Ouf! Quelle année! Les investisseurs se souviendront de 2018 comme d’une année marquée par le retour de la volatilité et son effet sur les rendements des portefeuilles, des rendements nettement en dessous de la moyenne observée depuis 10 ans. Cette année, aucune des catégories d’actifs ne s’est réellement distinguée avec un rendement positif, à l’exception de l’encaisse.
En 2018, les hausses des taux directeurs et les indications de la Réserve fédérale ont eu des répercussions sur les marchés financiers mondiaux. Dans les pays émergents, l’appréciation de l’USD et la bataille tarifaire entre les États-Unis et la Chine ont causé un effet domino et font plonger les bourses. En Europe, les politiques en Italie et le Brexit ont également plombé les bourses européennes.
Indice | Niveau | 3 mois | 6 mois | 1 an |
S&P/TSX | 14,322.86 | -10,11 % | -10,62 % | -8,88 % |
S&P 500 ($ US) | 2,506.85 | -13,52 % | -6,86 % | -4,39 % |
MSCI Pays émergents ($ US) | 965,67 | -7,60 % | -8,49 % | -14,49 % |
MSCI Monde ($ US) | 1,883.90 | -13,31 % | -8,88% | -8,19 % |
Taux de change $ CAN/$ US | 0,73 | 0,77 | 0,76 | -7,83 % |
Rend. oblig. Canada 2 ans | 1,86 % | 2,21 % | 1,91 % | 10,30 % |
Rend. oblig. Canada 10 ans | 1,97 % | 2,43 % | 2,17 % | -3,81 % |
Pétrole ($ US) | 45,41 | 73,25 | 74,15 | -24,84 % |
Or ($ US) | 1,282.45 | 1,192.50 | 1,253.16 | -1,58 % |
Malgré de nombreuses inquiétudes, l’économie américaine demeure robuste, ce qui est une bonne nouvelle pour l’économie mondiale. Le scénario le plus probable semble encore celui d’un rebond des marchés boursiers au cours des prochains mois. Une récession est improbable en 2019, mais un ralentissement du rythme de croissance est prévu. Toutefois, les marchés l’ont anticipé, car c’est l’une des raisons qui expliquent la dégringolade récente des marchés. Selon le Mouvement Desjardins, l’économie mondiale croîtra de 3,7 % en 2019. Historiquement, il est très rare de connaître deux années consécutives de rendements négatifs sur les indices américain et canadien. La baisse récente des bourses au dernier trimestre de 2018 est exagérée, selon nous, et il y aura un rajustement à la hausse en 2019. Les ratios cours-bénéfices (divisions entre le prix d’une action et les bénéfices) du S&P500 sont maintenant à 14x, par comparaison à 18x au début de 2018. Cela nous indique que les valeurs boursières actuelles sont à prix très attrayants et qu’il y aura donc un rattrapage.
Nous prévoyons que les taux d’intérêt continueront à se normaliser en 2019. Toutefois, il est possible que la Réserve fédérale adopte un rythme plus lent que prévu, compte tenu de la période baissière que nous venons de connaître à la Bourse et de certains signes de ralentissement de son économie. Au Canada, le prix des matières premières, le niveau d’endettement des ménages et l’inflation dicteront les actions de la Banque du Canada.
Nous prévoyons que les taux directeurs seront de 3,25 % aux États-Unis et de 2,25 % au Canada. Les taux des obligations américaines à 10 ans seront à 3,6 %, et à 2,90 % au Canada.
Pour ce qui est de notre stratégie de revenus fixes, dès que nous approcherons de la fin du cycle économique de croissance et de la fin de normalisation des hausses de taux, nous augmenterons la durée de notre portefeuille et diminuerons la proportion des titres de sociétés en faveur des titres gouvernementaux, au moment opportun. Pour le moment, nous privilégions une stratégie à courte durée, compte tenu des perspectives de hausses de taux à court terme.
Le dollar américain suit une tendance haussière depuis plusieurs mois. La volatilité des marchés demeure élevée, ce qui continue d’offrir un certain soutien à la devise américaine en raison de son rôle de valeur refuge. Le rythme du resserrement monétaire aux États‑Unis a été une grande source d’inquiétude sur les marchés cet automne. La Réserve fédérale a finalement décrété une autre hausse de taux d’intérêt en décembre, la quatrième de l’année, mais elle signale un resserrement plus lent pour 2019.
