Revue de l’année 2023

Retour sur l’année 2023

En 2023, le rendement des actions américaines (S&P 500) a été de 23,24 % tandis que le marché obligataire canadien (FTSE CDN Universe Bond Index) a augmenté de 6,69 %. La récession annoncée aux États-Unis ne s’est jamais réellement matérialisée. On note une vigueur renouvelée de l’économie américaine ces derniers mois, le PIB y ayant crû de près de 5 % au troisième trimestre, nettement au-dessus des 0,5 % initialement anticipés. Toutefois, le risque de récession demeure pour 2024, notamment au Canada.

L’année 2023 aura été marquée par un ralentissement relatif de l’inflation, certaines sphères de l’économie globale entrant même en territoire déflationniste. Pour ce qui est des taux d’intérêt, la probabilité de voir des baisses graduelles en 2024 supplante manifestement les thèses prônant des taux d’intérêt élevés pour encore plusieurs années. 2023 aura également été marquée par :

  • une exacerbation des tensions géopolitiques mondiales;
  • une crise bancaire aux États-Unis;
  • un marché obligataire plus volatil que celui des actions;
  • un marché des actions dominé par quelques grands acteurs du secteur des technologies et des communications – une domination qui ressemble dangereusement à la bulle de 2000.

La concentration de la performance des marchés en 2023 a également retenu notre attention et soulève très certainement son lot d’inquiétudes. En effet, sept titres, soit Meta, Tesla, Nvidia, Amazon, Alphabet, Microsoft et Apple, ont à eux seuls permis au marché de cristalliser près de 60 % des gains de 2023 (S&P 500). C’est énorme. La valeur boursière de ces sept titres représente maintenant une part plus importante que celle de tous les titres du Japon, du Royaume-Uni, de la Chine, de la France et du Canada réunis! Nous sommes donc demeurés prudents vis-à-vis de ces écarts de valorisation pharaoniques, à l’instar des meilleurs gestionnaires de portefeuille de la planète.

À quoi s’attendre en 2024?

Pour l’année à venir, les marchés des capitaux prévoient clairement une croissance économique modérée à soutenue. À preuve, il y avait deux investisseurs optimistes pour chaque investisseur pessimiste pour l’année à venir lorsque sondés le 14 décembre dernier. Aussi, les marchés anticipent jusqu’à six baisses de taux en 2024 alors que la Fed n’en prévoit que trois. Mais tout n’est pas rose. En effet, la courbe des taux d’intérêt escompte une conjoncture économique plus austère. En bref, l’année 2024 pourrait très bien être asymétrique. Les marchés semblent avoir digéré plusieurs mauvais indicateurs dans certains pans de l’économie globale, alors qu’on observe un optimisme excessif dans d’autres secteurs.

Pour l’année à venir, bien que nous y soyons présents, nous comptons limiter notre exposition aux secteurs surévalués (« Les Sept magnifiques »). À l’inverse, les secteurs du marché plombés par un pessimisme excessif susciteront inévitablement notre intérêt. Les entreprises américaines de petites et moyennes capitalisations boursières (SMID) feront assurément partie de nos modélisations pour l’année à venir.

Les SMID sont défavorablement évaluées par les marchés vis-à-vis des entreprises de plus grande taille, et ce, depuis un bon moment déjà. Cependant, elles bénéficieront davantage des baisses de taux prévues en 2024. Nous comptons nous placer en position avantageuse afin de profiter de ces écarts de valeur. Nous sommes d’avis qu’il y a encore (et qu’il y aura toujours) des occasions sur les marchés, mais que l’argent « facile », lui, se raréfie. Il sera donc d’autant plus important de posséder des titres d’entreprises de qualité, résilientes et raisonnablement évaluées dans les mois à venir.

