L’apaisement des conflits commerciaux laissait présager une normalisation des échanges ainsi qu’une accélération du secteur manufacturier. Le marché de l’emploi était au beau fixe alors que les taux de chômage atteignaient des creux historiques et que les augmentations salariales dopaient la confiance des ménages. La solidité des ventes stimulait à son tour les embauches et l’investissement en un cycle vertueux. Qui plus est, les conditions financières demeuraient extrêmement accommodantes après la volte-face de la Réserve fédérale américaine en 2019. Bref, 2020 s’annonçait bien, mais ça, c’était avant la COVID!
Pourtant, si nous avions su d’avance tout ce que la pandémie allait entraîner, il n’est pas certain que nous aurions pris les bonnes décisions en matière d’investissement. Si l’on vous avait annoncé la pire crise sanitaire de l’histoire moderne, auriez-vous voulu investir? Si l’on vous avait dit que nous serions plongés dans une récession d’une rapidité et d’une ampleur jamais vues, auriez-vous cru qu’il s’agissait d’un climat favorable à l’investissement? Si l’on vous avait dit que pour combattre cet ennemi invisible les gouvernements allaient accumuler des déficits jusqu’ici inimaginables, auriez-vous considéré le contexte comme favorable à la prise de risques? Pourtant, un portefeuille équilibré a généré près de 10,50 % (avant frais) en 2020, et ce, après un bond de près de 13,50 % (avant frais) en 2019.
S’il s’était avéré peu utile de connaître d’avance le déroulement des incidents des 12 derniers mois, l’année qui se termine ajoutera un nouveau chapitre aux manuels d’investissement sur l’importance d’avoir un plan et de le suivre.
Indices | Niveau | 3 mois | 6 mois | 1 an |
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S&P/TSX | 17 433,36 | 8,97 % | 14,13 % | 5,60 % |
S&P 500 ( $US) | 3 756,07 | 12,14 % | 22,16 % | 18,39 % |
MSCI Pays émergents ( $US) | 1 291,26 | 19,61 % | 31,19 % | 18,50 % |
MSCI Monde ( $US) | 2 690,04 | 14,07 % | 23,27 % | 16,53 % |
Taux de change $CAN/ $US | 0,79 $ | 0,75 $ | 0,74 $ | 2,01 % |
Rend. oblig. Canada 2 ans | 0,25 % | 0,25 % | 0,53 % | -88,16 % |
Rend. oblig. Canada 10 ans | 0,58 % | 0,56 % | 0,53 % | -60,22 % |
Pétrole ( $US) | 48,52 $ | 40,22 $ | 39,27 $ | -20,56 % |
Or ( $US) | 1 898,36 $ | 1 885,82 $ | 1 780,96 $ | 15,99 % |
Les banques centrales restent déterminées à maintenir des conditions de financement très favorables pour aider l’économie à traverser la seconde vague. Elles devraient conserver leurs taux directeurs à leur valeur plancher jusqu’en 2023.
Les attentes doivent demeurer des plus raisonnables à l’égard des titres à revenu fixe alors qu’il sera quasi impossible de reproduire les rendements passés. Désormais, la plus grande (ou l’unique) valeur du marché obligataire pourrait très bien résider dans sa corrélation négative avec les actions et sa protection de celles-ci, particulièrement lors de périodes baissières. Ainsi, des obligations gouvernementales de plus longue échéance devraient engendrer un gain de valeur en cas de baisse des actions et donc offrir des munitions à échanger contre des actions meilleur marché et à plus fort potentiel.
Stratégiquement, nous avons légèrement sous-pondéré les obligations dans le portefeuille compte tenu de leur évaluation. Nous maintenons de plus une durée de 4,5 années, ce qui correspond à notre indice de référence.
Sur un horizon de 12 à 18 mois, les actions maintiennent un rendement espéré supérieur aux obligations et à l’encaisse. Certes, la forte valorisation des actions devrait comprimer les rendements futurs par rapport aux résultats plus récents. Néanmoins, l’espoir des vaccins et d’une reprise économique durable favorise la prise de risque. Les attentes doivent cependant être bien gérées, car les multiples actuellement élevés limiteront la force d’entraînement de la croissance attendue des bénéfices.