Le dollar canadien maintient une tendance baissière amorcée au début du mois d’octobre et s’échange actuellement sous la barre de 0,75 $ US. De nouvelles inquiétudes sont apparues dernièrement concernant l’économie canadienne. La demande intérieure a été plus faible que prévu au troisième trimestre et les perspectives à court terme restent assombries en raison de la récente chute des prix du pétrole. Le discours de la Banque du Canada a aussi fortement changé depuis octobre. Celle-ci se montre maintenant moins empressée à normaliser sa politique monétaire en raison des nouveaux risques apparus sur l’économie canadienne. La hausse des prix du pétrole et la diminution de l’écart entre les prix du pétrole canadien et américain en raison de certaines mesures prises par le gouvernement albertain pourraient faire augmenter la valeur du huard en 2019. Le Mouvement Desjardins prévoit que le taux de change CAD/USD évoluera dans une fourchette de 0,75 $ à 0,77 $ en 2019.
En 2018, nous avons adopté une stratégie de placement prudente que nous allons maintenir au début de 2019, compte tenu de la volatilité des marchés. La gestion discrétionnaire de nos portefeuilles nous permet d’agir rapidement pour l’ensemble des portefeuilles, ce qui représente un avantage important dans la période actuelle.
Voici quelques exemples de nos accomplissements dans les portefeuilles pour gérer la volatilité en 2018. En premier lieu, nous avons maintenu une surpondération en encaisse (liquidités) et une sous-pondération en actions depuis le mois de septembre. Deuxièmement, notre solde de trésorerie en dollars américains s’est avéré un choix judicieux grâce à l’augmentation de valeur du dollar américain au cours de la récente période de turbulence des marchés. Troisièmement, pendant la hausse des taux d’intérêt, les obligations de longue durée génèrent des rendements négatifs, ce qui explique pourquoi la durée moyenne des obligations dans nos portefeuilles est de deux ans.
Pour débuter 2019, nous demeurons prudents en maintenant une sous-pondération en actions et une surpondération en solde de trésorerie. Nous attendons un signal plus clair des marchés avant de dégager des liquidités.
Nous privilégions les actions américaines, puisque nous pensons que leur rythme d’activité économique demeurera supérieur, car elles sont soutenues par l’expansion fiscale et budgétaire américaine. Les ménages américains continueront de consommer, alors qu’ils ont atteint le plein emploi, que les salaires sont à la hausse et que le prix de l’énergie est très bas. Les récentes craintes sur les marchés boursiers ont fait fléchir les prévisions de hausse de taux, ce qui pourrait s’avérer positif pour les bourses.
Nous maintenons notre stratégie en ce qui a trait à notre exposition aux entreprises canadiennes. La pénurie de main-d’œuvre et l’amélioration des conditions de travail continueront à donner des ailes aux consommateurs, mais elles seront toutefois occultées par un taux d’endettement élevé et un faible taux d’épargne. Une hausse des prix du pétrole due au contrôle de l’offre et la mise en place de lignes de chemin de fer pour exporter le surplus de pétrole aideront l’économie canadienne. La levée des incertitudes commerciales avec les États-Unis devrait être favorable aux investissements et aux exportations. De plus, nous approchons d’une fin de cycle économique, ce qui entraîne généralement une hausse des prix de l’énergie et des matières premières qui pourrait favoriser l’économie canadienne, dont les performances n’ont pas été reluisantes ces dernières années. Tous ces facteurs pourraient donner de l’élan au dollar canadien et rapprocher sa valeur des 77 sous.
Nous maintenons une sous-pondération en Europe. Depuis le début de 2018, on observe en zone euro une détérioration de plusieurs indicateurs économiques. Le ralentissement de l’économie mondiale porte atteinte à l’Allemagne. L’issue du Brexit demeure incertaine et nuit à l’économie britannique qui traverse une période de faible croissance.
La volatilité est une réalité avec laquelle les investisseurs doivent composer et qu’ils doivent apprivoiser. Une facette primordiale de notre travail est de s’assurer que chaque investisseur possède un portefeuille de placement construit en fonction de son âge, de son horizon de placement et de sa tolérance au risque. Par exemple, plus un investisseur est âgé, moins il détient d’actions dans son portefeuille, car son horizon de placement est moins long pour récupérer les pertes en cas de baisses.
Nous sommes d’avis que la gestion active que nous faisons de vos placements vous permet d’amoindrir l’effet des baisses comme celle que nous connaissons actuellement et de maximiser les rendements à long terme.
Nous espérons que ces informations vous aideront à mieux comprendre les marchés et nous demeurons à votre entière disposition pour discuter plus longuement de nos stratégies d’investissement. Nous vous réitérons notre engagement à travailler toujours plus fort pour dénicher les bonnes occasions qu’offrent les marchés financiers, de manière à vous aider à réaliser vos objectifs à long terme.
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