Deuxième trimestre 2020

« Attention aux investissements accueillis par des acclamations : les meilleures décisions passent souvent sous silence. »

– Warren Buffett

En raison de la pandémie, il y a longtemps que nous n’avons pas mis par écrit la vision que notre équipe a des marchés. Force est d’admettre que nous vivons dans un monde en plein changement et que nos habitudes de vie, depuis longtemps ancrées, ont été modifiées : travail à la maison, confinement des enfants et des personnes âgées, économie au ralenti, commerces en difficulté… Malgré l’aide financière de l’État, plusieurs entreprises qui étaient lucratives il y a six mois ne survivront peut-être pas à la crise actuelle. De plus, nous sommes bombardés d’informations – nombre de nouveaux cas, nombre de décès, présomption de nouveaux médicaments… –, sans compter les nombreux commentaires de Monsieur et Madame Tout-le-Monde qui s’expriment sur les réseaux sociaux. L’élan de générosité et de compassion que nous avons connu au début de la crise laisse maintenant place à des propos haineux et violents. La population se divise entre les gens qui sont en faveur du confinement, des mesures strictes et qui voient le virus comme une grande menace, et ceux qui considèrent le virus comme une grippe et toute mesure de confinement comme une atteinte à leur liberté. Nous ne nous prononcerons certainement pas sur ce sujet dans ce texte. Nous ne sommes ni médecins ni épidémiologistes. Par contre, nous croyons qu’il faut parfois garder à l’esprit que tout n’est pas toujours tout blanc ou tout noir : souvent, il n’y a que du gris.

Voici ce qui guide nos actions actuellement :

  • Il y aura un après-Covid, il y aura alors des gagnants et des perdants, mais l’économie mondiale surmontera cette crise.
  • Les gouvernements injectent des milliards dans l’économie (17 000 à ce jour), mais, comme toutes les banques centrales font la même chose au même moment, le risque majeur n’est pas la faillite de l’État, mais l’inflation causée par autant de liquidités.
  • L’argent se rend toujours où il est le mieux traité. Il faut donc déterminer où est cet endroit.

Le contexte est inédit, l’intervention publique est exceptionnelle et les perspectives d’avenir sont brouillées par de nombreux imprévus. D’ici à ce que les avancées scientifiques permettent de soigner les personnes infectées et, à terme, de prévenir la maladie, nous aurons à l’œil la COVID-19, plus précisément son évolution. Selon l’OMS, il y aurait 254 traitements à l’essai et 172 vaccins en développement. Cela dit, les décisions en matière d’investissement doivent s’appuyer sur un scénario de référence, quitte à devoir s’ajuster plus que d’habitude. Compte tenu du fait qu’un plan n’est jamais parfait, il est généralement préférable d’avoir partiellement raison que totalement tort. À court terme, les résultats des Bourses mondiales risquent de donner le vertige, en hausse dès qu’il y a des signes encourageants et en baisse lorsque le virus fait des siennes. Malgré tout, nous sommes d’avis que la volatilité des marchés actuels offre d’excellentes occasions aux investisseurs qui peuvent endurer autant de turbulence. Souvent souhaitables en période d’incertitude, les liquidités ne sont pas conseillées à long terme. Les taux d’intérêt anémiques (entre 0,2 et 0,5 %) ne combattront pas l’inflation à long terme et feront en sorte que le pouvoir d’achat des investisseurs diminuera considérablement avec le temps. Bien que sécurisante à court terme, cette catégorie d’actif est définitivement la plus risquée pour un investisseur qui mise sur le long terme. De leur côté, les obligations ont encore une fois prouvé à quel point elles étaient importantes en début de crise. Agissant comme de vraies bouées de sauvetage, elles ont permis de garder la tête hors de l’eau et d’afficher un rendement positif de près de 5 % au milieu de l’année. Mais, encore une fois, les faibles taux d’intérêt augmentent le risque à long terme, dans un contexte économique où l’inflation entre en ligne de compte.

Un bilan solide, un joueur important dans son secteur, des avantages concurrentiels, un produit ou un service qui seront toujours en demande : telles sont les caractéristiques des sociétés dont nous voulons acquérir et accumuler les titres. D’entrée de jeu, nous vous avons mentionné que l’argent se rend toujours où il est bien traité. Les actions sont actuellement la seule catégorie d’actif intéressante à long terme (taux d’intérêt entre 0,20 et 0,50 % pour les obligations). Oui, elles seront volatiles, oui, certaines coûtent cher, mais il n’y a pas d’autre solution en matière de placement. Les marchés, aujourd’hui dispendieux, le seront encore plus d’ici quelques années, car il s’agit de la seule catégorie d’actif liquide qui est en mesure de combattre l’inflation. N’oublions pas que les banques centrales mondiales ont imprimé plus de 17 000 milliards de dollars depuis le début de la crise. À court terme, ces sommes servent à sauver les ménages et les entreprises d’un manque de liquidités. Par contre, à moyen terme, ces sommes reviendront dans les marchés financiers et devraient créer, par le fait même, une augmentation de la demande pour les actions, et donc, une hausse des marchés d’ici deux à cinq ans. 

Une personne d’une grande sagesse me racontait récemment que les statistiques donnaient de la perspective et qu’il fallait s’en tenir aux chiffres. Comme la logique, la sagesse finit toujours par gagner. Premier constat : un investisseur qui a acquis des actions du S&P 500 en décembre 1996, alors que l’indice était à 741, fait assurément de l’argent s’il les a conservées, car cet indice atteignait 3 130 points à la fermeture des marchés, du 16 juillet. Deuxième constat : le temps est le meilleur ami de l’investisseur qui ne se laisse pas déranger par le bruit et par l’anxiété nourrie en continu par Wall Street et par les médias. Petite confidence : certains jours, il ne se passe rien, mais si vous écoutez les médias pendant 12 heures, vous risquez de trouver quelque chose. Troisième constat : dans le doute, la meilleure transaction est celle qui n’a pas été faite sur un coup de tête, quand l’inquiétude était à son comble. Quatrième constat : une stratégie d’investissement étant le reflet du profil de l’investisseur et de sa tolérance au risque, elle doit être rééquilibrée à intervalles réguliers pour tenir compte des mouvements des catégories d’actifs. Finalement, si vous vous demandez si c’est le temps d’investir, dites-vous que c’est toujours le temps d’investir, parce que la probabilité de le faire au moment approprié est négligeable. Mieux vaut déployer son argent et rééquilibrer régulièrement son portefeuille.

Au plaisir de vous revoir très bientôt, à deux mètres de distance. Nous vous souhaitons un bel été et de bonnes vacances… au Québec!

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