Rétrospective de l'année 2020 et perspectives pour 2021

Voici un résumé des faits marquants de 2020. La pandémie de COVID-19 a été le thème majeur. À cela s’ajoutent la hausse des déficits gouvernementaux et l’endettement.

Aux États-Unis : élection, intervention musclée de la Fed et baisse de taux

Le PIB américain de 2020, que l’on estimait croître de 1,8 % en début d’année, sera plutôt en baisse de 3,4 %. La pandémie a touché le PIB aux premier et deuxième trimestres. Le Congrès américain a réagi assez promptement en lançant un énorme plan d’aide de 1,606 G$ US. Ce plan, jumelé à des interventions de la Réserve fédérale (programme d’achat d’actifs, baisse du taux directeur à 0 %), a permis un redressement de l’économie et la récupération de plusieurs emplois qui avaient été perdus.

Il faut également noter les élections présidentielles du 3 novembre, qui ont provoqué un important changement de gouvernance par suite de l’élection du démocrate Joe Biden à la présidence.

Au Canada : intervention du gouvernement fédéral et de la Banque du Canada

La baisse du PIB canadien sera d’environ 5,7 %, alors que l’on estimait une croissance de 1,6 % au début 2020. Encore là, les divers programmes d’aide des gouvernements ont permis une reprise aux troisième et quatrième trimestres. La Banque du Canada a mis en place, pour la première fois, un programme d’achat d’actifs, qui a contribué à abaisser l’ensemble des taux obligataires en plus de maintenir les écarts de crédits des obligations de sociétés à de très faibles niveaux.

Ces interventions, autant au Canada qu’ailleurs dans le monde, ont donc permis de dissiper rapidement les craintes voulant que la pandémie s’accompagne d’une crise financière majeure, voire une dépression.

En Europe et dans les pays émergents

La situation a été comparable dans la zone euro, mais l’ampleur des cas de cet automne et les mesures plus strictes de confinement pourraient toucher encore l’économie jusqu’au premier trimestre de 2021. En Chine, on pourrait connaître une croissance du PIB réel en 2020.

Marché boursier au 31 décembre 2020 *

  En dollars canadiens En dollars américains
S&P/TSX (Canada) 5,60 % 16,47 %
S&P 500 (États-Unis) 18,39 %
MSCI Tous les pays 14,94 % 16,83 %
Dow Jones 7,95 % 9,72 %

Marché obligataire au 31 décembre 2020**

  En dollars canadiens En dollars américains
FTSE/MX CDN Universe – Bond Index (indice obligataire) 8,68 %
FTSE/TMX Long Term Bond (obligations à long terme) 11,90 %
FTSE/TMX Short Term Bond (obligations à court terme) 5,29 %

Perspectives pour 2021

Pour arriver à dégager les grandes tendances qui se dessinent et nous permettre d’en tenir compte dans la gestion courante de nos portefeuilles, nous avons établi un processus décisionnel qui repose essentiellement sur trois grands points. Les voici, accompagnés très brièvement, de nos estimations pour chacun d’eux.

Analyse macroéconomique de la croissance

La croissance mondiale pour 2021 devrait atteindre 5,2 % selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) d’octobre 2020.

Voici, plus précisément, la croissance du PIB affichée en 2020 et estimée pour 2021 dans diverses régions du monde* :

  2020 2021
États-Unis -3,4 % 4,3 %
Canada -5,7 % 4,1 %
Chine 1.7 % 8,1 %
Inde -8,5 % 9,2 %
Zone euro -7,3 % 4,5 %
Monde -4,5 % 5,3 %

Points importants pour 2021

  • L’économie européenne est bien positionnée pour profiter d’une hausse du commerce mondial et de la stabilisation de l’économie de la Chine. La croissance estimée du PIB de 4,5 % devrait permettre une croissance des bénéfices des entreprises au milieu de l’année 2021.
  • L’économie chinoise devrait connaître une bonne croissance en 2021 après une croissance positive en 2020.
  • L’économie américaine devrait reprendre le terrain perdu en 2020 sur le plan des emplois. Suivant l’élection d’un nouveau président ayant aussi l’appui du Congrès, il faut s’attendre à des investissements importants en santé, en infrastructure et en programmes d’aide aux Américains touchés par la COVID-19. Dans la mesure peu probable où il y aurait une augmentation des taux, il faudra avoir l’œil sur la croissance du déficit et de la dette.
  • Au Canada, nous prévoyons une croissance du PIB de 4,1 %. Le secteur des matériaux, plus particulièrement celui des biens industriels (cuivre, zinc, etc.), pourrait profiter de la reprise économique à l’échelle internationale.

