Dans l’ensemble, 2019 fut une excellente année pour les investisseurs. L’année s’est amorcée sous les inquiétudes suivant le violent recul du dernier trimestre de 2018. Face aux attentes réduites, le marché a réussi à nous surprendre. Pour la première fois de son histoire, l'économie américaine a passé une décennie complète sans recession.
Indice | Niveau | 3 mois | 6 mois | 1 an |
S&P/TSX | 17 063,43 | 3,16 % | 5,72 % | 22,84 % |
S&P 500 ($ US) | 3 230,78 | 9,06 % | 10,92 % | 31,48 % |
MSCI Pays émergents ($ US) | 1 114,66 | 11,74 % | 7,13 % | 18,63 % |
MSCI Monde ($ US) | 2 358,47 | 8,68 % | 9,41% | 28,44 % |
Taux de change $ CAN/$ US | 0,77 | 0,76 | 0,76 | 4,99 % |
Rend. oblig. Canada 2 ans | 1,70 % | 1,58 % | 1,47 % | - 8,91 % |
Rend. oblig. Canada 10 ans | 1,70 % | 1,36 % | 1,47 % | -13,47 % |
Pétrole ($ US) | 61,06 $ | 54,07 $ | 58,47 $ | 34,46 % |
Or ($ US) | 1 517,27 $ | 1 472,49 $ | 1 409,55 $ | 18,31 % |
En Amérique du Nord, l’économie est en situation de plein emploi, et l’inflation s’approche de la cible de 2 %. La toile de fond générale est dynamisée par une demande intérieure profitant de l’appui de la consommation (confiance des ménages soutenue par les possibilités d’emploi, la hausse des salaires et les faibles taux d’intérêt) et de l’investissement résidentiel (démographie et faibles taux de financement), alors que l’apport des entreprises est restreint par l’incertitude politique, géopolitique et commerciale. L’entente commerciale de phase 1 avec la Chine stimulera la production industrielle et les exportations en Amérique du Nord, mais aussi ailleurs dans le monde. Avec le processus de destitution qui passera de la Chambre des représentants au Sénat, le président Trump voudra certainement inscrire d’autres victoires à sa feuille de route d’ici les élections. Les marchés boursiers en seraient ravis.
Globalement, ce terreau est fertile pour une croissance économique d’environ 1,5 à 2,0 % aux États-Unis et au Canada en 2020. La politique monétaire restera accommodante. Il n’est pas exclu que la Fed (Réserve fédérale) et la BdC (Banque du Canada) augmentent encore le degré de détente monétaire, au besoin, avec d’autres baisses de taux d’intérêt.
STRATÉGIES DE PORTEFEUILLES
Les perspectives économiques et financières sont favorables à une surpondération des actions et de l’encaisse, à une sous-pondération des obligations et à une neutralité en placements alternatifs par rapport à la cible. Une augmentation modeste des bénéfices des entreprises, la croissance de l’économie et le manque de choix de placements à revenus intéressants (TINA : There Is No Alternative) pourraient mener les investisseurs à accorder un multiple d’évaluation plus élevé aux actions, c’est-à-dire à accepter de payer celles-ci plus cher qu’à l’habitude.
Stratégiquement, il est trop tôt pour adopter un positionnement défensif en vue d’une fin de cycle. La reprise du commerce international (consécutive à une entente sino-américaine, à la stabilisation de l’économie chinoise et à des relations commerciales harmonieuses entre les États-Unis et le reste du monde) et de la production industrielle (notamment dans le secteur de l’automobile) combinée à une action publique positive (dont les politiques budgétaires et fiscales) pourraient donner des ailes supplémentaires à l’économie mondiale en 2020 et lui faire dépasser les attentes. À moins d’un choc imprévisible, une récession mondiale est encore improbable.
TAUX D’INTÉRÊT ET DEVISES
Après des baisses de taux aux États-Unis en 2019, les marchés s’attendent à ce que les banques centrales choisissent le statu quo pour la prochaine année. Les attentes à l’égard de la croissance économique et de l’inflation sont positives dans les pays développés. Toutefois, les craintes de récessions et de tensions géopolitiques semblent appelées à rester pour les raisons suivantes. Les banques centrales privilégieront davantage l’assouplissement que le retour au resserrement, ce qui maintiendra les taux à des creux. L’économie canadienne étant sensible à la croissance mondiale, la BdC pourrait quant à elle prendre des mesures accommodantes afin d’éviter l’appréciation du huard et décider de baisser les taux. Globalement, l’incidence des titres à revenu fixe sur la stratégie d’investissement et son rendement sera faible; leur rôle se résume désormais à celui de police d’assurance.
