D’ici à ce que la sagesse reprenne le dessus, le processus de négociation attisera la volatilité et causera des fluctuations financières parfois exagérées. Les discussions et les négociations se sont poursuivies en marge du sommet du G20 à Osaka (les 27 et 28 juin derniers). Politiquement, Donald Trump et XI Jinping partagent un intérêt commun : la croissance économique.
Il est trop tôt pour prédire une récession! Même s’il est tentant de s’inquiéter de l’Amérique de Trump et d’une éventuelle guerre commerciale, il est essentiel de mesurer les répercussions positives de l’action publique. À moins d’un événement imprévisible, comme une dérive majeure des négociations commerciales qui saperait la confiance des consommateurs, des entreprises et des investisseurs, le cycle économique se prolongera au-delà de 2020.
Indice | Niveau | 3 mois | 6 mois | 1 an |
S&P/TSX | 16 382,20 | 2,58 % | 16,19 % | 3,85 % |
S&P 500 ($ US) | 2 941,76 | 4,30 % | 18,54 % | 10,41 % |
MSCI Pays émergents ($ US) | 1 054,86 | 0,69 % | 10,69 % | 1,54 % |
MSCI Monde ($ US) | 2 178,35 | 4,18 % | 17,39 % | 6,97 % |
Taux de change $ CAN/$ US | 0,76 $ | 0,75 $ | 0,73 $ | 0,30 % |
Rend. oblig. Canada 2 ans | 1,47 % | 1,55 % | 1,86 % | -22,99 % |
Rend. oblig. Canada 10 ans | 1,47 % | 1,62 % | 1,97 % | -32,38 % |
Pétrole ($ US) | 58,47 $ | 53,50 $ | 45,41 $ | -21,15 % |
Or ($ US) | 1 409,45 $ | 1 292,30 $ | 1 282,45 $ | 12,47 % |
Pour les titres à revenu fixe, la pause monétaire signale une période de faibles taux d’intérêt d’ici à ce que baissent les tensions politico-commerciales et que l’inflation atteigne durablement sa cible. Si la logique l’emporte dans les relations sino-américaines et que la croissance économique mondiale s’accélère ensuite, les taux d’intérêt devraient tendre graduellement vers leur haut de 2018.
Au Canada, malgré des signes encourageants sur le plan économique, il est encore beaucoup trop tôt pour poursuivre la remontée des taux d’intérêt directeurs. Non seulement les risques sont encore importants, mais on ne sait pas encore à quel point les ajustements de l’économie canadienne aux hausses de taux d’intérêt décrétées dans le passé sont pleinement intégrés. Il faut donc s’attendre à ce que le statu quo se prolonge encore plusieurs mois.
Chez nos voisins du Sud, l’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu seulement 75 000 nouveaux emplois en mai après des gains de 224 000 postes en avril et de 153 000 en mars. Le taux de chômage est demeuré à 3,6 %. La faiblesse de la création d’emplois en mai est décevante. Il reste maintenant à voir si un rebond se manifestera dès les prochains mois ou si l’économie et le marché du travail américains sont en train de ralentir. Dans ce dernier cas, la Réserve fédérale serait plus encline à écouter les marchés financiers, qui lui demandent déjà de prochaines baisses de taux directeurs. Le calendrier politique restreint également la marge de manœuvre de la Fed au point où elle pourrait tolérer que la croissance de l’économie et/ou des prix dépasse la limite de vitesse.
Pour optimiser le rendement, nous travaillons la pondération entre les échéances et les crédits. Il y a plusieurs mois, nous avons augmenté la durée des obligations en portefeuille. Nous sommes également sous-pondérés en titres à revenu fixe.
De probables regains d’inquiétude limiteraient les chances de voir le billet vert perdre continuellement du terrain au cours des prochains mois. L’évolution des politiques monétaires devrait cependant demeurer défavorable à la devise américaine. Nous prévoyons une première baisse des taux directeurs en juillet et une autre en septembre. Le dollar canadien pourrait encore légèrement s’apprécier au cours des prochains mois. Pour l’instant, nous ne prévoyons pas de baisses des taux d’intérêt directeurs au Canada en 2019, ni en 2020. Desjardins prévoit que le taux CAD/USD évoluera entre 0,74 et 0,77 $.
Le rythme de croissance économique ralentira, mais le niveau absolu continuera de croître. Compte tenu de l’excellent début d’année, nous adoptons présentement une approche plus défensive pour les prochains mois.
Tactiquement, durant ce trimestre, nous avons procédé à plusieurs transactions ayant pour but de protéger les acquis de rendement au T1. L’ajout de placements alternatifs en actif réel fait désormais partie intégrante des portefeuilles. Ce genre de placement est de plus en plus nécessaire dans un environnement où les taux d’intérêt sont bas et la performance boursière volatile. L’objectif est d’investir dans un placement qui a une faible corrélation avec les mouvements du marché et qui donne un rendement positif intéressant et stable à travers les différents cycles économiques. Ce genre de placement est rare pour les clients de détail, car il comporte une liquidité limitée et est souvent réservé aux caisses de retraite. Les placements alternatifs contribueront à bonifier le rendement ajusté en fonction du risque.
