La pandémie n’est pas terminée, comme le démontre l’arrivée du variant Omicron ainsi que les hausses des cas, des hospitalisations et des décès dans plusieurs pays. La COVID-19 demeure donc un important facteur de risque qui peut encore affecter nos prévisions. Une nouvelle vague de la pandémie et la propagation de ce nouveau variant, dont on ne connait pas encore la capacité des vaccins à le freiner, pourraient nuire à la conjoncture économique s’ils forçaient le prolongement ou la réintroduction de mesures sanitaires contraignantes. Elles affecteraient aussi les marchés financiers en sapant les perspectives de profits et l’optimisme des investisseurs. Les nombreux déséquilibres entre l’offre et la demande, y compris les contraintes à la production dues à la pandémie et des problèmes d’approvisionnement, ont provoqué une accélération de l’inflation qui pourrait perdurer, notamment si les pressions sur les salaires et les coûts de logement deviennent de plus en plus fortes.
Indices |
Niveau |
3 mois |
6 mois |
1 an |
|
S&P/TSX |
21 222,84 |
6,50 % |
6,70 % |
25,15 % |
|
S&P 500 ($ US) |
4 766,18 |
11,02 % |
11,66 % |
28,68 % |
|
MSCI Pays émergents ($ US) |
1 232,01 |
-1,36 % |
-9,25 % |
-2,47 % |
|
MSCI Monde ($ US) |
3 231,73 |
7,86 % |
7,98 % |
22,38 % |
|
Taux de change $ CAN/$ US |
0,79 |
0,79 |
0,81 |
0,75 % |
|
FTSE/TMX Obligations court terme |
763,85 |
-0,49 % |
-0,42 % |
-0,93 % |
|
FTSE/TMX Obligations moyen terme |
1 292,61 |
0,33 % |
0,32 % |
-2,69 % |
|
Or ($ US) |
1 829,20 $ |
1 756,95 $ |
1 770,11 $ |
-3,64 % |
D’un autre côté, la croissance économique toujours appuyée par les politiques budgétaires et monétaires pourrait être plus forte qu’anticipée. Les surplus d’épargne accumulés pendant la pandémie pourraient être décaissés rapidement, engendrant une demande vigoureuse et une hausse soutenue des prix à la consommation. Aux États-Unis, l’adoption et la mise en place des ambitieux programmes d’infrastructure et d’aide aux familles du président Joe Biden pourraient amener une croissance économique plus forte à moyen terme. Toutefois, l’incertitude politique alimentée par les divisions partisanes au sein du Congrès risque d’affecter l’économie et les marchés.
Les risques d’une accélération plus durable de la croissance des prix compliquent la situation pour les banques centrales. Le maintien de politiques monétaires trop expansionnistes ou d’autres mesures budgétaires appuyant la demande pourraient entraîner une poussée beaucoup plus forte des anticipations d’inflation et causer une réaction haussière des taux obligataires. En revanche, un resserrement trop soudain des politiques monétaires pourrait aussi entraîner une réaction négative des marchés.
Au-delà des mouvements erratiques observés en bourse après qu’Omicron se soit invité dans l’actualité, les économistes sondés par Bloomberg sont aussi optimistes pour 2022 et 2023.
Globalement, la croissance économique mondiale atteindra 3,9 % en 2022, dont 3,3 % dans les pays avancés et 4,3 % dans pays émergents selon les prévisions du Mouvement Desjardins.
Mondialement, les prix s’accroîtront de 3,6 % en 2022, 0,1 % de plus qu’en 2021. Parmi les économies avancées, l’inflation sera comparable à 2021 en 2022 (3,1 %). Au Canada et aux États-Unis, la croissance des prix sera supérieure à la cible des banques centrales; respectivement 3,3 % et 4,1 % en 2022. La pandémie, les déséquilibres d’offre et de demande, la pénurie de main-d’œuvre, la hausse des coûts de main-d’œuvre, d’approvisionnement, de production et de livraison expliquent l’essentiel de cette mouvance haussière des prix.
Selon le Mouvement Desjardins, un plafonnement devrait toutefois être observé d’ici quelques mois, suivi d’un ralentissement graduel alors que certains déséquilibres devraient s’atténuer au cours de 2022.
Les taux d’intérêt augmenteront graduellement en 2022 et en 2023. D’ailleurs, les prévisions du Mouvement Desjardins font évoluer les taux dix ans de 1,60 % en fin 2021 à 2,40 % en fin 2022 et à 2,80 % en fin 2023 aux États-Unis; respectivement 1,65 %, 2,30 % et 3,20 % au Canada. En comparaison avec d’autres périodes où l’inflation était élevée, les hausses de taux d’intérêt prévues demeurent relativement faibles.
