Voici un résumé des faits marquants qui se sont produits en 2019.
La croissance économique a été soutenue par une bonne vigueur du marché de l’emploi, ce qui a maintenu très bas le taux de chômage. La Réserve fédérale américaine (Fed) a procédé à trois baisses de taux de 0,25 % chacune, portant ainsi le taux directeur à l’intérieur d’une fourchette de 1,50 % à 1,75 %. Le PIB de ce pays a crû de 2,3 % en 2019. Après une baisse significative des marchés au quatrième trimestre de 2018, qui avait porté l’évaluation du S&P 500 à 14,8 fois les bénéfices, une vigoureuse reprise en 2019 a propulsé cette même évaluation à près de 17,5 fois les bénéfices. Selon le consensus des analystes, la croissance des bénéfices des sociétés attendue pour 2020 pourrait être moins élevée en passant de 179 $ à 184 $.
Le PIB réel a crû de 1,7 % en 2019, comparativement à 2,3 % en 2018. Les difficultés du secteur des hydrocarbures et les tensions commerciales mondiales sont des éléments clés qui ont contribué à la baisse de la croissance du PIB. Le gouvernement albertain a même imposé au début de l’année des restrictions temporaires sur la production de pétrole brut afin de contrer les effets négatifs associés au problème d’acheminement et à la levée des sanctions contre l’Iran qu’avait imposées Donald Trump. Le taux de chômage est demeuré historiquement très faible. La conclusion d’un nouvel accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACEUM) en remplacement de l’ALENA a eu pour effet de diminuer l’incertitude qui planait sur le commerce extérieur.
La zone euro a connu une baisse de la croissance de son PIB en 2019. Alors que les estimations étaient à environ 1,8 % en début d’année, le PIB réel sera plus près de 1,1 %. Les tensions commerciales mondiales, la confiance des ménages, les tensions sociales, le Brexit et la faible croissance des PIB allemand et italien ont contribué, chacun à sa façon, au recul de la croissance du PIB européen. Quant aux pays émergents, leurs ratios cours-bénéfice y sont évalués plus faiblement que les ratios des pays développés, ce qui les rend plus attrayants. Toutefois, une analyse plus approfondie soulève le point important de leur endettement extérieur, qui ne cesse d’augmenter. Cet élément apporte un contrepoids négatif à l’évaluation de leurs ratios.
Marché boursier au 31 décembre 2019 *
En dollars canadiens | En dollars américains | |
---|---|---|
S&P/TSX (Canada) | 22,84 % | – |
S&P 500 (États-Unis) | 25,24 % | 31,48 % |
MSCI Tous les pays | 21,26 % | 27,30 % |
Marché obligataire au 31 décembre 2019 *
En dollars canadiens | En dollars américains | |
---|---|---|
FTSE/MX CDN Universe – Bond Index (indice obligataire) | 6,87 % | – |
FTSE/TMX Long Term Bond (obligations à long terme) | 12,71 % | – |
FTSE/TMX Short Term Bond (obligations à court terme) | 3,10 % | – |
* Source : Valeurs mobilières Desjardins.
Pour arriver à dégager les grandes tendances qui se dessinent et nous permettre d’en tenir compte dans la gestion courante de nos portefeuilles, nous avons établi un processus décisionnel qui repose essentiellement sur trois grands points. Les voici, accompagnés très brièvement de nos estimations pour chacun d’eux.
La prévision de la croissance mondiale pour 2020 devrait être de 2,9 % selon le Fonds monétaire international (FMI), ce qui est comparable à la croissance de 2019.
Voici, plus spécifiquement, la croissance du PIB affichée en 2019 et estimée pour 2020 dans diverses régions du monde *
2020 | 2019 | |
---|---|---|
États-Unis | 1,8 % | 2,3 % |
Canada | 1,6 % | 1,7 % |
Chine | 5,9 % | 6,1 % |
Inde | 6,0 % | 5,0 % |
Zone euro | 0,7 % | 1,1 % |
Monde | 2,9 % | 3,0 % |
* Source : Banque mondiale, Consensus Forecasts et Desjardins, Études économiques
Selon le consensus de Bloomberg, les bénéfices du S&P/TSX seront d’environ 1196 $ en 2020. Le S&P/TSX se situe actuellement à 17,066 points, de sorte que le ratio cours-bénéfice du TSX est maintenant de 14,27 fois les bénéfices anticipés pour 2020. Du côté américain, on estime que les bénéfices du S&P 500 seront de 184 $. L’indice se situe actuellement à 3234 points, soit un ratio cours-bénéfice de 17,58.
