« L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. »
– Proverbe préféré de mon grand-père
L’année 2020 s’annonçait pourtant des plus prometteuses. En janvier, l’économie est au beau fixe; nous commençons alors à nous inquiéter des premiers cas de COVID-19 en Chine, mais nous gardons tous l’espoir que le virus y restera confiné. Le 19 février, plusieurs indices boursiers atteignent des sommets, puis la situation dégénère et le virus traverse les frontières, les continents et les océans. En mars, les autorités de plusieurs pays prennent des mesures sans précédent. On annonce alors un grand confinement et la fermeture des commerces. Les séances boursières chaotiques se succèdent jusqu’au 23 mars. Le S&P 500 affiche à ce moment-là une baisse de 35,4 % par rapport à son sommet de février. Les gouvernements déploient des mesures d’aide sans précédent et les banques centrales inondent les marchés de liquidités. En avril, la publication des données économiques de mars met en lumière la plus forte contraction économique de l’histoire et les plus importantes pertes d’emplois. Le cours du pétrole s’effondre à – 40 $ le baril canadien. Un baril à un prix négatif, c’est du jamais-vu! Néanmoins, les marchés tentent d’amorcer des rebonds avec une hausse de 12,82 % pour le S&P 500. Puis, en mai, nous assistons à une renaissance : les gouvernements lèvent certaines mesures de confinement, les marchés enregistrent de fortes hausses. Les investisseurs qui n’avaient pas encore participé à la reprise ont peur de ne pas avoir profité de l’occasion et n’ont soudainement plus de craintes. Puis, les mois se succèdent avec leur lot de bonnes, mais surtout, de mauvaises nouvelles.
Finalement, en novembre, Trump a perdu et Biden a gagné. La victoire des démocrates est mince et le pays, divisé. L’équipe démocrate a remporté la Maison-Blanche, mais elle a perdu des plumes à la Chambre des représentants, ce qui la placera dans une position précaire lors des élections de mi-mandat de 2022. Par ailleurs, le sort du Sénat s’est joué le 5 janvier dernier. Enfin, le statu quo n’est peut-être pas un si mauvais scénario pour les marchés… même s’il est reconnu qu’en temps de pandémie, bien des ménages éprouvent un urgent besoin de soutien. Les marchés boursiers réagissent bien aux résultats des élections américaines, mais c’est l’annonce des résultats prometteurs du vaccin de Pfizer et de son partenaire BioNtech qui a fait bondir les bourses, dans l’espoir d’un retour à une vie plus normale. Les investisseurs vont passer du mode « work from home » à « back to work »!
Enfin décembre… Si 2020 nous prive des réjouissances et des grands rassemblements habituels des Fêtes, rares sont ceux qui seront tristes de tourner la page sur cette année haute en émotions et en fluctuations. Néanmoins, grâce au rebond spectaculaire des bourses et à l’intervention des banques centrales sur les marchés obligataires, un investisseur qui a un portefeuille équilibré devrait avoir généré un rendement plus que décent en 2020. Qui plus est, cette année qui s’achève nous aura aussi enrichis de quelques progrès intéressants. Qui connaissait Zoom ou Teams il y a à peine douze mois? La dernière année nous a appris à tester la résilience de nos organisations à l’égard du travail à distance, en plus de convaincre plusieurs sceptiques qui ne voyaient dans le télétravail que le mot « télé »! Nous avons aussi fait des percées remarquables en télémédecine et dans l’enseignement en ligne. La nécessité étant la mère de bien des inventions, la pandémie nous laissera certaines avancées et transformations dont nous ne mesurerons la pleine portée que dans quelques années. D’ici là, notre attention se tourne vers 2021!