Soyons honnêtes, les actions, prises isolément, n’ont rien d’abordable. Elles ont parfois été encore plus dispendieuses, mais demeurent bien au-dessus des ratios historiques. Cependant, comparativement aux autres catégories d’actifs, elles restent plus attrayantes. Dans un contexte où l’inflation pourrait surprendre en augmentant, les actions offrent généralement une certaine protection.
Une bonne sélection des titres en fonction de la géographie, du secteur et du style sera de mise.
Le Canada s’est trouvé plongé dans cette récession de manière inattendue et plusieurs appréhendaient ce moment comme le test ultime des vulnérabilités liées à l’endettement des ménages et aux fortes valeurs immobilières. Or, contrairement aux récessions passées, les ménages n’ont pas vu leurs revenus fléchir, mais bien s’accroître. Qui plus est, contrairement aux attentes de la SCHL, le prix des maisons n’a pas chuté, mais bien grimpé. Ainsi, la pression escomptée sur les banques pourrait ne pas être aussi forte qu’attendu. Par conséquent, toutes les provisions pour créances douteuses constituées plus tôt cette année pourraient finir par se transformer en gains extraordinaires. Également, le déclin attendu du dollar américain s’avère porteur pour le complexe des matières premières et des denrées. Nous ramenons donc le Canada de « sous-pondéré » à « neutre ».
Le marché américain ne pourra pas toujours tenir le haut du pavé. Toutefois, sa composition très forte en technologies, en services de télécommunication et en santé en fait structurellement un marché de choix. Certes, à court terme, un retour à la normale de l’activité économique pourrait doper les résultats des secteurs dits « de valeur » et ainsi profiter davantage aux bourses étrangères. Néanmoins, après le rebond initial, les investisseurs seront confrontés à un retour vers une normale se traduisant par une croissance plus modeste, dans laquelle les quelques entreprises plus dynamiques à cet égard mériteront une prime.
Les investisseurs attendent patiemment que l’Europe prenne et reprenne son envol depuis des années. Chaque fois qu’elle accélère sur la piste de décollage, elle est freinée dans son élan par un nid-de-poule creusé par l’appréciation de l’euro. Les gouvernements et la Banque centrale européenne ont beau pousser la manette des gaz à fond, la croissance économique n’arrive pas à décoller durablement. Une reprise est en vue, mais elle ne sera pas encore suffisante pour faire pencher la balance en faveur de l’indice Euro Stoxx en 2021. Nous continuons de recommander de sous-pondérer l’Europe dans un portefeuille adéquatement diversifié.
Nous avons majoré notre recommandation à l’égard des pays émergents cette année alors que le dollar américain amorçait son déclin. Non seulement ce phénomène devrait-il se poursuivre, mais les entreprises des pays émergents profitent de l’accélération économique mondiale. Ainsi, la victoire sur la COVID et la normalisation des données économiques mondiales sont de bon augure.
L’année 2020 restera dans les annales comme une période de grands bouleversements socio-économiques. Les effets dévastateurs de la pandémie auront malgré tout contribué, en accéléré, à une évolution structurelle porteuse d’occasions. L’éveil de la conscience sociale concernant le commerce local, l’organisation du travail, les inégalités de revenu et l’environnement engendrera des effets persistants. En perspective, 2021 s’annonce positive, pourvu que nous arrivions à vaincre ou à tout le moins contenir la COVID-19.
Pour l’investisseur avec un horizon de placement assez long, le plus grand risque n’est pas de perdre de l’argent momentanément, mais de ne pas en avoir suffisamment. Ainsi, il n’y a toujours pas de solution de rechange au maintien d’un portefeuille bien diversifié.
Cette année particulière ajoutera un nouveau chapitre aux manuels d’investissement et rappellera à quel point il est primordial d’avoir un plan de match et de le suivre. Pour avoir du succès dans ce domaine, il faut être un investisseur à temps complet plutôt qu’à temps partiel.
Nous espérons que ces informations vous aideront à mieux comprendre les marchés. Nous demeurons à votre entière disposition pour discuter plus longuement de nos stratégies d’investissement. Nous vous réitérons notre engagement à travailler toujours plus fort pour dénicher les bonnes occasions qu’offrent les marchés financiers, de manière à vous aider à réaliser vos objectifs à long terme.
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