Analyse des évaluations des bénéfices du S&P/TSX et du S&P 500

Selon le consensus de Bloomberg, les bénéfices du S&P/TSX s’établiront à environ 1032 $ en 2021. Le S&P/TSX se situe actuellement à 17,885 points, de sorte que le ratio cours-bénéfice du TSX est maintenant de 17,3 fois les bénéfices anticipés pour 2021. Du côté américain, on estime que les bénéfices du S&P 500 se chiffreront à 175 $. L’indice se situe actuellement à 3 781 points, soit un ratio cours-bénéfice de 21,6 fois. Si l’on applique la cible des bénéfices de 2022 de 191 $, il s’établit à 19,8 fois.

Le ratio cours-bénéfice médian de l’indice S&P 500 des dix dernières années a oscillé entre 16,6 et 18,6. À l’heure actuelle, il est supérieur. Il est à noter que la hausse des indices boursiers en 2020 et, particulièrement aux États-Unis, est attribuable en grande partie aux titres technologiques et à l’expansion de leurs ratios. Autrement dit, les investisseurs sont prêts à payer une prime pour les actifs à risque du fait que les solutions de rechange sont limitées et que ces actifs constituent aussi une protection contre l’inflation.

Tendance des taux d’intérêt et du dollar canadien

En 2021, la politique monétaire devrait rester accommodante. Les gouvernements voudront garder des taux faibles pour aider la relance, mais aussi pour financer leurs déficits à bas taux, quitte à laisser grimper un peu l’inflation. On pourrait ainsi commencer à voir les taux à 5 ans augmenter légèrement en 2022.

Le dollar canadien s’échange actuellement à 0,787 $ US. Études économiques Desjardins anticipe l’évolution du taux de change à 0,79 $ US en 2021 et à 0,81 $ US en 2022.

Notre stratégie pour 2021

Nous sommes d’avis qu’à court terme, avec la recrudescence des cas de COVID -19 et le ralentissement en fin d’année de certaines statistiques économiques telles que les ventes au détail, l’ISM manufacturier et la création d’emplois, le marché pourrait faire face à des prises de profits. Toutefois, pour les 12 à 18 prochains mois, nous favorisons le marché des actions.

Les sociétés qui encaissent des bénéfices réguliers et prévisibles et dont le bilan fait état d’un endettement raisonnable sont, à la base, des titres qu’il faut considérer détenir. De plus, nous portons attention à des sociétés qui ont une croissance importante des flux de trésorerie disponibles.

Les secteurs à surveiller

Après une hausse importante de certains secteurs en 2020 et la baisse des taux directeurs, les services publics se distinguent comme un secteur très bien évalué. Nous préférons à ce stade-ci des titres et des secteurs offrant une bonne croissance des bénéfices ou de leurs flux de trésorerie disponibles. Nous favorisons aussi des secteurs un peu plus défensifs, dont la croissance des bénéfices est plus stable.

Les secteurs que nous favorisons

Consommation et télécommunications : Dans ces secteurs, nous favorisons les technologies de l’information et la consommation discrétionnaire. Nous surveillons les titres des télécommunications en raison de leurs bons dividendes et de la stabilité des bénéfices. Du côté américain, certains titres de croissance se trouvent dans ce secteur, dont Facebook, Google, Disney, etc.

Services financiers : Ce secteur, qui demeure pour nous un incontournable, offre des revenus stables et de bons dividendes. Nous favorisons aussi les compagnies d’assurance canadiennes pour la diversité de leurs revenus, la possible croissance de leurs dividendes et le fait qu’elles rachètent leurs actions. De plus, si l’activité économique est bonne et que les taux à plus long terme sont à la hausse, ce secteur y gagnera.

Marché international : Quoique le pourcentage d’actions issues de ce marché soit plus faible, nous maintenons notre volonté d’investir dans des économies dont les évaluations sont moins élevées. Nous sommes d’avis que l’on pourrait voir une certaine stabilisation de l’économie européenne et une bonne performance des pays émergents.

Énergie : Avec un prix du baril près du point d’équilibre, nous sous-pondérons ce secteur.

Matériaux : Nous sous-pondérons ce secteur depuis plusieurs années en raison de son comportement très cyclique et imprévisible. Nous privilégions les métaux commerciaux (cuivre, zinc, etc.) qui devraient être favorisés par une reprise économique.

En 2021, le choix des secteurs et des titres sera important et les données fondamentales des sociétés sélectionnées seront primordiales. Malgré cela, et en dépit d’une omniprésente volatilité, nous demeurons optimistes.

Nous vous souhaitons une année 2021 fructueuse sur tous les plans et un retour à la normale le plus tôt possible!

Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.

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