Voici un résumé des faits marquants de 2021. La reprise après quelques vagues de la pandémie de COVID-19, la mutation à Omicron et l’explosion de cas ont été les thèmes majeurs. À cela s’ajoutent la croissance de l’inflation annualisée et la prévision de hausses de taux d’intérêt.
Aux États-Unis :
Le PIB américain pour 2021 sera d’environ 4,3 %. Il s’agit d’une hausse importante par rapport à 2020. Les taux d’intérêt sont restés bas et les interventions de la Réserve fédérale américaine (rachats d’obligations) sont demeurées presque inchangées. Le manque de main-d’œuvre et la faille dans la chaîne d’approvisionnement ont contribué à faire progresser l’inflation et, par le fait même, à inciter la Banque centrale américaine à donner des indications quant à la hausse de taux pour 2022 et la fin des programmes de rachats. Les entreprises, quant à elles, ont réussi, malgré la poussée inflationniste, à maintenir et à améliorer leurs marges bénéficiaires.
Au Canada :
Le PIB canadien sera d’environ 4,1 %. Le Canada a profité de l’augmentation importante du prix des ressources dans les secteurs des métaux et de l’énergie. La croissance mondiale a favorisé une bonne partie de l’économie canadienne qui contient beaucoup de ressources. Pensons au pétrole qui se négociait à presque rien en 2020 et qui est actuellement à 77 $ le baril. La hausse de l’inflation a aussi incité la Banque du Canada à donner des indications relatives à une hausse des taux d’intérêt en 2022.
En Europe et dans les pays émergents :
Le marché chinois a été durement touché en 2021 par les sociétés immobilières qui avaient une croissance fulgurante et qui étaient financées de façon importante. Le défaut de paiement de la société Evergrande a entraîné le marché en général et a obligé, en fin de compte, les autorités chinoises à intervenir. Nous avons aussi été témoins de la réglementation du gouvernement face au numérique.
Perspectives pour 2022
Pour arriver à dégager les grandes tendances qui se dessinent et nous permettre d’en tenir compte dans la gestion courante de nos portefeuilles, nous avons établi un processus décisionnel qui repose essentiellement sur trois grands points. Les voici, accompagnés très brièvement de nos estimations pour chacun d’eux.
Analyse macroéconomique de la croissance
La croissance mondiale pour 2022 devrait atteindre 3,9 % selon les prévisions, comparativement à 5,3 % en 2021 et -3,1 % en 2020.
Points importants pour 2022
Analyse des évaluations des bénéfices du S&P/TSX et du S&P 500
Selon le consensus de Bloomberg, les bénéfices du S&P/TSX s’établiront à environ 1 436 $ en 2022. Le S&P/TSX se situe actuellement à 21 243 points, de sorte que le ratio cours-bénéfice du TSX est maintenant de 14,8 fois les bénéfices anticipés pour 2022. Du côté américain, on estime que les bénéfices du S&P 500 se chiffreront à 226 $. L’indice se situe actuellement à 4 786 points, soit un ratio cours-bénéfice de 21,2 fois. Si l’on applique la cible des bénéfices de 2023 de 247 $, il s’établit à 19,4 fois.
Le ratio cours-bénéfice actuel est plus élevé que celui des 10 dernières années, et nous avons atteint des records en 2021. Il faut savoir que les données fondamentales ont fait progresser cette évaluation. Alors que le bénéfice par action du S&P 500 était de 154,32 $ en 2019, on prévoit qu’il atteindra 247,49 $ en 2023. Notons aussi que les investisseurs sont prêts à payer une prime pour les actifs à risque du fait que les solutions de rechange sont limitées et que ces actifs constituent aussi une protection contre l’inflation.
Selon le consensus de Valeurs mobilières Desjardins, l’évaluation à 21 fois les bénéfices du S&P 500 amènerait l’indice à 5 200 points, pour une croissance de 8,5 % et à 15,5 fois pour le Canada, pour une croissance de 8,10 %.