À moins d’une poussée significative de l’inflation au-dessus de 2 %, il est improbable que les taux d’intérêt atteignent à nouveau leur haut de 2018 d’ici douze mois. Le dollar américain se portera bien en cas de tension commerciale, car il agit comme valeur refuge. La valeur du dollar canadien dépendra des mesures d’assouplissement que la BdC voudra adopter. Des baisses de taux entraineraient le dollar canadien à la baisse.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
États-Unis
Politiquement, le processus de destitution retiendra l’attention au premier trimestre. Les démocrates réussiront-ils à convaincre l’électorat que les agissements du président sont à ce point graves qu’il faille le destituer? Le Sénat à majorité républicaine aura à juger des accusations portées par la Chambre. Si le taux d’approbation de l’opinion publique stagne autour de 50 %, le Sénat acquittera le président. Un nouveau plan budgétaire ou fiscal est possible en 2020, à condition que la Chambre collabore. Le cycle économique continuera d’être soutenu par des conditions financières souples, et la demande intérieure sera appuyée par le plein emploi, la croissance des salaires, la stabilisation du secteur manufacturier, l’investissement des entreprises et la confiance des dirigeants d’entreprise et des ménages. Notre scénario consiste en une surpondération des actions américaines à 38 % par rapport à notre indice de référence.
Canada
Les sceptiques continueront d’être confondus par le dynamisme de l’économie et la demande intérieure. La politique monétaire demeurera souple sur fond de statu quo jusqu’à ce que la BdC puisse bien évaluer non seulement l’effet combiné du plein emploi, des faibles taux d’intérêt et d’une politique budgétaire souple sur le bilan des ménages, l’inflation et la consommation, mais aussi celui du contexte international sur l’économie. La recherche de titres défensifs se fait éprouvante au Canada, car les évaluations sont très généreuses. Il n’y a pas d’appétit pour le secteur de l’énergie compte tenu de la forte montée en popularité de l’investissement écologiquement responsable dans le monde ainsi que de l’impasse politique liée aux projets de pipelines. Notre scénario consiste en une sous-pondération à 40 % des actions canadiennes par rapport à notre indice de référence.
Europe
En Europe, la reprise attendue du commerce international et du secteur automobile viendra confirmer le signal positif envoyé par les bourses en 2019. Reste à voir si cela sera suffisant pour stimuler davantage l’activité économique en 2020. Appuyés par un dynamisme soutenu du marché de l’emploi et un taux d’épargne relativement élevé à 11 %, les consommateurs ont du coup contribué à propulser l’économie au-delà des attentes des prévisionnistes en 2019.
L’Europe est positionnée pour profiter d’une hausse du commerce mondial et de la stabilisation de l’économie chinoise, sans compter l’élan additionnel qu’apportera la reprise du secteur automobile. Porté au pouvoir, Boris Johnson a maintenant la légitimité de retirer le Royaume-Uni de l’Union européenne. Une sortie ordonnée et négociée semble plausible, mais n’oublions pas que la politique anglaise peut être imprévisible. Nous sommes surpondérés en actions européennes (10 %) par rapport à notre indice de référence.
Pays émergents
Les pays émergents sont aussi positionnés pour tirer avantage d’une toile de fond économique et commerciale positive. Toutefois, les disparités entre les pays et les bourses et la montée en puissance du super cycle d’endettement nous rendent perplexes par rapport à cette région du monde. Sans compter l’incidence des mouvements des devises sur la stratégie d’investissement. En théorie, les pays émergents d’Asie ont des multiples d’évaluation bas. C’est vrai, mais en pratique, une longue liste d’impondérables pourrait limiter leur potentiel à court terme. À surveiller…
La Chine stabilise son économie et ratifie une entente commerciale partielle avec les États-Unis. La diminution des tensions commerciales donne un élan au commerce international et aux exportations des pays émergents. Les nouvelles routes de la soie profitent aux pays signataires alors que les investissements stimulent la croissance économique. Nous avons une pondération neutre (4 %) dans les actions des pays d’Asie émergente par rapport à notre indice de référence.
CONCLUSION
Il faudra continuer de faire abstraction des poussées d’angoisse et de volatilité en se concentrant sur la toile de fond économique et financière et sur les indicateurs précurseurs de récession pour profiter pleinement des occasions d’investissement. Historiquement, l’indice S&P 500 s’est apprécié de 7 % en moyenne trois mois avant la fin du cycle et de 5 % dans le dernier mois. Et les investisseurs ont six mois en moyenne après la fin du cycle boursier pour modifier leur stratégie d’investissement. Vendre trop tôt a aussi un coût, et il pourrait s’avérer négatif.
Les années négatives sont rares pour le marché américain en dehors des épisodes de récession ou de bulles financières. Ainsi, le contexte des douze prochains mois s’annonce bénéfique pour les actions, mais les chances de produire des résultats aussi élevés qu’en 2019 sont faibles. Il vaut mieux être réaliste. Comme la répartition des actifs explique 95 % de la variabilité des rendements, sa gestion prend ici tout son sens. Pour un investisseur équilibré, un rendement total supérieur à 5 % est envisageable en 2020. Il proviendra essentiellement des actions et, dans une moindre mesure, des obligations. Les placements alternatifs pourraient contribuer à bonifier le rendement total ajusté en fonction du risque du portefeuille, tout comme l’encaisse. De plus, nous croyons que l’intérêt pour l’investissement responsable est voué à augmenter et nous vous confirmons que cela joue un rôle de plus en plus important dans nos décisions d’investissement.
Nous espérons que ces informations vous aideront à mieux comprendre les marchés et nous demeurons à votre entière disposition pour discuter plus longuement de nos stratégies d’investissement. Nous vous réitérons notre engagement à travailler toujours plus fort pour dénicher les bonnes occasions qu’offrent les marchés financiers, de manière à vous aider à réaliser vos objectifs à long terme.
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