Après avoir connu un premier semestre très positif, le troisième trimestre a été plus difficile, autant pour les actions que pour les obligations. Plusieurs éléments ont contribué à la faiblesse des marchés au troisième trimestre, mais si l’on regarde la performance des marchés depuis le début de l’année, les rendements sont très positifs.
L’effet de la devise a été réduit au troisième trimestre, avec la hausse du dollar américain, ce qui nous amène à un effet presque neutre depuis le début de l’année.
Autre point important à noter : 23 % de l’indice S&P 500 est représenté par cinq titres (Microsoft, Apple, Amazon, Google et Facebook). Cet effet de concentration doit nous amener à faire preuve d’un peu plus de discernement dans la comparaison des rendements à l’indice.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé dans son dernier communiqué qu’elle juge qu’une modération du rythme des achats de titres pourrait bientôt être justifiée (rachat d’obligations de longue durée afin de maintenir la courbe des taux aplanie). De l’incertitude s’est également manifestée quant au plafond de la dette américaine, qui s’est soldé au début d’octobre par un accord partiel exigeant la tenue d’autres négociations entre Démocrates et Républicains. Notons enfin de l’incertitude causée par les chiffres d’inflation et la perturbation des chaînes d’approvisionnement. Tous ces éléments ont dominé l’actualité, laissant de côté les bonnes nouvelles quant à la hausse des profits des entreprises, à la baisse des coûts des matériaux et, plus récemment, à la baisse des frais de transport entre la Chine et les États-Unis.
Les banques centrales ont maintenu les taux d’intérêt très bas et la Réserve fédérale américaine (Fed) a avancé qu’il n’y aurait pas de hausse de taux avant la fin 2022. Il faut comprendre que les banquiers centraux qui anticipaient la montée de l’inflation comme un phénomène de courte durée s’interrogent sur la persistance de la période de transition. La prolongation de l’expansion économique, des débouchés politiques de dernière minute (plafond de la dette), des possibles retours des travailleurs, alors que les mesures d’aide d’urgence ont pris fin, et la révision à la hausse des attentes de bénéfices, pourraient bien mettre un seuil à une baisse importante des marchés. Il faut aussi penser que les ménages et les entreprises ont augmenté sensiblement leurs liquidités. Pour les individus, il y aura sûrement une hausse de la consommation, et pour les entreprises, on peut penser à des acquisitions stratégiques, des hausses de dividendes et des rachats d’action.
Au 31 août, les ventes au détail et les ventes totales d’automobiles, les mises en chantier et les permis de construction résidentielle dépassent le niveau de janvier 2020. Pour sa part, l’ISM manufacturier (voir détails plus bas), qui est un indicateur de la vigueur de l’activité économique, est à un niveau élevé, ce qui est très positif. Restent les emplois non agricoles, qui progressent, mais qui demeurent plus bas qu’avant la pandémie. Il faudra suivre les données d’ici la fin d’année, et particulièrement celles d’octobre, qui représenteront un mois complet sans incitatif gouvernemental. Un élément qui ressort c’est la baisse des ventes d’automobiles depuis mars 2021, attribuable au manque de semi-conducteurs.
L’ISM manufacturier : voici un rappel de cet indicateur
Cet indice, évalué en pourcentage, reflète bien le niveau d’activité économique, puisqu’il résulte d’une enquête, menée auprès de 400 entreprises, qui mesure les nouvelles commandes, la production, l’emploi, les délais de livraison, les prix, les stocks et les commandes à l’exportation et à l’importation. De cela, nous pouvons dégager le constat que l’activité économique ralentit ou augmente et que, conséquemment, nous devons suivre l’évolution de la conjoncture de près puisqu’à moins de 50, il y a contraction de l’économie, et à plus de 50, il y a reprise.
Notre scénario de base pour les bénéfices des sociétés américaines repose sur les estimations du cabinet de renommée mondiale Credit Suisse. Selon celui-ci, les bénéfices du S&P 500 de 2021 s’établiront à environ 210 $, et à 230 $ pour 2022, et 250 $ pour 2023. L’estimation d’avant la pandémie était de 179 $ pour 2020.
Au cours actuel du S&P 500 (4 359), le marché se négocie à 20,75 fois les bénéfices de 2021, à 18,95 fois les bénéfices de 2022, et à 17,4 fois les bénéfices estimés de 2023. Le marché a donc bien suivi ces hausses de bénéfices des sociétés. L’évaluation sur les bénéfices de 2022 nous laisse entrevoir un marché qui n’est pas surévalué.
Que faut-il en penser? Nous demeurons optimistes quant au marché à moyen terme. Les solutions de rechange sont limitées et, quand il y a une pression à la hausse des taux, il est difficile d’avoir un rendement positif avec les titres à revenus fixes. Nous pourrions assister à de la volatilité dans les marchés, car l’ajustement des taux d’intérêt face à l’inflation et à la hausse de l’activité économique doit se faire de façon ordonnée, et le ton utilisé par les banques centrales est donc important.
Actuellement, la stratégie utilisée dans nos portefeuilles en gestion discrétionnaire est d’être sous-pondéré en obligations et surpondéré en actions. Puisque les marchés ont très bien fait depuis le début de l’année et que certaines statistiques économiques peuvent décevoir à court terme, nous avons des liquidités pour pouvoir profiter d’opportunités en cas de baisse temporaire. Comme mentionné, plusieurs entreprises ont des excédents de liquidité, ce qui pourrait entraîner des hausses de dividendes et de rachats d’actions, donnant ainsi de la valeur aux actionnaires.
Parmi les éléments clés de nos décisions d’investissement, nous retrouvons toujours le positionnement sectoriel, la sélection d’entreprises pouvant afficher une croissance de leurs bénéfices ou de leurs dividendes, l’analyse des marges bénéficiaires et les entreprises présentant un endettement raisonnable selon leur secteur. De plus, nous sommes attentifs aux entreprises qui pourraient avoir une baisse de revenus ou de bénéfices, avec des problèmes d’approvisionnement et de main-d’œuvre. Les secteurs qui ont des marges bénéficiaires plus faibles (commerces de détail, transport, automobile) sont plus susceptibles d’être affectés.
Avec les données actuelles, les taux devraient demeurer bas pendant un certain temps. Les banques centrales voudront prévenir une inflation trop forte, mais pour l’instant, on parle d’augmentation des taux vers la fin de 2022. Les données sur l’inflation et la croissance du PIB seront les indicateurs pour la gestion des taux d’intérêt. De plus, comme il a déjà été mentionné, les gouvernements voudront financer les importants déficits à faibles taux, leur permettant d’éviter un service de dette très élevé dans leurs budgets annuels.
Pour ce qui est de la devise canadienne, avec l’amorce de la hausse des taux en 2022 et une moindre incertitude liée à la pandémie, on pourrait voir une amélioration de la devise en 2022 par rapport au dollar américain. Selon Desjardins, Études économiques, la devise canadienne devrait terminer l’année 2021 à 0,80 $, et à 0,825 $ à la fin de l’année 2022.
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