Selon l’OCDE, les indicateurs avancés continuent d’indiquer une baisse de la croissance dans la plupart des grandes économies. Les perspectives différant d’un pays à l’autre, l’importance de la répartition géographique prend ici tout son sens.
États-Unis : Surpondérer
Aux États-Unis, la croissance économique a dépassé les attentes, à 3,2 % au premier trimestre. L’entrain du marché du travail et son effet positif sur les salaires continueront de soutenir la consommation. Néanmoins, la valse des tarifs décrétés par le président pouvant amputer le pouvoir d’achat annuel d’une famille de quatre d’environ 750 $, le rythme de croissance de la consommation ralentira. Globalement, le Mouvement Desjardins prévoit une croissance du PIB de 2,6 % en 2019, puis de 2,2 % en 2020. Les perspectives pointent vers une continuité du cycle à un rythme plus modéré. Pour l’essentiel, les négociations sino-américaines retiendront l’attention des investisseurs. Nous recommandons de surpondérer tactiquement les actions américaines.
Canada : Sous-pondérer
Comme aux États-Unis, la vigueur du marché du travail conjuguée à la pause monétaire donnera une bouffée d’air frais aux ménages pour absorber la hausse des coûts de financement de l’an dernier. Globalement, le Mouvement Desjardins prévoit une croissance du PIB de 1,4 % en 2019, puis de 1,7 % en 2020. Les perspectives pointent vers une continuité du cycle à un rythme modéré. Compte tenu de la grande volatilité du marché canadien et de son excellent début d’année, nous avons convenu d’encaisser des profits. La récupération des banques ne devrait pas se poursuivre au même rythme puisqu’il est difficile d’envisager une dissipation des craintes à l’égard des ménages canadiens et de l’immobilier. Enfin, le secteur énergétique demeure dans l’incapacité d’accroître sa production malgré des cours profitables en raison de l’absence de moyens de transport adéquats. Bref, après un bon début d’année, il est plus que pertinent de sous-pondérer les actions canadiennes.
Europe : Sous-pondérer
Les indicateurs avancés de l’OCDE continuent d’indiquer une croissance positive de la zone euro, mais modérée en Allemagne, en France et en Italie. Autre signe positif, le marché du travail a vu le taux de chômage descendre à 7,8 % en mars, soit 2,2 points de pourcentage sous sa moyenne depuis 2008. Dans l’ensemble, la croissance économique est en hausse au T1, à 0,4 %, résultat qui dépasse des attentes marquées par la morosité de 2018.
La hausse de 0,4 % du PIB en Allemagne au T1 fait souffler un vent d’optimisme sur l’économie de la zone euro. En France, l’annonce préliminaire d’un gain de 0,3 % du PIB au T1 permet d’envisager que l’effet du mouvement des gilets jaunes est pour le moment modeste. En Italie, les craintes entourant la situation budgétaire et l’appréhension d’une nouvelle confrontation avec la Commission européenne concernant le respect de la cible de 3 % pour le déficit en 2020 brident les marchés financiers et masquent une croissance du PIB de 0,2 % au T1.
Au Royaume-Uni, le Brexit freine la vie économique. Bien que le dynamisme du marché du travail continue de soutenir la demande intérieure, l’incertitude entourant la sortie de l’Union européenne pèse sur la confiance des entreprises et leurs perspectives d’investissement et d’exportation. Globalement, le Mouvement Desjardins prévoit une croissance du PIB de 1,0 % en 2019, puis de 1,2 % en 2020. Cette toile de fond est porteuse de résultats économiques positifs en 2019 puis, en 2020, l’indice européen pourrait se distinguer. Pour le moment, les actions européennes sont sous-pondérées, mais l’amélioration des perspectives de croissance et l’accumulation de statistiques supérieures aux attentes nous amèneraient à augmenter notre pondération dans cette région.
Pour le moment, la grande majorité des indicateurs de croissance est positive au tableau de bord. Certes, les enjeux géopolitiques dérangent et attisent la volatilité, mais les grands de ce monde s’entendent au moins sur une chose : la continuité du cycle économique. L’année 2020 est une année charnière pour le président Donald Trump, tout comme les années 2020 et 2021 pour le président Xi Jinping.
À notre avis, la gestion active que nous faisons de vos placements vous permet de maximiser le rendement à long terme. Nous espérons que ces informations vous aideront à mieux comprendre les marchés et nous demeurons à votre entière disposition pour discuter plus longuement de nos stratégies d’investissement. Nous vous réitérons notre engagement à travailler toujours plus fort pour dénicher les bonnes occasions qu’offrent les marchés financiers, de manière à vous aider à réaliser vos objectifs à long terme.
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