi aux États-Unis, une hausse durable de l'inflation au-dessus de sa cible à long terme entraînera une accélération du processus de normalisation monétaire.
En fonction du cycle économique actuel, nous privilégions le secteur technologique et celui des services financiers. Dans le secteur des finances, nous préférons les assureurs, les gestionnaires d'actifs et les banques. Nous demeurons prudents à l'égard des fiducies de placement immobilier et des services publics, qui ont tendance à moins bien performer dans un environnement de hausse de taux d'intérêt.
Dans notre dernière lettre trimestrielle, nous voulions ajouter une position dans les énergies renouvelables et avons donc acquis le titre Algonquin Power. Depuis, celui-ci a augmenté de plus de 10 %, tout en versant un dividende intéressant de 5 %. Enfin, nous demeurons prudents et maintenons une faible pondération dans les secteurs des ressources naturelles et du pétrole. L'offre de pétrole et de gaz de schiste dépasse présentement la demande, ce qui met de la pression à la baisse sur les prix. Toutefois, tout peut changer si les conflits militaires persistent avec la Syrie et la Corée du Nord.
Selon le Mouvement Desjardins, l'économie connaîtra une croissance de 2,2 % en 2017 et de 2 % en 2018. L'amélioration de la conjoncture mondiale, plus particulièrement de celle des États-Unis, favorise les exportations, notamment celles du secteur des ressources naturelles.
Si le train de mesures budgétaires et fiscales proposé par la Maison-Blanche est entériné, les projets d'infrastructures et les baisses d'impôts pourraient propulser la Bourse vers un nouveau sommet. Dans le portefeuille, nous favorisons une surpondération aux États-Unis ; voilà pourquoi nous maintenons notre pondération actuelle en actions américaines. L'année 2016 passera à l'histoire comme une période riche en émotions et sans grande saveur sur le plan économique, mais 2017 s'annonce prometteur. D'une part, la consommation sera soutenue par le dynamisme du marché du travail grâce à la création de 200 000 emplois en moyenne depuis juin 2016 et à un taux de chômage proche du plein-emploi, à l'augmentation du revenu disponible et de la valeur des actifs, et au faible coût du crédit.
Malgré un vent de positivisme, la montée du discours protectionniste chez nos voisins du Sud est à surveiller. En tête de liste : la renégociation de l'ALENA.
La reprise économique se confirme dans la zone euro. Soutenue par une politique monétaire très accommodante, la demande intérieure, notamment la consommation des ménages, reprend son élan.
Toutefois, combinée aux difficultés des instituts de sondage à décrypter l'orientation des prochaines élections et d'un électorat polarisé par les extrêmes, la montée du populisme et de l'euroscepticisme retiendra l'attention en 2017.
Du côté positif, les Bourses européennes et celles des pays émergents ont une valorisation très intéressante par rapport aux Bourses nord-américaines. Nous suivrons donc de très près l'évolution des futures élections en Europe pour pouvoir modifier au besoin la pondération du portefeuille, qui est exposé aux sociétés européennes.
La finance comportementale nous enseigne que les émotions peuvent entraîner des décisions impulsives et irrationnelles. Or, gérer les émotions et l'impulsivité n'est pas facile. Les vertus d'une stratégie d'investissement judicieuse et alignée sur le profil individuel de l'investisseur sont la rigueur, l'objectivité, la prudence et le respect d'un horizon de placement à long terme. Le suivi et le rééquilibrage périodique font tendre le portefeuille vers les objectifs et les cibles de placement à long terme.
Nous espérons que ces informations vous aideront à mieux comprendre les marchés et nous demeurons à votre entière disposition pour discuter plus longuement de nos stratégies d'investissement. Nous vous réitérons notre engagement à travailler toujours plus fort pour dénicher les bonnes occasions qu'offrent les marchés financiers, de manière à vous aider à réaliser vos objectifs à long terme.
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