L’année 2024 sur les marchés sera inévitablement marquée par le contexte géopolitique explosif actuel (plus de conflits actifs répertoriés dans le monde par le Council on Foreign Relations). Les tensions géopolitiques et les conflits actuels et à venir façonneront inexorablement non seulement la planète économique, mais également le monde dans lequel nous existerons et cohabiterons, et ce, pour les trois prochaines décennies. Nous suivrons évidemment l’évolution de la situation géopolitique mondiale et surveillerons activement ses répercussions probables sur votre portefeuille.

Notre position pour l’année 2024 :

Comme nous nous attendons à ce que l’année 2024 soit marquée par une inflation en baisse et des économies en perte de vitesse, voire en récession pour certaines, l’occasion offerte par les obligations demeure valide. Investir dans un tel contexte économique requiert nécessairement de la prudence à court terme. Notre position à court terme demeurera donc prudente en 2024 afin d’être en mesure de profiter des occasions qui se présenteront. Toutes choses étant égales par ailleurs, notre stratégie de répartition d’actifs à court terme, se déclinera ainsi :

  • sous-pondération en actions;
  • surpondération des obligations et de l’encaisse;
  • préférence pour les entreprises de petites et moyennes capitalisations boursières (SMID);
  • préférence pour les secteurs traditionnellement défensifs (services publics, consommation de base) et les soins de santé.

En définitive, nous sommes d’avis qu’une surpondération obligataire devrait compenser les pressions supplémentaires sur les actions qu’occasionnerait un fléchissement de l’économie plus grand qu’escompté. Ce faisant, nous privilégions actuellement les obligations de grande qualité, car celles de moins bonne qualité ne rémunèrent pas suffisamment le risque supplémentaire qu’elles impliquent.

Retour sur nos bons et moins bons coups de l’année dernière

Voici une rétrospective, introspective et en toute humilité, de notre gestion de portefeuille en 2023.

Nos bons coups :

  • Achats d’obligations, principalement à escompte (efficience fiscale majeure) en réaction aux nombreuses hausses des taux d’intérêt.
  • Augmentation en octobre dernier de la durée de nos portefeuilles obligataires en gestion discrétionnaire en raison de nos convictions, de notre recherche interne et de nos modélisations. Comme le montre le graphique suivant, les bénéfices ont été non négligeables et le moment aurait difficilement pu être mieux choisi.
  • Gestion de portefeuille rationnelle et en concordance avec nos convictions (ne pas avoir succombé à la folie des « Sept magnifiques » et de l’intelligence artificielle, par exemple – ces sept titres représentent maintenant une part plus importante de l’indice MSCI ACWI que le Japon, le Royaume-Uni, la Chine, la France et le Canada réunis).
  • Vente du FNB ZUB (banques américaines) avant la crise bancaire aux États-Unis – dans nos portefeuilles en gestion discrétionnaire.

Nos moins bons coups :

  • Notre exposition moindre aux entreprises dites de croissance a nui à notre capacité de cristalliser pleinement l’embellie des marchés en 2023. Nous demeurons néanmoins convaincus que le prix payé pour une entreprise constitue une marge de sécurité non négligeable. Ce faisant, nous préférerons toujours rester sur les lignes de côté lorsque les marchés surévalueront une entreprise.

Comme ce fut le cas en 2023, il sera bénéfique de continuer d’investir sur les marchés cette année malgré tout ce que 2024 nous réservera. L’année 2023 aura su récompenser justement les investisseurs qui auront choisi de garder le cap malgré l’intérêt grandissant pour les CPG. Ne pas se laisser gagner par le pessimisme est généralement salutaire. En 2023, nos portefeuilles se sont comportés de manière très satisfaisante par rapport à leurs indices de référence respectifs, spécialement en considérant notre position prudente et une prise de risque globale nettement moindre. En 2024, continuer de faire preuve de prudence nous permettra de saisir les occasions qui se présenteront dans un futur rapproché. Nous y comptons bien.

Pour terminer cette lettre de fin d’année, permettez-nous de vous souhaiter une année 2024 remplie de santé et de temps de qualité avec vos proches. Nous vous remercions pour votre confiance et demeurons disponibles si vous en ressentez le besoin.

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