Selon le Mouvement Desjardins, l’évolution des politiques monétaires devrait continuer d’influencer grandement les devises. Il reste à voir si la Réserve fédérale américaine (Fed) pourra accélérer de beaucoup la réduction de ses achats d’actifs, ce qui paverait la voie à un relèvement plus précoce des taux d’intérêt. L’appréciation récente du dollar américain pourrait avoir été trop rapide. Une atténuation des risques au cours des prochains mois, notamment en lien avec la pandémie, pourrait aussi le faire baisser.
À très court terme, le dollar canadien pourrait avoir un peu plus de difficulté qu’escompté. Tactiquement, il pourrait évoluer entre 80 et 83 ¢ US au premier semestre et entre 78 et 82 ¢ US en fin d’année. Cela dit, l’optimisme envers la croissance économique canadienne l’an prochain amènera la Banque du Canada à devancer la Fed dans le cycle monétaire, ce qui devrait temporairement donner une impulsion au huard aux premier et deuxième trimestres de 2022. Il pourrait alors même avoisiner les 82 ¢ US.
Les dernières années ont été clémentes au niveau des rendements et ceci a contribué à nourrir les attentes des investisseurs. Or, comme les petits caractères le rappellent souvent, le passé n’est pas garant du futur… et les attentes actuelles à l’égard des rendements à venir doivent être gérées avec beaucoup d’attention et d’humilité.
Le premier défi des rendements futurs émane de l’exposition aux obligations. Depuis vingt ans, le taux des obligations dix ans canadiennes ont maintenu une moyenne de 2,9 %, contre environ 1,7 % actuellement. Ainsi, toute exposition aux obligations a peu de chance de rivaliser avec le passé. Cela étant dit, elles ont toujours leur place en portefeuille. Toutefois, au lieu de contribuer aux rendements courants comme jadis, leur plus grande valeur pourrait désormais se limiter à la protection qu’elles procurent. Les obligations gouvernementales conservent l’avantage de gagner en valeur et de demeurer liquides lors de chocs des actions offrant ainsi des opportunités de rééquilibrages bénéfiques. Elles l’ont encore démontré en mars 2020 et rien ne laisse présager que cet aspect est révolu.
Alors que reste-t-il comme alternative aux investisseurs? Les marchés financiers offrant peu de magie, l’investisseur est donc confiné à deux options. Primo, il peut revoir ses attentes à la baisse. Secundo, il peut s’exposer à des actifs un peu plus risqués. Or, la seconde option est accompagnée d’une augmentation du risque auquel il faudra faire face et pouvoir endurer, particulièrement en marché baissier.
À l’aube de 2022, nous maintenons un biais neutre à l’égard de l’encaisse, une sous-pondération du marché obligataire et une légère surpondération du marché des actions (55 % VS CIBLE A 50 %). Au niveau géographique, Le Canada et les États-Unis demeurent nos cibles de choix où nous y sommes surpondérés. Malgré les récentes pressions inflationnistes, les compagnies ont su protéger leurs marges bénéficiaires et une croissance économique soutenue devrait être suffisante pour les maintenir. Bien que ce positionnement puisse sembler plein d’optimisme, il s’agit surtout d’un positionnement relatif alors que plusieurs classes d’actifs sont actuellement dispendieuses et que les aubaines se font rares.
Après quelques années mouvementées où les rendements réalisés ont excédé nos attentes, nous maintenons un positionnement marginalement pro-risque sans toutefois trop déroger de nos cibles.
Si l’inflation courante accapare une dose importante des inquiétudes des investisseurs, elle ne s’y limite pas. La normalisation de la politique monétaire alors que la croissance économique devrait déjà ralentir devra être suivi. Comment les marchés réagiront-ils à la hausse des taux? Est-ce que celle-ci entraînera des répercussions sur le marché de l’immobilier résidentiel. Si l’hiver devait être froid, qu’est-ce qui plafonnera les cours énergétiques en Europe? Est-ce que cette pression à la hausse sur l’inflation et à la baisse sur l’activité économique pourrait faire naître un scénario de stagflation? La Chine réussira-t-elle à gérer l’implosion d’Evergrande tout en rappelant à l’ordre ses géants technologiques?
Enfin, face à un lot d’incertitudes, l’adoption d’une approche balisée, mesurée et équilibrée est de mise. C’est face à de multiples défis et lors de périodes plus volatiles que la vraie valeur du conseil prend toute sa signification.
Nous espérons que ces informations vous aideront à mieux comprendre les marchés et nous demeurons à votre entière disposition pour discuter plus longuement de nos stratégies d’investissement. Nous vous réitérons notre engagement à travailler toujours plus fort pour dénicher les bonnes occasions qu’offrent les marchés financiers, de manière à vous aider à réaliser vos objectifs à long terme.
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