Taux d’intérêt bas, marchés boursiers élevés, liquidités ne rapportant rien… De quelle façon investir son portefeuille en 2021? Comme nous le mentionnons depuis quelque temps, l’argent se dirige toujours vers la catégorie d’actif où il se trouve le mieux, et comme nous le disons depuis quelques années, c’est dans le marché des actions que cela se passe. On ne vous fera pas de cachette : les actions, prises isolément, n’ont rien d’abordable. Elles ont parfois été encore plus dispendieuses, mais demeurent bien au-dessus des ratios historiques. Cependant, comparativement aux autres catégories d’actifs, elles demeurent plus attrayantes. D’ailleurs, dans un contexte où l’inflation pourrait nous surprendre à la hausse, elles offrent généralement une certaine protection.
Contrairement à ce qui s’est produit lors des dernières récessions, les revenus des ménages n’ont pas diminué et se sont même accrus. Qui plus est, le prix des maisons n’a pas chuté, mais a grimpé. Ainsi, la pression escomptée sur les banques pourrait ne pas être aussi forte que prévu. Par conséquent, toutes les provisions pour créances douteuses constituées plus tôt cette année pourraient finir par se transformer en gains extraordinaires. Aussi, l’interventionnisme musclé des gouvernements et les initiatives américaines en matière d’infrastructures pourraient avoir des échos jusqu’ici. De plus, le déclin attendu du dollar américain s’avère porteur pour le secteur des matières premières et des denrées. Nous ramenons donc le Canada de sous-pondéré à neutre.
Le marché américain ne pourra pas toujours tenir le haut du pavé. Toutefois, sa composition très forte en titres des secteurs de la technologie, des services de télécommunication et de la santé en fait un marché de choix. Bon nombre des entreprises qui sont saines et solides sont américaines. Nous les trouvons dispendieuses aujourd’hui, mais elles le seront encore plus dans quelques années.
Les mesures budgétaires et monétaires adoptées pour endiguer la pandémie en Europe sont certes exorbitantes, mais elles sont, toutes proportions gardées, inférieures à celles qui ont été déployées au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon. Il est difficile de décrocher une position de tête en appuyant à la fois sur l’accélérateur… et sur le frein! Nous continuons de recommander de sous-pondérer l’Europe pour avoir un portefeuille adéquatement diversifié.
Les pays émergents offrent des rendements élevés en période d’accélération économique mondiale. Ainsi, la victoire sur la COVID-19 et la normalisation des données économiques mondiales augurent bien. Les risques plus élevés nous astreignent à la neutralité plutôt qu’à une position plus agressive.
Compte tenu de la forte hausse des marchés boursiers et du confinement dans lequel nous sommes plongés depuis le 25 décembre, nous recommandons de débuter l’année avec une surpondération de liquidités en portefeuille. Cette surpondération se fera au détriment des obligations, dont le rendement est faible et qui réagissent très mal aux hausses de taux. Désormais, la plus grande (ou l’unique) valeur du marché obligataire pourrait bien provenir de la protection qu’offre celui-ci, particulièrement lors de périodes baissières. Rien ne laisse croire que les obligations n’agiront plus comme valeurs refuges lors d’éventuels replis des bourses. Comme nous le disions dans notre dernière publication, détenir des obligations dans notre portefeuille en février et mars derniers nous a permis de bien traverser la tempête.
Nous tournons la page sur une année qui restera gravée dans nos mémoires. Espérons qu’en tant qu’individus membres d’une collectivité, nous avons tiré des leçons de cette épreuve et que nous en sortirons grandis. Gardons en tête que notre santé physique, mentale et aussi financière est une question d’équilibre. Les confinements nous amènent peut-être à faire moins d’exercice et à ne penser qu’au travail. Préservons un sain équilibre dans notre style de vie. Il en va de même pour la gestion de portefeuille. Tout est question d’équilibre. Cette infolettre est plus longue que d’habitude, car il y avait beaucoup à dire. Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai dû me lever tôt ce matin. « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt », disait mon grand-père. Je crois tout de même qu’il appartient aussi à ceux qui se couchent tard, et même, parfois, à ceux qui restent au lit. Car tout est une question d’équilibre.
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