Tendance des taux d’intérêt et du dollar canadien
En 2022, la politique monétaire devrait permettre de ralentir l’inflation par des hausses de taux d’intérêt. Les banques centrales discutent déjà de ce sujet dans leurs rencontres, et les marchés prévoient déjà ces hausses. Les gouvernements voudront maintenir la croissance de l’économie tout en ralentissant l’inflation. Ce sera difficile pour les banques centrales de garder un équilibre entre ces deux objectifs.
Le dollar canadien se négocie actuellement à 0,787 $ US. Desjardins, Études économiques prévoit l’évolution du taux de change entre 0,80 et 0,83 $ US. au premier semestre et entre 0,78 et 0,82 $ US au deuxième semestre de 2022.
Notre stratégie pour 2022
Nous sommes d’avis qu’à court terme, avec la recrudescence des cas de COVID -19 (Omicron), il pourrait y avoir un ralentissement au premier trimestre. Malgré toute la médiatisation autour des cas de COVID, il faut savoir que les autorités ont déjà une expérience et sont plus sensibles aux effets de leurs interventions. Comme nous l’avons démontré dans notre commentaire, nous favoriserons les actions pour la prochaine année. Toutefois, il faudra avoir des attentes plus modestes en matière de rendements, comparativement à 2021.
Les sociétés qui encaissent des bénéfices réguliers et prévisibles et dont le bilan fait état d’un endettement raisonnable sont, à la base, des titres qu’il faut considérer détenir. De plus, nous portons attention à des sociétés qui ont une croissance importante des flux de trésorerie disponibles.
Les secteurs à surveiller
Desjardins économie prévoit deux hausses de taux au Canada en 2022 et trois aux États-Unis. Avec ces hausses de taux, certains secteurs comme les services publics, l’immobilier et la consommation discrétionnaire seront plus influencés. Il faut savoir que l’on évalue souvent la valeur des actions des services publics et du secteur de l’immobilier en actualisant les flux de trésorerie.
Les secteurs que nous favorisons
Consommation et télécommunications : Dans ces secteurs, nous favorisons les technologies de l’information. Nous surveillons les titres des télécommunications en raison de leurs bons dividendes et de la stabilité des bénéfices. Du côté américain, certains titres de croissance se trouvent dans ce secteur, dont Facebook, Google, Disney, etc.
Services financiers : Ce secteur, qui demeure pour nous un incontournable, offre des revenus stables et de bons dividendes. Nous favorisons aussi les compagnies d’assurance canadiennes pour la diversité de leurs revenus, la possible croissance de leurs dividendes et le fait qu’elles rachètent leurs actions. De plus, si l’activité économique est bonne et que les taux à plus long terme sont à la hausse, ce secteur y gagnera.
Marché international : Même si le pourcentage d’actions issues de ce marché est plus faible, nous maintenons notre volonté d’investir dans des économies dont les évaluations sont moins élevées.
Énergie : Malgré que nous ne prévoyons pas de hausses importantes du prix du baril de pétrole, nous constatons que de nombreuses sociétés du secteur pétrolier ont réduit leurs investissements et veulent attribuer les flux de trésorerie libres à la diminution de leur dette, au rachat d’actions et à la hausse de leurs dividendes. Cela devrait donner de la valeur aux actionnaires.
Matériaux : Nous sous-pondérons ce secteur depuis plusieurs années en raison de son comportement très cyclique et imprévisible. Pour 2022, nous privilégions les métaux commerciaux (cuivre, zinc, etc.) qui devraient être favorisés par une reprise économique. Nous portons une attention particulière au cuivre qui devrait connaître une demande importante avec l’électrification des véhicules.
Industriels : Nous surpondérons légèrement ce secteur qui devrait bénéficier d’une croissance économique soutenue.
En 2022, le choix des secteurs et des titres sera important et les données fondamentales des sociétés sélectionnées seront primordiales. L’omniprésence de volatilité en 2022 demandera une gestion active des portefeuilles. Nous demeurons optimistes pour les marchés en 2022.
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