Le ratio cours-bénéfice médian de l’indice S&P 500 des dix dernières années a oscillé entre 16,6 et 18,6. Nous sommes donc à mi-chemin en termes d’évaluation. Si l’on atteint 18,6 fois, le S&P 500 serait à environ 3422, pour une augmentation de 6 %. Nous sommes d’avis qu’en incluant le dividende, un rendement de près de 8 % serait réaliste.
En 2020, la politique monétaire devrait rester accommodante et il n’est pas exclu que la Fed et la Banque du Canada baissent un peu leur taux directeur respectif si la croissance se laisse désirer. L’accord commercial dit « de phase 1 » entre la Chine et les États-Unis devrait stimuler la production industrielle et les exportations en Amérique du Nord, mais aussi ailleurs dans le monde. Point important à surveiller : les taux sur 5 et 10 ans. En considérant l’inflation et la croissance mondiale, nous pourrions assister à une hausse des taux sur 5 et 10 ans et, dès lors, voir la courbe de l’ensemble des taux suivre une pente plus accentuée.
Le dollar canadien vaut actuellement 0,77 $ US. Études économiques Desjardins anticipe l’évolution du taux de change à l’intérieur d’une fourchette de 0,74 $ à 0,77 $ en 2020.
Avec une pause dans le conflit sino-américain, la conclusion d’un nouvel accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique et le maintien de politiques conciliantes par les banques centrales, on peut penser que la croissance mondiale sera un peu plus robuste. Dans ce contexte, nous privilégions le marché boursier par rapport à celui des obligations et restons attentifs à la durée moyenne de nos placements sur une courbe des taux plus accentuée (hausse des taux 5 et 10 ans).
À court terme, le marché pourrait reculer un peu en raison de prises de profit et du conflit entre les États-Unis et l’Iran.
Les sociétés qui encaissent des bénéfices réguliers et prévisibles et dont le bilan fait état d’un endettement raisonnable sont, à la base, des titres qu’il faut considérer détenir. De plus, le dividende versé contribuera aussi beaucoup au bon rendement.
Après une hausse importante des marchés en 2019 et des baisses des taux directeurs, les services publics se distinguent comme un secteur très bien évalué. Nous préférons à ce stade-ci des titres et des secteurs offrant une bonne croissance des bénéfices. Nous favorisons aussi des secteurs un peu plus défensifs, dont la croissance des bénéfices est plus stable.
Consommation et télécommunications : Dans ces secteurs, nous favorisons les technologies de l’information et la consommation discrétionnaire. Nous surveillons les titres des télécommunications en raison de leurs bons dividendes et de la stabilité des bénéfices.
Services financiers : Ce secteur, qui demeure pour nous un incontournable, procure des revenus stables et de bons dividendes. L’endettement important des consommateurs canadiens nous amène à regarder un peu plus vers le secteur bancaire américain. Nous aimons aussi les compagnies d’assurances canadiennes pour la diversité de leurs revenus, la possible croissance de leurs dividendes et le fait qu’elles rachètent leurs actions. De plus, si l’activité économique est bonne et que les taux plus longs sont à la hausse, ce secteur y gagnera.
Marché international : Quoique le pourcentage d’actions issues de ce marché soit plus faible, nous maintenons notre volonté d’investir dans des économies dont les évaluations sont moins élevées. Nous sommes d’avis que l’on pourrait voir une certaine stabilisation de l’économie européenne.
Énergie : Avec un baril au cours près du point d’équilibre, nous sous-pondérons ce secteur.
Matériaux : Nous sous-pondérons ce secteur depuis plusieurs années en raison de son comportement très cyclique et imprévisible.
En 2020, le choix des secteurs et des titres sera important et les fondamentaux des sociétés sélectionnées seront primordiaux. Malgré cela, et en dépit d’une omniprésente volatilité, nous demeurons optimistes.
Nous vous souhaitons une année 2020 fructueuse à tous points de vue!
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